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Kino Montréal a 20 ans

Né à Montréal en 1999, le mouvement Kino est toujours actif et s’est répandu dans le monde entier. Pour célébrer ses 20 ans, l’organisme propose quelques activités publiques, dont la première a lieu ce soir. Pour l’occasion, La Presse s’est entretenue avec le réalisateur Rafaël Ouellet, kinoïte assumé.

Lorsqu’on prononçait le mot Kino dans les années 90, on faisait davantage référence à Kino-Québec, organisme voué à favoriser l’activité physique. Or, en janvier 1999, un autre Kino naît à Montréal. Sa vocation : la création d’œuvres cinématographiques artisanales dans des temps très courts.

S’il y a une chose qui lie les deux entités, c’est l’action. Car à Kino Montréal, le mot d’ordre était, et est toujours, de bouger, sauter, créer et vivre dans l’urgence comme dans l’effervescence. « Pour moi, Kino est un regroupement de cinéastes qui s’imposent de faire des films sans attendre les moyens et l’argent. D’où le slogan “Faites bien avec rien, faites mieux avec peu, mais faites-le maintenant” », rappelle le réalisateur Rafaël Ouellet (Camion), très actif à Kino Montréal de 2003 à 2007.

Vingt ans après sa fondation, Kino peut fièrement revendiquer d’être à l’origine d’un mouvement artistique qui s’est établi dans quelque 80 endroits dans le monde, en France, en Afrique, en Asie, aux États-Unis, etc.

Joli contraste avec les débuts modestes de ce collectif de jeunes cinéastes qui, à l’origine, comptait Christian Laurence (Le journal d’Aurélie Laflamme), Eza Paventi (documentariste et écrivaine) et Stéphane Lafleur (Tu dors Nicole) parmi les fondateurs. Tous étaient frondeurs et n’avaient pas peur de se tromper. « Puisque l’une des règles d’or de Kino est de ne demander d’argent à personne, ce qui assure une totale liberté pour les cinéastes, on n’est pas trop mal à l’aise quand une séance est truffée de problèmes techniques, ce qui arrive parfois », disait Christian Laurence dans La Presse le 13 juin 2001.

Pour Rafaël Ouellet, le passage à Kino a été formateur.

« J’ai pu y prendre tous les risques que je pouvais et me mettre en danger comme jeune cinéaste, et ce, devant comme derrière la caméra. Je pense qu’une de mes forces à trouver rapidement des solutions sur un plateau, que ce soit dans la direction d’acteurs, la technique ou l’aspect narratif, m’est venue grâce à mon passage à Kino. »

— Rafaël Ouellet

Aux débuts de Kino Montréal, les participants ont une règle : faire un film par mois qui est présenté au cours de soirées déjantées, mais formatrices. « Participer à Kino, c’est aussi parler au public, recevoir des commentaires », dit M. Ouellet.

Au fil des ans, le concept se raffine. On explore de nouvelles avenues. À l’automne 2001, un Kino Cabaret est créé durant le Festival du nouveau cinéma. Dans un laboratoire de création, les artisans se rassemblent et réalisent des films spontanés en collaborant les uns avec les autres. « Ce concept original allait connaître un succès retentissant et est largement responsable de la multiplication des cellules Kino à travers le monde », lit-on dans l’historique du mouvement.

Avec la multiplication d’ateliers, de rencontres, de présences dans les festivals à l’étranger, de collaborations avec d’autres institutions comme les Rendez-vous Québec Cinéma, Bibliothèque et Archives nationales du Québec ou l’OSM, le travail des kinoïtes a rejoint de plus en plus de gens au fil des ans. Comme quoi la création spontanée n’est pas qu’un feu de paille.

Trois activités dans le cadre des 20 ans de Kino Montréal

Soirée retrouvailles

La soirée retrouvailles des 20 ans de Kino a lieu ce soir à compter de 19 h à la Société des arts technologiques (SAT, 1201, boulevard Saint-Laurent). Animée par Anaïs Favron, elle sera ponctuée de projections de six courts métrages.

Classe de maître de Philippe Falardeau

Le réalisateur de Monsieur Lazhar, qui a déjà été du mouvement Kino, donnera une classe de maître dite intimiste par les organisateurs au cours de laquelle il présentera sa vision du septième art. Le 17 février, à 14 h, au théâtre Rialto (5723, avenue du Parc).

Gala Kino 2019

Toujours au Rialto, l’événement de clôture de ce 20e anniversaire a lieu le 12 mars à compter de 18 h. On y attend plus de 400 artisans de l’industrie du cinéma pour une présentation de films marquants produits à Kino Montréal.

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