Rentrée culturelle  Arts

Nos 12 coups de théâtre

La rentrée théâtrale hivernale est riche en créations et en relectures du répertoire. Amateurs des planches, voici un survol avec 12 productions qui piquent notre curiosité. 

ColoniséEs

Annick Lefebvre (J’accuse, Barbelés) fait un théâtre à la fois intimiste et collectif. L’autrice a écrit une nouvelle pièce qui se penche sur l’histoire du Québec moderne, à travers le destin du couple mythique formé par Pauline Julien et Gérald Godin. « ColoniséEs, c’est aussi des personnages incarnant nos préoccupations d’hier, d’aujourd’hui et de demain », explique la brochure du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. Et aussi la parole « d’un Québec actuel, inquiet, hésitant mais résilient, incarné par le personnage d’une jeune serveuse de Chez Baptiste sur l’avenue du Mont-Royal ». René Richard Cyr signe la mise en scène, une première collaboration avec Lefebvre, et dirige Macha Limonchik, Benoit McGinnis et Sébastien Rajotte, entre autres.

Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, du 22 janvier au 16 février

Noir

L’homme de théâtre Jérémie Niel s’associe avec le concepteur sonore Sylvain Bellemarre (gagnant de l’Oscar du meilleur montage sonore en 2010 pour le film Arrival de Denis Villeneuve) dans cette création qui s’annonce comme une expérience à la fois sensorielle, visuelle et émotive. « À la croisée du burlesque et de la mélancolie, Noir fouille les mécanismes du polar avec une esthétique hyperréaliste », avance le communiqué de la compagnie Pétrus. Jérémie Niel collabore à ce projet avec Christian Bégin, Evelyne de la Chenelière et Justin Laramée, entre autres.

Au Quat’Sous, du 22 janvier au 9 février

Le clone est triste

Le Théâtre du Futur et son sympathique trio formé par Olivier Morin, Guillaume Tremblay et Navet Confit sont de retour avec une toute nouvelle création, Le clone est triste. La pièce raconte une chasse à l’homme pour éliminer le dernier des baby-boomers, « mystérieusement pétant de santé en 2065 ». L’œuvre aborde le thème du choc des générations, « entre les baby-boomers, la triste génération X, les milléniaux et leurs futurs enfants à venir, sous la forme d’un récital mondain avec la musique de Philippe Prud’homme au piano ».

Aux Écuries, du 29 janvier au 16 février

Art

Traduite en 35 langues, la pièce à succès de Yasmina Reza, Art, a fait le tour du monde depuis sa création à Paris en 1994. Le Théâtre du Rideau Vert, dont le thème de la saison est « place aux femmes », en a confié la mise en scène à Marie-France Lambert. Elle dirigera trois interprètes de haut vol : Benoît Brière, Luc Guérin et Martin Drainville. Par ailleurs, le même trio d’acteurs chevronnés ressuscitera la comédie Broue, dès le 6 juin, au théâtre du Vieux-Terrebonne.

Au Rideau Vert, du 29 janvier au 2 mars

Fanny et Alexandre

Sophie Cadieux et Félix-Antoine Boutin signent la mise en scène et l’adaptation du chef-d’œuvre d’Ingmar Bergman au Théâtre Denise-Pelletier. Fanny et Alexandre dresse un portrait somptueux de l’enfance du metteur en scène suédois, à travers les yeux du jeune Alexandre. Une troupe de neuf interprètes (dont Luc Bourgeois, Steve Laplante et Gabriel Szabo) livrera cette fresque sur la vérité et les mensonges de la société des adultes. Par ailleurs, une autre œuvre du grand réalisateur, Scènes de la vie conjugale, sera présentée au Quat’Sous sous la direction de James Hyndman.

