Coupe Rogers

Bientôt un toit pour le stade IGA ?

S’il n’en tient qu’à Eugène Lapierre, le stade IGA sera couvert d’un toit en 2023, mais le vice-président principal de Tennis Canada n’est pas le seul à en décider. Le projet de 70 millions, dont on parle depuis quelques années déjà, ne fait pas l’unanimité. Lapierre a donc profité hier de l’approche de la Coupe Rogers pour faire une « mise au point ».

Selon lui, des informations erronées ont été diffusées au cours des derniers mois. « L’ajout d’un toit rétractable sur le Court central n’a qu’un seul et simple objectif : assurer la pérennité de la Coupe Rogers à Montréal, a expliqué Lapierre. Ce tournoi est le moteur du développement du tennis au pays, puisque tous les profits y sont directement réinvestis.

« Nous avons rencontré au printemps une vingtaine de groupes du quartier pour présenter le projet, et si la plupart ont réagi favorablement, deux des groupes ont exprimé des préoccupations quant au fait qu’il puisse y avoir plus d’activités hors tennis au stade IGA : la coalition des amis du parc Jarry et un groupe de voisins immédiats.

« Il est vrai qu’à l’origine, peut-être avec l’intention de valoriser notre projet, on nous a suggéré de souligner la possibilité de tenir de nouvelles activités culturelles ou sportives, et c’est pourquoi il en a été question dans notre inscription au Registre des lobbyistes. Il faut mentionner qu’à l’époque, cela semblait raisonnable. »

« Après tout, le stade a été conçu en 1996 pour être multifonctionnel et Tennis Canada n’a pas maximisé cet établissement au cours des 20 dernières années. »

— Eugène Lapierre

Lapierre a expliqué avoir rappelé aux groupes consultés que « l’organisation de telles activités hors tennis restait assez loin de notre mission, que ce n’était absolument pas une priorité pour nous et que nous prenions bonne note de leurs préoccupations. Tennis Canada s’engage à respecter le vœu de la population et des instances municipales concernant le nombre, le genre et la forme que pourraient prendre d’autres activités présentées au stade IGA ».

« Nous sommes également très conscients, ajoute-t-il, du milieu et de l’environnement dans lequel nous évoluons et nous ne ferons rien qui puisse compromettre le maintien de l’équilibre des fonctions de détente, de loisirs et de sports du parc Jarry qui est cher à tous et dont nous faisons justement partie. »

Une compétition au sommet

Comme l’a rappelé le directeur de la Coupe Rogers, le tournoi est l’un des neuf tournois les plus importants de la saison, tant chez les femmes que chez les hommes. La concurrence est toutefois très vive au sommet de la pyramide, particulièrement en provenance de l’Asie et du Moyen-Orient.

« Nous constatons également une tendance marquée et irréversible des grands tournois du monde à se doter de toits rétractables, de façon à ce que le jeu ne soit pas interrompu par la pluie. »

— Eugène Lapierre

« Le tennis est en compétition avec d’autres sports partout dans le monde, et les dirigeants des circuits féminin et masculin aiment pouvoir garantir la diffusion des évènements aux heures prévues. »

Lapierre a dit ne pas avoir été sollicité par l’ATP ou la WTA au sujet d’un toit rétractable, mais il a rappelé que des tournois moins bien cotés que la Coupe Rogers disposaient déjà de telles installations. Selon lui, c’est aussi la santé financière de Tennis Canada et du tournoi qui est en jeu.

« Nous voulons non seulement assurer la pérennité du tournoi, mais aussi lui permettre de croître afin que nous puissions augmenter notre investissement annuel de 16 millions dans le développement du tennis au pays. »

« La très grande majorité de cette somme est générée par les profits de la Coupe Rogers, puisque nous ne recevons même pas un million en subventions chaque année. Accessoirement, nous espérons aussi augmenter l’impact économique annuel de 15 millions de l’évènement à Montréal. »

Des discussions en cours

Sans entrer dans le détail des discussions, Lapierre a confirmé que des discussions étaient en cours avec les trois ordres de gouvernement et que le projet avait jusqu’ici reçu un accueil très favorable. La popularité du tennis au pays, les succès des joueurs canadiens ne sont pas sans avoir un effet très positif.

Pour l’instant, on parle d’une structure amovible installée au-dessus du stade IGA, sur quatre piliers, qui ne serait donc pas hermétique et limiterait l’utilisation des installations à trois saisons. Les délais de fabrication de ce type de structure sont habituellement de deux ans.

« Nous ne pourrions exécuter tous les travaux entre deux tournois. »

— Eugène Lapierre

« Normalement, on prendrait une première année pour ériger les structures portantes, puis, après une pause pour disputer le tournoi, on installerait le toit lui-même. Le meilleur scénario permet d’envisager la fin des travaux pour le tournoi de 2023. »

Un scénario optimiste, Lapierre et son équipe en conviennent, mais le directeur de la Coupe Rogers croit vraiment que le projet se réalisera tôt ou tard.

Ça commence aujourd’hui

Il y avait déjà beaucoup d’activités hier au stade IGA. Pendant que les ouvriers tentaient d’achever la mise en place des installations, plusieurs joueurs s’entraînaient. Sur l’heure du midi, Denis Shapovalov était sur le Court central, Stanislas Wawrinka sur le court Banque Nationale et Alexander Zverev sur le court 2. Ça continuera aujourd’hui, pour la première journée du traditionnel Week-end de la famille IGA, alors qu’on attend plusieurs centaines de jeunes. Avis aux intéressés, Rafael Nadal s’entraînera de 11 h à 13 h et de 16 h à 17 h.

Tsonga obtient un laissez-passer

Les organisateurs ont par ailleurs annoncé que le Français Jo-Wilfried Tsonga avait reçu un laissez-passer pour le tableau principal. Actuellement 70e mondial – il a souvent été blessé –, le joueur de 34 ans avait été champion du tournoi en 2014. Ce sera sa cinquième participation à Montréal.

Citi Open de Washington

Direction Montréal pour Auger-Aliassime et Raonic

Les Canadiens Félix Auger-Aliassime et Milos Raonic ont été éliminés au troisième tour du Citi Open de Washington, hier. Auger-Aliassime a perdu en deux manches (6-3 et 6-4) face au Croate Marin Čilić, tandis que Raonic s’est également incliné en deux manches (6-4 et 6-4) face à l’Allemand Peter Gojowczyk. Neuvième tête de série, Auger-Aliassime a commis 11 doubles fautes et a été victime de quatre bris de service. Čilić, sixième tête de série, s’est finalement imposé en 1 heure 26 minutes. De son côté, Raonic, huitième tête de série, a réussi sept as, mais a placé seulement 51 % de ses premières balles de service en jeu. Gojowczyk, qui a été repêché après avoir été éliminé lors des qualifications, a profité des deux balles de bris accordées par Raonic. Les deux Canadiens mettent donc le cap vers Montréal, où ils prendront part à la Coupe Rogers à compter de lundi.

— La Presse canadienne

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