Testé Echo c. Google Home

Alexa arrive en ville

Il a fallu attendre plus de trois ans pour que l’Echo, le haut-parleur intelligent d’Amazon qui a un succès fou aux États-Unis, débarque enfin au Québec. Lancés discrètement ici en décembre dernier, l’Echo et son assistante vocale Alexa ne comprennent pour l’instant que l’anglais. 

Nous n’en pouvions plus d’attendre ceux livrés aux journalistes et avons donc commandé notre appareil en ligne. Nous l’avons mis dans l’arène avec son rival, le Google Home. Comptez les points.

Design

Il est bien joli, cet Echo de deuxième génération, plus trapu et plus court que l’appareil mis sur le marché en novembre 2016, avec un cercle de lumière changeante à son sommet. On apprécie particulièrement les quatre boutons sur le dessus qui permettent de monter ou de descendre le volume, d’arrêter la musique ou de désactiver le micro. Comparé à la roulette invisible du Google Home, que nous n’avons jamais réussi à contrôler correctement en huit mois, l’Echo est un modèle d’efficacité.

Gagnant : Echo

Son

Il est risqué de comparer deux appareils vendus à des prix différents, le Google Home se détaillant près de 50 $ plus cher que son rival. Mais allons-y. L’Echo nous a particulièrement impressionné par sa puissance et la richesse de ses basses. On ne s’attend évidemment pas à ce qu’un si petit appareil fasse lever vos partys – il va grincer à trop haut volume –, mais il convient tout à fait à un usage quotidien dans une grande pièce. Le Google Home est moins bien pourvu en basses, mais le son est plus précis, mieux équilibré. Dans les deux cas, il s’agit de haut-parleurs compacts qui ne rougiront pas devant des compétiteurs vendus au même prix… mais sans assistant vocal. On donne quelques points supplémentaires à l’Echo, moins cher.

Match nul, léger avantage à l’Echo

Assistant vocal

On est ici au cœur du sujet. Alexa, le cerveau de l’Echo, est-elle plus intelligente, pertinente et polyvalente que l’Assistant Google ? Précisons d’entrée de jeu que nous n’avons pas tenu rigueur à l’Echo de son incapacité à parler français, ce serait déloyal. C’est même le Google Home qui a été désavantagé dans notre essai, puisque nous avons continué à lui parler en français, langue qui a quelques années de retard sur l’anglais en matière de reconnaissance vocale.

Alors, le verdict. Alexa nous a déçu à quelques reprises en se montrant incapable de comprendre nos commandes, pourtant faciles, du type « Start My Day » ou « Turn Basement On ». Nous avons soumis nos deux assistants à une liste de 10 questions, allant de la météo du jour au nom de l’auteur de la série Millenium. Alexa a eu six bonnes réponses, deux mauvaises et deux questions incomprises. Google Home a eu huit bonnes réponses, une mauvaise et une incomprise.

Alexa semble plus portée à faire des blagues, mais elles sont souvent insipides. Et nous n’avons pas trouvé d’équivalent aux jeux rigolos que propose le Google Home.

Enfin, s’il est relativement facile d’apparier plusieurs comptes Google avec notre Google Home, ce qui lui permet de reconnaître la voix de différentes personnes, nous n’avons jamais réussi cet exploit avec l’Echo.

Gagnant : Google Home

Musique

Nos deux assistants ont sensiblement accès aux mêmes services musicaux, notamment Spotify et TuneIn, et chacun offre son propre service maison, soit Music d’Amazon et Play Music de Google. Aucun n’intègre Apple Music.

Pour la demande d’une chanson ou d’un artiste en particulier, Amazon a fait un bien curieux choix : il faut absolument opter pour la commande vocale. Et ces commandes sont loin d’être efficaces à 100 %. Ce n’est pas une blague : quand on a demandé Despacito, Alexa nous a fait écouter une vieille chanson mexicaine, Muy Despacito. Et on a abandonné l’idée de lui faire jouer Dans un spoutnik de Daniel Bélanger…

Pas moyen, comme avec le Google Home, de faire une bonne vieille recherche textuelle sur son téléphone et de diffuser ensuite le résultat sur le haut-parleur connecté. On peut opter pour le Bluetooth, qu’offrent d’ailleurs les deux rivaux, mais ce n’est pas satisfaisant.

Gagnant :  Google Home

Domotique

Théoriquement, tant le Google Home que l’Echo sont compatibles avec un nombre impressionnant de protocoles de domotique, près d’une cinquantaine. Il nous a semblé, à première vue, que beaucoup des « skills » (« compétences », c’est ainsi qu’Amazon appelle les capacités domotiques de son appareil) de l’Echo étaient utilisables aux États-Unis, mais peu répandues au Canada. Dans notre maison, Alexa a pu contrôler quatre des cinq protocoles domotiques installés. Seul Insteon n’a pas été pris en charge. Le Google Home, lui, les contrôle tous.

En ce qui concerne les périphériques, on peut apparier le Google Home avec des Chromecast, de petites rondelles vendues 45 et 90 $ qui se branchent dans un deuxième haut-parleur ou une télévision. L’Echo, lui, a une prise auxiliaire filaire, peut commander du contenu vidéo sur un Fire TV Stick et diffuser sa musique sur un Sonos One.

Notons qu’il existe une version Plus de l’Echo, qui contrôle directement les modules domotiques sans interface. Nous ne l’avons pas testée.

Match nul, léger avantage au Google Home

Les petites choses

Nous avons effectué un test absolument délicieux avec notre Echo : lui demander de nous commander du chocolat. Ce qu’il a fait, en nous proposant trois produits, en défilant leur prix et en envoyant notre choix à l’adresse par défaut de notre compte Amazon. La livraison était gratuite, puisqu’on offre Prime pour un mois à l’achat d’un Echo. On admet qu’on ne commandera pas une voiture ou des vêtements de cette façon, mais l’expérience était futuriste à souhait.

Tant l’Echo que le Google Home peuvent vous énumérer vos prochains rendez-vous à partir de votre agenda. Malheureusement, le Google Home n’a accès qu’au Google Agenda. L’Echo, lui, peut gérer les calendriers Exchange, Outlook et Google Agenda.

On réveille l’Echo en disant « Alexa », mais on peut également choisir les termes « Echo » ou « Computer ». Avec son rival, pas le choix : il ne comprend que « OK Google ».

Gagnant : Echo

On achète ?

Si Amazon a suscité un engouement inattendu avec son Echo il y a trois ans, il faut admettre que la compétition est devenue bien plus féroce. Google a rejoint, et dépassé sur certains points, Amazon. Et on attend avec impatience le HomePod d’Apple.

Pour un acheteur québécois qui souhaite acquérir un haut-parleur intelligent, le meilleur choix aujourd’hui serait un Google Home. Cela dit, l’Echo est une superbe petite machine au prix étonnamment bas pour ses capacités.

Echo

(2e génération)

Fabricant : Amazon

Prix : 129,99 $

Note : ***1/2

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