Opinion

Le réchauffement climatique exige un effort de guerre

Nos politiques partisanes s’avèrent inefficaces devant cette menace mondiale.

À tous nos élues et élus,

À tous les chefs de parti,

En tant que citoyen et en tant que père de famille, j’ai un défi à vous proposer : lançons unanimement un effort de guerre contre le réchauffement climatique.

Une mobilisation de tous les partis, et de toutes nos idées, nos ressources et nos technologies, pour notre survie collective.

En temps de guerre, il n’y a plus de parti qui tienne. Pendant les deux guerres mondiales, le gouvernement britannique était composé d’un cabinet de guerre rassemblant tous les partis. Aujourd’hui, la menace du réchauffement climatique exige une mobilisation de la même ampleur.

On n’a pas le temps pour les débats partisans. Ni le temps d’attendre la prochaine élection ou la prochaine catastrophe naturelle. Ni le temps de se perdre dans des faux débats pour savoir qui conduit quelle sorte de voiture.

C’est ça, le message envoyé par des dizaines de milliers de Québécois et de Québécoises depuis des mois. C’est maintenant aux élus de prendre le relais. Et comme l’a bien constaté l’ancien député Sylvain Pagé récemment, « les élus doivent réaliser que la lutte contre les changements climatiques ne pourra pas être l’affaire d’un seul parti ».

Je propose donc à tous les partis de s’entendre pour nommer ensemble, dès le mois de décembre, un ou une ministre de la Guerre au réchauffement climatique : une personne non partisane qui ferait respecter nos cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) et la stratégie à long terme pour y arriver.

Un ou une ministre de la Guerre au réchauffement climatique – indépendant du gouvernement et libre d’attaches partisanes – dont le mandat dépasserait le cycle électoral de quatre ans, qui nous permettrait d’avoir une stratégie à long terme dans cette lutte.

Une personne nommée par le Parlement, dotée de pouvoirs et peut-être d’un veto sur les décisions du gouvernement, dont le mandat pourrait être d’obliger le Canada à respecter ses obligations internationales climatiques, de négocier des cibles futures avec nos alliés, et d’évaluer le coût climatique de toutes les mesures du gouvernement et de celles que proposent les partis de l’opposition. Une personne qui pourrait agir sur l’avis des experts, tout en rassemblant les meilleures propositions des partis politiques pour les mettre à exécution.

Le réchauffement planétaire est une menace existentielle, et le Canada – ce pays producteur de pétrole dont nous sommes citoyens et électeurs – sera parmi les premiers sur le banc des accusés lorsqu’on se rendra compte, bientôt, des conséquences.

Le GIEC l’a dit : « Les prochaines années sont parmi les plus importantes de notre histoire. »

On ne peut pas accepter que notre classe politique utilise la prochaine année – une année électorale – pour faire de cet enjeu de survie une question partisane. Notre avenir climatique ne peut plus être un simple sujet électoral : il est l’heure d’un front commun, le temps d’un effort de guerre. Il est temps – plus que jamais – de mettre la planète avant les partis.

Si nos représentants politiques refusent de travailler ensemble, au Canada et ailleurs, tout indique que les conséquences seront graves et violentes pour l’humanité. Les prochaines générations nous jugeront en fonction de nos décisions au cours des prochains mois.

Les noms de nos élues et élus seront liés à jamais à une échappée belle ou au plus grand des échecs. Soyons à la hauteur de ce combat. Lançons sans attendre cet effort de guerre et soyons de ceux qui auront tout tenté.

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