Joséphine Bacon

« Reprendre notre fierté »

Invitée d'honneur du 41e Salon du livre, la poète autochtone Joséphine Bacon souhaite profiter de cette occasion pour donner une voix aux Premières Nations.

Pour la poète innue, cette tribune inattendue est la chance de faire rayonner tous les auteurs et poètes des Premières Nations. « C’est le début d’une amitié entre la nation québécoise et les Premières Nations. Il faut que la réconciliation commence quelque part, et qu’un auteur des Premières Nations soit invité d’honneur, c’est une belle façon de le souligner. »

Sa présence lui donnera notamment la chance de faire connaître des plumes comme celles de Marie-Andrée Gill, Naomi Fontaine ou encore Leanne Betasamosake Simpson, auteure du récit Cartographie de l’amour décolonial.

« J’aimerais qu’on retienne de mon passage que nous existons. Qu’on puisse découvrir, dans les mots qu’on écrit, qu’on n’est plus seulement des victimes. »

— Joséphine Bacon

« On est beaucoup dans l’affirmation aujourd’hui, poursuit-elle. Si on est lus, on va découvrir encore mieux qui nous sommes et d’où nous venons. Ce qui est important pour moi aujourd’hui, c’est de reprendre notre fierté. »

La poète, qui enseigne également l’innu-aimum, encourage par ailleurs les jeunes à ne pas avoir peur d’écrire, tout d’abord dans leur langue maternelle afin de pouvoir articuler ce qu’ils ressentent. « J’ai eu cette chance d’avoir une maison d’édition [Mémoire d’encrier] qui n’a pas hésité à me laisser écrire dans ma langue avant d’écrire en français. Écrire dans ma langue m’a aidée à exprimer les récits que les anciens me racontaient et ce que je vis. Même si j’habite Montréal, ça ne m’empêche pas de retourner sur le territoire à travers leurs récits. »

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