Jeux Invictus 2018

Sauvés par le sport

Au retour de la guerre, plusieurs soldats, blessés et brisés, sombrent. Les cas de dépression, de stress post-traumatique et de toxicomanie sont nombreux. Certains surmontent leurs blessures et reprennent goût à la vie par l’entraînement et le sport. À l’occasion des Jeux Invictus 2018, inaugurés hier à Sydney, en Australie, des participants nous racontent leur histoire.

UN REPORTAGE DE SOPHIE ALLARD ET D'ALAIN ROBERGE

Pedro Ibaceta-Carter

La tête haute

Terrebonne — L’air est frisquet en ce vendredi matin d’octobre. Au fond de son jardin sous les arbres, Pedro Ibaceta-Carter se réchauffe près d’un feu de camp. Sa tasse de café à la main, il nous rencontre dans ce qu’il appelle son « havre de paix ». Un arc et des flèches sont déposés à ses côtés.

Caporal à la retraite, l’homme de 43 ans a participé à quatre missions en Afghanistan. « À l’instant où j’y ai mis les pieds, j’ai été brisé. J’ai vu la tristesse, la douleur, la mort, l’horreur. J’ai vécu dans la peur, j’ai entendu des bombes et des balles pendant des jours. J’ai senti des odeurs insoutenables. J’ai souvent été réveillé par l’alarme en pleine nuit, prêt à tout. »

Des larmes emplissent ses yeux clairs.

« Je ne peux pas tout raconter, il y a des choses qui m’appartiennent. Même devant son pire ennemi, ce n’est pas facile de tirer. »

— Pedro Ibaceta-Carter

Il a ce souvenir d’un enfant devant lui. « On me criait de le tirer, mais l’émotion a pris le dessus, j’ai figé, j’ai été incapable. Je revois encore son visage. »

C’était son choix d’être dans une unité déployable, d’être sur le terrain, alors il a enfoui son mal-être grandissant. Il était même le blagueur des troupes. « Je ne voulais pas être rétrogradé et perdre mes missions. Je voulais aider, protéger. Des enfants et des femmes se font violer là-bas, les gens sont menacés par les terroristes », dit-il, des trémolos dans la voix.

Orgueilleux et fier, il ne voulait pas mettre le genou à terre. « J’ai grandi au Chili, j’ai été élevé comme un homme. Ça ne pleure pas, ça reste fort, c’est le pilier de la famille. Et dans l’armée, on nous lance à répétition : “Êtes-vous fiers ?” Je vous garantis que pas une journée il n’y avait de la poussière sur mes souliers. »

Calmer le monstre

Cette fierté s’est envolée quand il a été poussé à la retraite médicale en 2014, après 13 ans de service. Il avait les genoux en bouillie. Il est désormais incapable de marcher sans béquilles. « J’ai commencé à boire une bouteille de vin par jour. » Il a alors compris que l’Afghanistan l’avait transformé. « Ça m’a rendu bizarre, violent, j’avais l’impression d’être quelqu’un d’autre. J’ai eu peur de moi-même. J’ai dû travailler à calmer le monstre en moi. »

S’il est encore en vie, c’est par amour pour ses quatre enfants et sa femme. « Si je ne les avais pas, je ne serais pas ici pour vous parler. Je lutte constamment contre le suicide, contre cette pensée qui me hante. La psychothérapie m’a beaucoup aidé. Je trouve peu à peu des trucs pour être en paix », dit-il, en regardant le feu valser.

Le sport, qu’il pratique depuis peu, est l’étincelle qui lui permet maintenant d’envisager un avenir.

« Ça a changé ma vie »

À son doigt, Pedro porte fièrement un anneau d’argent sur lequel est gravé le mot « Invictus ». « Quand je suis stressé, je le tourne et ça m’aide. Ça me rappelle ce que je suis en train d’accomplir, c’est une grande réussite. »

Il est du grand rassemblement sportif qui s’ouvre aujourd’hui à Sydney, en Australie. Les Jeux Invictus, inspirés des Jeux paralympiques, sont destinés aux militaires et vétérans blessés. Il fait partie des 40 Canadiens sélectionnés sur 700 candidatures.

