Sondage CROP
Les libéraux catapultés en tête
La Presse
Québec
C’est le constat percutant fait par CROP dans sa dernière enquête mensuelle, lancée au lendemain de l’accession de Justin Trudeau à la tête du Parti libéral du Canada (PLC). L’effet est aussi puissant que subit : honni depuis 10 ans, le PLC double d’un coup son fonds de commerce au Québec, passant de 19 à 38 % des intentions de vote !
Un mois après avoir pris les commandes du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard écrase ses adversaires sur la question du « meilleur premier ministre ». Il amène aussi le PLQ au sommet, à 38 %, une hausse de 9 points par rapport à l’enquête précédente, observe la maison de sondage. L’enquête a été réalisée du 17 au 22 avril à partir d’un échantillon de 1000 internautes.
En retrouvant des appuis chez les francophones, le PLQ aurait ainsi bénéficié d’une confortable avance si des élections avaient eu lieu cette semaine.
« C’est comme la fin d’un cycle pour la marque libérale », observe Youri Rivest, vice-président de CROP. Selon lui, les bons scores des libéraux à Ottawa et à Québec résultent d’une mobilisation nouvelle de leurs partisans, hésitants jusqu’ici à appuyer des partis malmenés dans l’opinion publique.
Pour les adversaires, c’est la chute. Le PLQ soutire des votes au Parti québécois (PQ) comme à la Coalition avenir Québec (CAQ).
À Ottawa, le PLC rafle des appuis surtout aux néo-démocrates, mais aussi aux conservateurs et au Bloc québécois. Les élections sont loin, l’effet de nouveauté peut s’émousser, mais mentionnons que pour trouver autant de francophones derrière le PLC – 32 % –, il faut remonter aux années Trudeau, celles de Pierre Elliot.
Rien ne fonctionne du côté de Pauline Marois. L’insatisfaction à l’endroit de son gouvernement reste importante ; 65 % des gens sont mécontents, une proportion stable par rapport au mois dernier. Surtout, un Québécois sur trois se dit désormais « très insatisfait » de la gouvernance à Québec.
En ce qui concerne les intentions de vote, l’arrivée de Philippe Couillard assombrit le ciel pour M
Marois et François Legault. Le PLQ aurait 38 % d’appuis avec M. Couillard à sa tête. Le PQ, pour sa part, glisse de quatre points en mars, à 25 %. Ainsi, par rapport au scrutin du 4 septembre, le PLQ a sept points de plus, le PQ sept de moins. La CAQ poursuit sa lente descente, à 22 % – trois points de moins qu’en mars. Le parti de François Legault a perdu cinq points depuis le 4 septembre.Avec un tel appui pour le tiers parti, ce n’est pas de sitôt que Pauline Marois sera renversée. À l’inverse, Québec solidaire (QS) poursuit ce qui paraît être une lente remontée – trois points depuis le début de l’année, un point, à 11 %, par rapport à mars. « Chaque point de QS, c’est autant qui échappe à M
Marois », résume Youri Rivest.Au jeu du « meilleur premier ministre », Philippe Couillard est catapulté en tête, un mois après son retour ; 28 % des gens le voient aux commandes, contre 16 % seulement pour M
Marois – une chute de quatre points par rapport au mois de mars, mais de dix points comparativement à l’automne dernier. François Legault subit aussi une dégelée : il perd six points, à 14 %, en un mois. Il est 10 points derrière son score de décembre 2012.