Cosméto au naturel

Naturelle, sans compromis

L’histoire de Sandrine Chabert est d’abord et avant tout celle d’une passion. Une passion pour les produits verts, qui s’est vite transformée en quête : celle de mettre au point les meilleures formulations naturelles possible. La Presse est allée à sa rencontre, dans sa charmante demeure de Saint-Armand, en Montérégie, afin d’en apprendre plus sur sa démarche.

Elle l’appelle « son petit coin de paradis ». À quelques pas de la frontière américaine, où se devine à l’horizon le Vermont, se dresse une jolie maison avec beaucoup de cachet. C’est ici que Sandrine Chabert, son mari et leurs deux enfants ont déménagé leurs pénates, il y a six ans, quittant le Montréal mouvant pour la tranquillité de la campagne montérégienne. « On se cherchait un chalet, et puis on a trouvé cette maison. On est tombés en amour. En quelques semaines, on a décidé de changer de vie ! », raconte-t-elle.

C’est ici que Sandrine partage son temps entre l’enseignement professionnel du secrétariat et de la comptabilité – à Montréal, elle travaillait dans le domaine de l’informatique – et ses projets : Sandrine Chabert Cosmétiques, marque haut de gamme de maquillage minéral, et Culture Sauvage, vouée à la découverte de produits naturels biologiques, souvent inédits au Québec.

Faire le ménage

Comme nombre de personnes qui décident d’éliminer les ingrédients chimiques et potentiellement toxiques de leur environnement, Sandrine a commencé par faire un grand ménage de ses produits ménagers, il y a de cela environ 10 ans. « Je ne supportais plus l’odeur ! J’ai débarqué tous mes produits d’entretien. Ça, c’était l’étape facile », se remémore-t-elle.

Ce fut ensuite au tour des produits d’usage courant : savons, dentifrices, shampoings, crèmes… À force de lectures et de recherches, elle a appris à tout fabriquer elle-même, puis elle distribuait ses créations à gauche et à droite, à ses amis.

Forte de son savoir-faire, elle a décidé de s’attaquer à un défi de taille : celui du maquillage. « J’ai toujours été dingue de maquillage. Je ne pouvais pas croire que j’arrivais à tout remplacer, sauf le maquillage ! » Relevant ses manches, elle s’y est mise et est arrivée à composer des fards à joues, un anticernes, un ligneur liquide… jusqu’à l’intimidant rouge à lèvres.

« Le rouge, on le mange, on l’impose à nos chums… Il fallait que j’essaie d’en fabriquer un. C’était pénible, salissant… Mais j’y suis arrivée ! »

— Sandrine Chabert

Cuisiner son maquillage

Son truc : détourner la fonction première de plusieurs appareils de cuisine – chocolatière, robot culinaire, mousseur à lait, mijoteuse, etc. – afin d’arriver à fabriquer elle-même, dans son sous-sol, tous ses produits. Logique quand on y pense puisque, tout comme pour la cuisine, ce qu’il faut pour arriver à fabriquer des cosmétiques, c’est la bonne recette et les bons instruments.

C’est ainsi qu’au fil des ans, la Québécoise d’adoption (Française, elle est arrivée au Québec il y a 20 ans) a peaufiné ses formulations – elle dit en avoir des centaines dans sa manche –, toutes entièrement naturelles, sans compromis, jusqu’à décider de se lancer officiellement en affaires, au printemps.

Ainsi, son rouge à lèvres ne compte que quelques ingrédients, dont 80 % sont issus de l’agriculture biologique : cire d’abeille, huiles de ricin et de tournesol, vitamine E et pigments minéraux, principalement des ocres. Et le résultat est étonnant : texture crémeuse, joli pigment, belle tenue et effet hydratant en prime.

C’est d’ailleurs en s’affichant comme une marque à la fois naturelle et haut de gamme que l’entrepreneure tente de faire sa place sur le marché. Elle mise sur ses rouges à lèvres aux couleurs éclatées – vert, jaune et bleu côtoient les rosés et bourgognes –, mais aussi sur ses poudres libres minérales et ses soins nettoyants pour le visage. Une poudre fond de teint et un anticernes seront aussi lancés sous peu.

L’appel du sauvage

Comme la passion de Sandrine pour les formulations vertes va bien au-delà du maquillage, elle a lancé l’été dernier une deuxième marque, Culture Sauvage.

« Évidemment, on ne peut pas cultiver le sauvage ! Mais pour moi, le mot “culture” évoquait plutôt le côté culturel, le mode de vie. »

— Sandrine Chabert

Son offre sort des sentiers battus et va au-delà des habituelles huiles d’argan ou beurre de karité. Elle propose plutôt de découvrir des produits naturels et biologiques, souvent méconnus au Québec : huiles rares biologiques, comme l’huile de noix tigrée ou d’amandon de prune, macérats d’argousier ou de millepertuis faits à la main, argiles et poudres pures diverses pour la peau ou les cheveux. De quoi combler ceux qui recherchent des ingrédients bruts, à utiliser seuls, ou même pour concocter ses propres formulations maison.

À cela s’ajoute une variété de produits souvent recherchés par ceux qui passent au naturel : sérums, déodorants, teintures végétales (henné) et accessoires pour l’hygiène personnelle, comme l’oriculi, solution de rechange écolo aux cotons-tiges pour les oreilles, ou la mhakka, pierre exfoliante marocaine en argile cuite.

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