« Quand j’ai reçu la lettre par courriel, j’étais tellement nerveux. Je n’y croyais pas ! Ça a complètement changé ma vie, je suis un homme nouveau ! », s’exclame-t-il. À Sydney, il concourra au tir à l’arc, à la natation, à la voile et au basketball en fauteuil roulant. « Je ne savais rien faire de tout ça au départ. J’ai simplement coché les épreuves qui m’intéressaient. Je partais de zéro. »

Il a avalé la tasse dans la piscine, a collectionné les ecchymoses en tirant à l’arc. « Je voulais tellement réussir. » Pour s’entraîner chez lui, là où il est bien, il s’est bricolé une cible rétractable dans son cabanon.

Sa femme, militaire, l’a guidé. « C’est ma meilleure coach. J’ai l’impression d’être devenu un athlète. Pendant l’entraînement, je vivais une vie d’athlète, je m’alimentais comme un athlète, j’ai perdu du poids, j’ai amélioré ma technique. Je suis passé à travers l’entraînement malgré une incapacité presque totale de mes jambes, c’est ma médaille. »

Pour ses enfants

« Les Jeux Invictus, ça te donne un beau but dans la vie, ça te réveille l’esprit. Ma carrière de militaire s’est terminée contre mon gré, j’en ai longtemps été frustré.

« J’ai maintenant une seconde chance de représenter le pays, de me retirer la tête haute. Je le fais pour mes enfants. Je leur dis toujours : n’abandonnez jamais, peu importe ce qui arrive. Je vais leur montrer que, même blessé, je peux donner mon 150 %. »

Grâce à l’entraînement, il est sorti de sa torpeur. « Ça te rappelle que tu es un soldat, que tu dois continuer à te battre dans la vie. Si tu dois tomber, relève-toi, n’abandonne pas. Quand mes genoux me faisaient souffrir en piscine, quand j’avais les poignets en feu lors d’entraînements de basketball, j’étais à nouveau un soldat. »

Dans l’équipe canadienne, il a rencontré des vétérans, blessés, qui ont vécu les mêmes difficultés. « Au début, on ne veut pas plonger dans le passé, mais ça finit par aider de vomir toute cette émotion dégueulasse qu’on a à l’intérieur. Seules les personnes qui ont fait l’armée peuvent comprendre. On se comprend même dans nos silences. »

À quelques jours de son départ vers Sydney, Pedro se sent nerveux. « Ma famille devait m’accompagner, mais il y a eu un pépin et j’y vais seul. C’est très difficile pour moi. Ma femme m’a dit : “Finis ta mission.” C’est ce que je ferai. Avec fierté. »

Les Jeux Invictus, c’est quoi ?

Créés en 2014 par le prince Harry, les Jeux Invictus sont une compétition internationale de sports adaptés pour les soldats et vétérans blessés et handicapés. L’événement devenu annuel en est à sa quatrième édition. Aux Jeux Invictus 2018, plus de 500 athlètes de 18 nations concourent dans 11 sports adaptés. Le Canada compte 40 participants, dont 6 Québécois. Cette année, les compétitions se déroulent à Sydney, en Australie, du 20 au 27 octobre.

Les sports présentés ? Le tir à l’arc, l’athlétisme, l’aviron intérieur, la dynamophilie, le cyclisme sur route, la voile, le volleyball assis, la natation, le basketball et le rugby en fauteuil roulant, ainsi que le défi de conduite.

Natacha Dupuis

Bien sur la piste

Gatineau — Natacha Dupuis, 39 ans, est une mordue d’athlétisme. C’est sur la piste de course, souliers à crampons aux pieds, qu’elle est la plus heureuse. Quand elle sprinte sans retenue, elle oublie ses soucis, elle oublie la guerre. Après avoir participé aux Jeux Invictus, elle y sera cette année à titre de correspondante pour Anciens Combattants Canada.