Au Théâtre Denise-Pelletier, du 31 janvier au 23 février

Le terrier

Jean-Simon Traversy signe sa première mise en scène maison depuis qu’il est à la codirection artistique chez Duceppe. Le terrier explore « les passages secrets du deuil d’un enfant unique ». Huit mois se sont passés depuis que Becca et Louis ont perdu leur fils de 4 ans. À sa manière, chacun tente de surmonter ce gouffre profond qui les sépare depuis le décès de leur fils. La pièce de l’Américain David Lindsay-Abaire (Rabbit Hole en anglais) a été traduite par Yves Morin et créée au Québec à la salle Fred-Barry, en novembre 2016. Elle met en vedette Sandrine Bisson et Frédéric Bélanger dans le rôle des parents d’une famille de la classe moyenne.

Chez Duceppe, du 13 février au 23 mars

Première neige/First Snow

Après Five Kings, un autre vaste chantier du PàP et son directeur Patrice Dubois sera présenté à Montréal, au Quat’Sous. Dubois propose un spectacle bilingue coproduit avec une compagnie écossaise, et non des moindres : le National Theatre Scotland. Ce sont des artistes catalans, écossais et québécois qui ont créé ce spectacle à Glasgow, l’an dernier, alors que l’Écosse tenait un référendum pour son indépendance du Royaume-Uni. « Une œuvre théâtrale qui aborde la nécessaire question de la souveraineté, qu’elle soit personnelle, sociale ou territoriale », écrit-on dans le programme.

Au Quat’Sous, du 26 février au 23 mars

Lignes de fuite

La sémillante actrice et autrice Catherine Chabot nous avait conquis avec sa pièce Les champs amoureux à Espace Libre. Son nouveau texte sera créé cette fois au Théâtre d’Aujourd’hui, dans une mise en scène de Sylvain Bélanger. Le sujet ? Un 5 à 7 entre amis qui s’étire jusqu’à la tombée de la nuit. Catherine Chabot partage la scène avec Léane Labrèche-Dor, Benoît Drouin-Germain et Victoria Diamond, notamment.

Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, du 12 mars au 6 avril

Les larmes amères de Petra von Kant

Après Bergman, Félix-Antoine Boutin s’attaque aux Larmes amères de Petra von Kant, une pièce puis un film, du regretté réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder (1945-1982). L’œuvre traite de la rencontre et de l’amour tumultueux entre deux femmes de générations et de milieux différents. Boutin dirigera la toujours excellente Anne-Marie Cadieux dans le rôle-titre de cette antihéroïne, en plus de Sophie Cadieux, Lise Castonguay et la trop rare Patricia Nolin.

Au Théâtre Prospero, du 19 mars au 6 avril

Britannicus

À la fin de mars, le metteur en scène français installé au Québec Florent Siaud fait son entrée au Théâtre du Nouveau Monde. Et pas avec n’importe quelle œuvre, la plus grande tragédie du répertoire français : Britannicus de Jean Racine. Avec Éric Robidoux dans le rôle-titre, Francis Ducharme, Sylvie Drapeau et Évelyne Rompré, campant respectivement Néron, Agrippine et Junie, et aussi Marc Béland, Marie-France Lambert et Maxim Gaudette.

Au TNM, du 26 mars au 20 avril

La face cachée de la lune

Depuis sa création à Québec en 2000, La face cachée de la lune a marqué l’histoire du théâtre québécois, avant de devenir une œuvre culte qui a fait le tour de la planète, puis qui a été portée au grand écran. Ce spectacle solo créé par Robert Lepage a été confié aux bons soins du virtuose et formidable interprète Yves Jacques. Ce dernier incarne tous les personnages et donne une performance à couper le souffle ! 

Chez Duceppe, du 3 avril au 11 mai

Chansons pour filles et garçons perdus

Après l’immense succès de Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, Loui Mauffette va créer un autre « spectacle jubilatoire et éclaté » au titre inspirant : Chansons pour filles et garçons perdus. Un spectacle poétique qui rassemble une douzaine d’interprètes (dont Jean-Simon Leduc, Gabriel Lemire, Macha Limonchik, Mylène Mackay). Pour porter sur scène « la parole de poètes et d’auteurs québécois et célébrer la poésie comme ultime objet de dépassement ». Benoit Landry assiste l’intense et dévoué Mauffette à la mise en scène.

Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, du 23 avril au 4 mai

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