Chronique

Une tribune pour réveiller l’humanité

Québec — Louis Roy, PDG et fondateur d’Optel, s’envolera le mois prochain pour Monaco où il participera à la grande finale mondiale du Grand Prix de l’entrepreneur EY. Celui qui a été désigné entrepreneur de l’année 2017 au Québec et au Canada ne cache pas qu’il aimerait bien remporter l’ultime distinction mondiale, ce qui permettrait de renforcer sa démarche visant à réveiller l’humanité.

Louis Roy est un PDG engagé. L’entreprise qu’il a fondée il y a 20 ans conçoit et commercialise des solutions de traçabilité et d’inspection pour l’industrie pharmaceutique, les équipements médicaux, l’alimentation et les ressources naturelles.

« On est une entreprise très profitable, mais tous nos profits servent à financer notre expansion et à investir dans des initiatives liées à la santé et à rendre le monde meilleur. Il faut réformer le capitalisme et réduire la concentration indécente de richesse », m’avait-il confié lors de notre première rencontre, il y a deux ans.

Son discours n’a pas changé depuis et il se fait un plaisir de communiquer sa vision du monde sur toutes les tribunes qui lui sont offertes. Il l’a fait lors du Gala de l’entrepreneur EY de l’année à Montréal en novembre dernier et l’a répété lors du gala national à Toronto en décembre.

S’il se voit décerner le titre d’Entrepreneur mondial de l’année lors du gala de Monaco le 16 juin prochain, il entend bien exprimer son message pro-planète à la remise des prix.

Lorsque j’ai rencontré Louis Roy chez Optel, vendredi dernier, il devait justement préparer la présentation qu’il fera au jury dans le cadre de la présélection du grand gagnant qui sera choisi parmi 48 candidats venus de 48 pays.

« Il y a des gens de chez EY qui s’en viennent tantôt entendre ma présentation et qui vont me coacher. J’aurai 2 minutes pour livrer mon pitch et j’aurai ensuite une période questions-réponses qui va durer 18 minutes.

« J’ai l’habitude d’improviser. Ça me fatigue un peu de préparer un texte. Mais en gros, je vais leur dire que notre objectif chez Optel, c’est de réveiller l’humanité, de sensibiliser les entreprises et les gouvernements aux limites planétaires », résume l’entrepreneur canadien de l’année.

Au cœur des secteurs critiques

Optel emploie 850 personnes dans ses installations de Québec, de l’Irlande, de l’Inde, du Brésil et des États-Unis. L’entreprise prévoit réaliser cette année des revenus de 200 millions, mais anticipe une forte accélération de ses affaires en raison d’une récente diversification qui va porter à 500 millions ses revenus annuels en 2020.

« On est maintenant actifs dans les trois secteurs les plus critiques pour l’humanité : la santé, l’alimentation et les ressources naturelles. Nos technologies de traçabilité contribuent à améliorer la chaîne de production des entreprises industrielles et à moins gaspiller », expose Louis Roy.

« Il est maintenant temps que tout le monde agisse dans le même sens pour freiner la dégradation de la planète. Les citoyens, les entrepreneurs, les financiers, les consommateurs, les investisseurs qui achètent des fonds communs… Il faut se responsabiliser », plaide-t-il.

Louis Roy souligne que s’attaquer aux seuls problèmes sociétaux et environnementaux représente aujourd’hui une formidable occasion d’affaires.

Le développement de l’économie verte représente un marché estimé à entre 3000 et 5000 milliards, que ce soit la décontamination, la purification de l’eau, l’élimination des pesticides et des insecticides, les énergies renouvelables…

« Il y a moyen d’être profitable tout en réglant des problèmes de société. »

— Louis Roy

Chose certaine, si Louis Roy est proclamé entrepreneur mondial de l’année, il compte bien utiliser la renommée de cette distinction auprès de ses clients partout sur la planète.

« Cette notoriété va renforcer mon message quand je rencontre une entreprise pour lui démontrer que je peux améliorer ses performances, réduire ses pertes, minimiser ses irritants tout en respectant les limites de la planète en connectant sa chaîne d’approvisionnement », soumet-il.

Le dernier entrepreneur québécois (et le seul) à avoir obtenu le titre d’entrepreneur mondial EY de l’année a été Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, en 2006.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.