Plus que des médailles

Caporale-chef à la retraite, la Québécoise a participé à deux éditions des Jeux Invictus : à Orlando, en 2016, et à Toronto, en 2017. Elle a remporté un total de cinq médailles en sprint, aviron intérieur et dynamophilie. Elle les trimballe partout dans un sac plastique, quand elle donne des conférences ou des entrevues, à tel point qu’elles commencent à être égratignées. « Ce n’est pas tant les médailles qui importent, mais l’opportunité de grandir, de se reprendre en main », souligne-t-elle.

« Aux Jeux, j’ai vu un homme, triple amputé, participer à l’épreuve de natation. Il avait cette volonté de réussir, c’était tellement émouvant. Il a été le dernier à toucher le bord, tout le monde était debout à l’applaudir. »

— Natacha Dupuis

Perdre des frères d’armes

Natacha travaillait dans des tanks et des chars d’assaut. Elle était chauffeuse et canonnière. « C’était un rêve. J’aimais l’aventure, je voulais aller en mission. » Elle a passé près d’un an en Afghanistan.

« J’étais dans un escadron de reconnaissance, on sortait presque tous les jours. » Le 20 mars 2009, le véhicule derrière le sien a explosé. Deux militaires sont morts : Corey Hayes et Jack Bouthillier. « J’étais premier répondant. J’ai cherché les corps, je n’ai vu que des lambeaux. On ne peut s’entraîner pour ça. » Après son intervention, elle ne pouvait s’arrêter de vomir. Pendant deux mois, elle a poursuivi la mission dans un état second.

Dur retour

« De retour au Canada, sans le stress et l’adrénaline qui me tenaient, j’ai cassé. J’ai été très malade, j’avais des flash-back, je faisais des cauchemars, des crises de panique. » En raison d’un syndrome de stress post-traumatique, elle s’est isolée. L’horreur se mêlait à la tristesse d’avoir perdu des compagnons. « Quand on se côtoie 24 heures sur 24, on tisse des liens forts. Ils étaient jeunes, comme mes petits frères. La veille de leur décès, on dormait sur des lits de camp en haut d’une colline. Ils blaguaient ensemble. Je me souviens de m’être endormie avec le sourire en écoutant leurs niaiseries. »

Sortir de la maison

« Le sport a joué un rôle majeur dans mon rétablissement. »

Natacha a reçu un vélo de montagne du programme Sans limites. « J’ai commencé à sortir de chez moi, à me balader dans le parc de la Gatineau. J’ai aussi commencé à courir. Ça me prenait les Jeux Invictus pour ouvrir la machine. J’ai changé ma diète, j’ai perdu 40 livres et j’ai réduit ma médication contre la dépression et l’anxiété. J’ai réalisé que le sport était très bénéfique pour moi. »

Passion retrouvée

Natacha s’investit à fond dans le sport. Elle revient des Championnats mondiaux d’athlétisme Masters qui avaient lieu en Espagne en septembre. Elle y a remporté une médaille d’argent au 4 x 100 m. « J’ai rejoint le club d’athlétisme d’Ottawa. J’en avais déjà fait quand j’étais jeune, j’ai mis les bouchées doubles », dit l’ex-militaire.

« Quand je finis un entraînement, je suis complètement vidée, je ne fais pas de crise d’anxiété et je dors le soir. Je ne veux plus arrêter. »

— Natacha Dupuis

Vivre autrement

« Je vais mieux, j’apprends à vivre avec le syndrome de stress post-traumatique. Je dois l’accepter. Quand je suis fatiguée, stressée, je suis plus fragile. Il y a trois mois, j’ai fait une crise à mon travail, je suis tombée par terre. C’est gênant, mais c’est ma nouvelle réalité. J’en parle, alors ça aide les gens à comprendre. » Elle est aujourd’hui coordonnatrice pour le programme Soutien social blessures de stress opérationnel (SSBSO) des Forces armées canadiennes.

