Pétrole

L’ex-Junex quitte le Québec

L’albertaine Cuda Pétrole et Gaz quitte déjà la province moins d’un an après avoir vu les actionnaires de la société pétrolière québécoise Junex accepter de passer dans son giron.

L’entreprise établie à Calgary a annoncé hier la signature d’une série d’ententes pour se départir de la totalité de ses actifs pétroliers et gaziers au Québec dans le cadre d’une transaction dont la valeur est de 10,59 millions de dollars.

L’acquéreur, dont le nom n’a pas été dévoilé, versera une contrepartie en espèces de 4,29 millions payable à la clôture, vers le 30 août, et devra assumer les obligations « d’abandon et de remise en état » évaluées à 3,2 millions. Celui-ci devra également assumer une somme de 3,1 millions liée à « l’exercice des droits à la dissidence » faisant partie de la convention d’arrangement intervenue entre Junex et son acquéreur l’an dernier.

Cuda avait annoncé la transaction avec Junex en juin 2018. L’accord avait été présenté comme un regroupement, mais dans les faits, la nouvelle entité était dirigée par l’équipe de direction actuelle de Cuda, puisque Glenn Dawson était aux commandes.

Hier, ce géologue de formation n’a pas donné suite aux appels et aux courriels de La Presse canadienne. Il n’a pas été possible de parler à quelqu’un chez Junex, la division québécoise de Cuda.

« Dans sa continuité, Cuda se concentrera sur le développement de ses actifs de pétrole léger conventionnel avec des rentrées nettes élevées et sur la récupération secondaire effectuée par l’injection de gaz naturel miscible située dans le comté de Converse, [au] Wyoming », a fait valoir M. Dawson, dans un communiqué.

Fini la Gaspésie

En juillet 2018, lors d’une entrevue avec La Presse canadienne, M. Dawson s’était dit prêt à faire preuve de patience afin de pouvoir obtenir un bail d’exploitation pour le projet de Galt, en Gaspésie, où le potentiel pétrolier était évalué à plusieurs millions de barils.

L’entreprise avait déposé un avis de projet auprès du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) en novembre dernier. On prévoyait le forage de 2020 à 2025 et une exploitation jusqu’en 2060. La production ne « nécessite pas de fracturation hydraulique », pouvait-on lire dans les documents transmis à Québec.

Selon des documents financiers déposés auprès des autorités réglementaires, Cuda indiquait, en date du 31 mars dernier, qu’elle n’avait toujours pas le droit d’aller de l’avant, faisant référence à la Loi sur les hydrocarbures entrée en vigueur l’an dernier, alors que le gouvernement libéral de Philippe Couillard était au pouvoir.

« L’impact des réglementations sur la valeur comptable de [28 millions] des actifs d’exploration et d’exploitation de la société au Québec est incertain et nécessite une évaluation supplémentaire compte tenu de la récente adoption de ces règlements. »

— Extrait d’un document rédigé par Cuda

L’assemblée des actionnaires de Cuda, qui devait se tenir à Montréal hier, a été perturbée par une coalition de manifestants écologistes, d’après une vidéo qui a été mise en ligne sur les réseaux sociaux.

« Les actifs de Junex ne valent rien, puisqu’il n’y aura pas de développement pétrolier au Québec », a estimé dans un communiqué le porte-parole d’Environnement Vert Plus, Pascal Bergeron, qui faisait partie du groupe s’étant invité au rendez-vous annuel.

Selon les données compilées par Thomson Reuters Eikon, la Caisse de dépôt et placement du Québec détenait, en date du 31 décembre, une participation de 2,25 % dans Cuda.

À la Bourse de croissance TSXV, le titre de l’entreprise albertaine a plongé d’environ 9,1 %, soit cinq cents, hier après-midi, pour se négocier 0,50 $.

La revue boursière

Les bourses nord-américaines en baisse

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse hier, tout comme les principaux indices boursiers américains, en raison de la publication de résultats trimestriels mitigés. — La Presse canadienne

Résultats financiers

Des profits de 10 milliards US

Alphabet, société mère de Google, a enregistré des profits de près de 10 milliards US au deuxième trimestre, chiffre largement supérieur aux attentes du marché, et des revenus de 38,9 milliards US, en hausse de près de 20 % sur un an. — Agence France-Presse

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