Chronique

Ne laissez pas vos dollars « refouler » en voyage

Que vous passiez une fin de semaine pascale à New York ou du bon temps en Europe l’été prochain, ne laissez pas vos précieux dollars « refouler » lorsque vous êtes à l’étranger.

Si vous n’y prenez garde, une panoplie de frais grugent sournoisement une part importante de chacune de vos transactions. Le site web RateHub vient d’en faire la démonstration, en comparant les coûts d’un retrait au guichet automatique en devises étrangères.

Il en ressort que Desjardins et la Banque Scotia offrent le compte-chèques le plus avantageux pour les gens qui voyagent à l’étranger.

Mais avec certaines banques particulièrement gourmandes comme la TD, les clients perdent jusqu’à 12 $ lorsqu’ils retirent 100 $US et jusqu’à 17 $ lorsqu’ils retirent 100 euros au guichet.

Énormément d’argent disparu en fumée ! Mais où diable est-il passé ?

Tout d’abord, votre institution financière prélève des frais de 2,5 % ou 3,5 % sur chaque transaction en devises étrangères lorsque vous puisez de l’argent dans votre compte-chèques, sauf si vous êtes chez Desjardins, où il n’y a pas de frais de cette nature.

D’autres frais sont dissimulés à l’intérieur du taux de change utilisé par les institutions financières qui est moins avantageux que le taux officiel, comme j’ai pu le constater en vérifiant sur le site web XE.com.

Ensuite, lorsque vous faites un retrait à l’extérieur du pays, votre institution financière impose des frais d’accès au réseau (Accel, THE EXCHANGE, CIRRUS, Plus, Visa Network, Interac, etc.) qui s’élèvent généralement à 3 $ aux États-Unis et à 5 $ en Europe. Seule la Banque Scotia n’impose aucuns frais, grâce à son association avec Global ATM Alliance.

Enfin, il ne faut pas oublier que certains guichets automatiques indépendants prélèvent aussi des frais d’accommodement qui peuvent gruger quelques dollars de plus sur votre transaction.

Tout ça pour dire qu’il est très coûteux de retirer de l’argent à l’étranger avec votre carte bancaire.

Mais faire une avance de fonds sur votre carte de crédit peut être encore plus exorbitant, car les émetteurs imposent des frais fixes sur chaque transaction (p. ex. : de 2,75 $ à 10 $), en plus des frais de conversion de change de 2,5 %. Et il ne faut pas oublier que les intérêts commencent à courir dès le jour du retrait.

Pour contourner les intérêts, certains consommateurs mettent de l’argent sur leur carte de crédit avant de partir en voyage. Cette astuce est permise. Sauf qu’en cas de fraude, l’émetteur pourrait décider de ne pas vous rembourser votre argent. En outre, il ne faut pas oublier un solde créditeur sur votre carte à votre retour. Après un an, certains émetteurs imposent des frais de 10 $ ou plus si le compte est resté inactif.

En fait, la meilleure option lorsque vous voyagez à l’étranger reste de payer vos achats directement avec votre carte de crédit. C’est la méthode la plus sécuritaire, la plus pratique et la moins coûteuse.

Idéalement, optez pour une des rares cartes qui n’imposent pas de frais de conversion de devise. C’est le cas de la carte Visa Infinite Passeport Banque Scotia (frais annuels de 139 $) et de la carte MasterCard HSBC Premier World Elite (149 $, promo à 0 $ la première année). Voilà donc de bons outils de paiement pour les globe-trotteurs.

Si vous tenez à avoir de l’argent de poche sur vous, faites le plein avant de partir en voyage, en passant dans un bureau de change où les frais sont plus faibles (p. ex : Globex 2000, Calforex) qu’à la banque.

Un dernier conseil, en terminant. À l’étranger, si le terminal de paiement vous offre de convertir immédiatement votre transaction en dollars canadiens, dites non merci. Cette « conversion dynamique des changes » vous coûtera plus cher que les frais imposés par votre carte de crédit.

De l’aide pour les aidants naturels

Alors que la saison des impôts bat son plein, bien des aidants naturels se creusent la tête pour savoir s’ils ont droit à un allégement fiscal.

C’est loin d’être évident de s’y retrouver. Les crédits varient en fonction d’une myriade de critères complexes qui ne sont pas les mêmes au fédéral et au provincial. On est loin de la déclaration unique, je vous le jure.

Par exemple, pour avoir droit au crédit fédéral, outre des conditions de revenu, il faut simplement s’occuper d’un proche admissible « en raison d’un handicap ». Mais Québec est plus strict. L’aidant naturel a droit au crédit seulement si le proche dont il s’occupe se qualifie au crédit d’impôt pour personne handicapée… sauf si l’aidant naturel héberge un proche admissible qui est son père, sa mère, son oncle ou sa tante et qui a 70 ans et plus… mais il y a des nuances à apporter.

Vous ne me suivez plus ?

Bonne nouvelle : la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques vient de mettre au point un simulateur pour permettre aux aidants naturels d’évaluer les montants des crédits auxquels ils ont droit.

En passant, la Chaire est rattachée à l’Université de Sherbrooke et non pas à celle de Montréal comme il était mentionné dans ma chronique de dimanche dernier. Nos excuses.

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