Pousser plus loin

Parce que l’expérience des Jeux l’a transformée, elle a démarré le projet Invictus Legacy qu’elle souhaite voir grandir. « Je forme des équipes de vétérans blessés que j’inscris à des compétitions nationales d’athlétisme. Je souhaite que les Jeux Invictus, présentés à Toronto l’an dernier, laissent des traces. » Elle est d’avis que la rencontre entre anciens militaires est bénéfique. « On vit dans un monde à part, on peut se comprendre. Et quand tu en vois d’autres réussir malgré les obstacles, c’est encourageant. »

Sans limites

En 2007, les Forces armées canadiennes ont créé le programme Sans limites qui aide les militaires anciens et actuels à reprendre une vie active grâce au sport et à l’activité physique. Au fil des ans, le programme a épaulé 4500 membres et versé plus de 6 millions directement aux militaires et vétérans malades ou blessés. Le programme chapeaute la participation d’Équipe Canada aux Jeux Invictus.

Derek Speirs

Une bouée de sauvetage

Sherbrooke — Avec sa barbe forte et son gabarit imposant, Derek Speirs, 46 ans, a l’air d’un dur. Sur sa peau couverte de tatouages, il exhibe son histoire militaire. « Ça me donne l’air méchant, mais c’est un front. C’est plutôt une façon d’extérioriser ma douleur, une sorte d’armure pour me protéger », confie-t-il d’une voix douce.

Sa carrière de militaire – comme sa vie entière – a basculé le 4 octobre 2004. Il était à bord du sous-marin NCSM Chicoutimi, au large de l’Irlande, quand un incendie d’origine électrique s’est déclenché. Trois membres d’équipage ont été sérieusement blessés, dont Chris Saunders, qui n’a pas survécu.

« Je m’en souviens comme si c’était hier. On a entendu l’explosion, comme du maïs soufflé qui éclate, et ensuite l’alarme stridente. Une fumée noire s’est rapidement propagée. J’ai paniqué. J’ai enfilé mon masque à oxygène, mais je tremblais tellement que j’étais incapable de le brancher. Il a fallu que je m’y reprenne à deux mains. Je me suis dit : ça y est, c’est comme ça que je vais mourir. »

Puis, il s’est ressaisi, il a aidé ses camarades mal en point. En raison de la mer agitée, les secours en hélicoptère ont mis trois jours avant d’évacuer les blessés. « J’ai passé la dernière soirée aux côtés de Chris. Il parlait de sa famille, il avait tellement hâte de retrouver ses enfants. » Celui-ci a succombé à un malaise cardiaque à bord de l’hélicoptère. « Ça m’a fucké. »

Un rêve d’enfant

Derek Speirs était un fier sous-marinier. Il vivait dans l’armée son rêve d’enfant. « J’avais 8 ans quand j’ai vu mon premier sous-marin, il était accosté au port de Montréal. J’étais fan de Star Wars et, pour moi, c’était comme un vaisseau spatial. J’ai su que j’en ferais un métier. »

À partir de là, il a tout fait pour devenir sous-marinier. Il a suivi tous les cours, réussi toutes les qualifications. « J’étais cuisinier à bord, mais je devais connaître tous les systèmes. Je faisais des tours de garde, j’ai adoré ça. Si je pouvais, j’y retournerais demain matin », dit-il avec regrets.

L’incident l’a brisé à jamais. Quelques mois après son retour au Québec, il a commencé à avoir des étourdissements, de brèves pertes de connaissance. Puis, en 2006, il a fait une crise d’épilepsie post-traumatique qui lui a cassé le dos à cinq endroits.

