« C’est la première fois que je comprends au complet le discours d’un maire ou d’une mairesse de Montréal. »

— Doug Ford

Un enfant de 4 ans a besoin de jouer, de rire, de dessiner un ciel rouge et vert, de parler à sa poupée, de se déguiser en sorcier, en pompier, en clown… Il aura bien le temps d’apprendre à lire et à compter. Il aura bien le temps de devenir un adulte. 

Notre nouveau gouvernement annonce avec audace ses intentions de développer des maternelles 4 ans et il associe le dépistage précoce à ce nouvel environnement scolarisant.

Il ne reconnaît donc pas l’expertise du personnel éducateur et des responsables d’un service de garde en milieu familial (RSG). Est-ce qu’il a pris le temps de consulter les résultats des nombreuses recherches portant sur les besoins réels d’un enfant de 4 ans ? Quels sont ses véritables objectifs ? Laisser sa marque dans l’histoire du Québec ? La question est posée. 

Monsieur Legault, le dépistage précoce ne commence pas à 4 ans. Le dépistage précoce commence au jour 1. 

Les conditions gagnantes : une collaboration étroite entre les parents et les gens formés en petite enfance. Un milieu de vie sécuritaire, adapté et de qualité offrant des apprentissages par le jeu. 

Votre réseau des services éducatifs à la petite enfance (CPE-RSG) offre déjà cet environnement aux tout-petits. Chaque jour, il accueille plus de 187 000 enfants de 0 à 5 ans. Chaque jour, les acteurs présents dans ces milieux de vie observent et planifient les jeux et les activités permettant le développement global de chaque enfant. Chaque jour, ils échangent avec les parents et il arrive même qu’ils accompagnent ceux-ci vers des services spécialisés de santé. 

Vous parlez de services complémentaires entre les CPE et les maternelles 4 ans… Mais à quelle complémentarité faites-vous référence ? Monsieur le Premier ministre, laissez aux enfants leur enfance. Celle-ci ne dure que quelques années. Ils auront bien le temps de plonger dans ce monde de performance qu’est le nôtre.