Soccer

Un rapprochement entre Lyon et Montréal

L’Olympique Lyonnais (OL) a pu forger des amitiés au Québec grâce à un match amical contre l’Impact en 2012, puis lors du Trophée des champions, trois ans plus tard. Cet hiver, une étape a été franchie dans ce rapprochement avec l’arrivée de Rémi Garde et d’un personnel d’entraîneurs au fort passé lyonnais.

De passage à Montréal, l’entraîneur adjoint des moins de 16 ans de l’OL, Joël Fréchet, s’est montré élogieux à l’égard des néo-Montréalais. Il qualifie ce groupe qui a « une belle allure » de « très haut niveau ».

« Rémi Garde a fait beaucoup de grandes choses pour l’Olympique Lyonnais. Il a été au recrutement, il a été responsable du centre de formation, adjoint, puis entraîneur. Joël Bats, c’est l’école lyonnaise des gardiens et il n’y en a qu’un [comme lui] au monde, détaille Fréchet sans insister sur sa réputation qui est, de toute façon, déjà très bien établie. Robert Duverne, le préparateur physique, est, pour moi, le champion du monde, et je n’oublie pas Maxence Flachez en tant qu’adjoint. »

Du lot, Fréchet connaît particulièrement bien Garde, qu’il a côtoyé au centre de formation de l’Olympique Lyonnais au cours des années 80. Les deux hommes ont ensuite évolué en deuxième division et ont notamment fait partie de l’effectif qui a permis à l’OL de retrouver l’élite française à l’issue de la saison 1988-1989.

« Rémi a toujours été un grand professionnel. Il n’a pas eu de chance en formation à cause de problèmes de dos et de genou, mais il a toujours eu ce mental pour atteindre le haut niveau, souligne Fréchet. Il avait une classe bien au-dessus de tout le monde qui lui a permis de jouer en milieu de terrain, de se retrouver en équipe de France ou d’être le premier [joueur français] à Arsenal. Il a fait beaucoup de grandes choses. »

Joueurs, Garde et Fréchet avaient déjà cette tendance à réfléchir sur la façon de s’entraîner, de tisser des liens dans un groupe et de faire respecter des valeurs. Une fois les crampons raccrochés, c’est donc tout naturellement que les deux hommes se destinaient à un rôle d’entraîneur.

À Lyon, Fréchet se retrouve actuellement avec les moins de 16 ans après avoir dirigé l’équipe des moins de 19 ans, en tant qu’adjoint ou entraîneur-chef. Il a pu constater que Garde, alors avec l’équipe première, s’appuyait fortement sur le centre de formation. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces de ce club.

« Oui, il a toujours un œil sur le centre de formation parce qu’il sait par où il est passé. On vient tous d’un petit club. Il aura certainement le regard sur les clubs qui travaillent bien autour de Montréal, croit Fréchet. Il s’est toujours intéressé à la formation parce qu’il sait que les joueurs professionnels sont d’abord des hommes. Le lien humain est important et c’est ce qu’il nous a beaucoup apporté à l’Olympique Lyonnais. »

Élogieux envers le Québec

Outre son rôle d’entraîneur adjoint, Fréchet est chargé de mener des missions d’échange et de formation à l’étranger. Il est actuellement à Montréal après avoir reçu une invitation de la part de l’Association régionale de soccer (ARS) de Concordia. Au cours de la semaine, il souhaitait voir ce qui se faisait ici, mais surtout échanger avec des entraîneurs et des directeurs techniques. Il se voit comme un ambassadeur dont la réflexion pourrait jeter les bases de plusieurs rapprochements entre Lyon et Montréal.

« J’ai effectué des présentations auprès des entraîneurs sur ce qui se fait à l’OL dans la formation ou la détection. On a aussi vu des joueurs. Il y a, à la fois, un volet formation d’entraîneur et un volet rencontre de joueurs pour voir le niveau », indique-t-il avant de remercier le président du conseil d’administration de l’ARS Francis Millien, le directeur technique Dominique Moyses et son adjoint Sylvain Rastello.

« J’espère que, dans les années à venir, cela pourra créer des liens. Peut-être avec l’Impact, qui m’a très bien reçu et dont le staff lyonnais est de ma génération. »

— Joël Fréchet, entraîneur adjoint des moins de 16 ans de l’Olympique Lyonnais

L’agenda de Fréchet, rencontré au Stade de soccer de Montréal, dans le nord de la ville, était particulièrement occupé entre ses visites, ses rencontres et les différentes formations. S’il tentait de présenter la recette lyonnaise, il en a également profité pour voir les méthodes québécoises et les infrastructures. Son impression est plus que positive.

« Ce centre [le Stade de soccer] est extraordinaire et j’avais déjà eu la chance de voir le Centre national de haute performance. Les installations dans la région de Montréal sont exceptionnelles. Il y a des stades couverts, ce qu’on n’a pas en France, qui permettent de travailler tout l’hiver. J’étais aussi très intéressé et curieux de voir le sport-études et, chose importante, ce sont des sport-études masculin et féminin. Je suis venu pour voir le niveau des filles et, là encore, pour peut-être créer des liens ou faire venir des groupes. »

Aucun doute, l’axe Montréal-Lyon est destiné à de nombreux rapprochements au cours des années à venir.

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