Depuis, le vétéran a du mal à marcher, du mal à se pencher. Il a des pertes de mémoire à court terme. La douleur est constante, lancinante. « Il y a des journées plus difficiles que d’autres. » Il passe alors la journée au lit, bourré de médicaments. Il a dû quitter l’armée en 2011, après 22 ans de service.

« Tout ce que j’avais dans la vie, c’était l’armée. Je roulais à 100 miles à l’heure depuis des années, et là, je tombais à zéro. »

— Derek Speirs

« Dans un sous-marin, on est une petite équipe, les liens sont serrés. Là, je tombais seul. L’ajustement a été difficile. » La douleur a pris toute la place et la dépression s’est installée. « Je n’avais même plus l’énergie d’ouvrir mon courrier qui s’empilait. »

Aimer le gym

Il y a plus d’un an, il a mis les pieds au centre sportif Pro Gym. Il s’y rendait pour se faire masser et prendre un café avec un ami. « Je m’entraînais un peu, mais je me décourageais vite. »

L’entraîneur Yves Montmarquette l’a abordé. « Je lui ai demandé de me laisser une chance, dit-il. Je voulais lui faire aimer le gym, je savais que ce serait bon pour lui. Je l’entraîne depuis ce temps. Je suis à son diapason, quand il a mal ou que l’effet de la médication est trop fort, je veille à ce qu’il ralentisse. Mais je ne tolère pas la paresse. »

Donner espoir

Derek a perdu 80 livres, a gagné en masse musculaire, a peu à peu retrouvé le sourire. Au printemps, il a été sélectionné dans l’équipe canadienne pour les Jeux Invictus.

Il se pince encore. « Ça me donne des frissons rien que de penser que je vais représenter le Canada. J’ai donné ma santé à mon pays, j’étais prêt à mourir pour mon pays », confie-t-il.

« Je veux donner espoir aux autres vétérans, leur montrer que, peu importe notre condition, tout est possible. J’ai le dos cassé et j’y vais [aux Jeux Invictus]. »

— Derek Speirs

Il soigne encore une dépression, mais son psychologue, qui n’y voit que du positif, lui a donné le feu vert.

Il participera à trois épreuves : natation, aviron intérieur et basketball en fauteuil roulant. Dans sa valise, il apportera une banderole du regroupement de vétérans UN-NATO sur laquelle des gens significatifs ont écrit un mot. « Je les emmène tous avec moi. »

« Le sport m’aide énormément, les gens du gym sont ma deuxième famille. Maintenant, mon travail est de prendre soin de moi. » Dans son cou, il a fait tatouer la devise des Jeux Invictus surmontée d’un coquelicot. Ce sera son dernier tatouage, souligne-t-il. Il est prêt à regarder vers l’avant. Sans armure.

L’effet Invictus

Chercheuse au Centre médical Cedars-Sinai de Los Angeles, Celina Shirazipour étudie l’impact psychosocial des sports adaptés chez les militaires blessés. Ses travaux sur les Jeux Invictus, démarrés en 2016 alors qu’elle était au postdoctorat à l’Université Dalhousie, se poursuivront jusqu’en 2020. Ses résultats préliminaires ? « Les participants retrouvent un sentiment d’appartenance et un esprit de famille qui leur manquaient. La plupart essaient de nouveaux sports et progressent rapidement dans l’entraînement, c’est bon pour l’estime personnelle. Ils sont ainsi plus enclins à avoir confiance en eux dans d’autres sphères de leur vie. » Elle note un effet positif important sur la dynamique familiale. Elle se questionne sur les outils favorables au maintien de ces résultats à long terme.

S'entraîner à revivre

Sherbrooke – Depuis juillet 2017, des vétérans de l’armée et des retraités de la Gendarmerie royale du Canada se donnent rendez-vous trois fois par semaine au centre sportif Maxi-Club pour s’entraîner ensemble. Ils s’y retrouvent pour bouger, mais avant tout pour briser l’isolement.

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