La voie du rétablissement : les soins infirmiers en santé mentale
Selon l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, un Québécois sur cinq sera touché par la maladie mentale au cours de sa vie. La dépression et les troubles anxieux sont d’ailleurs les maux les plus communs. Les patients admis à l’hôpital souffrent généralement de conditions sévères, critiques et instables. « Ce qu’on voit le plus ici, ce sont des cas de schizophrénie, de troubles psychotiques et de maladies affectives bipolaires », mentionne l’infirmière.
L’activité principale de l’infirmière et de l’infirmier en santé mentale est l’évaluation de la condition de santé. « On pose beaucoup de questions au patient pour cerner ce qui se passe dans sa tête », résume Mme Duperval. Cette étape cruciale permet notamment d’évaluer la dangerosité de celui-ci pour lui-même ou pour les autres. Il est courant que les troubles de santé mentale aient également des répercussions négatives sur l’état de santé physique ou soient accompagnés de dépendance, ce que cette activité permet de détecter. Cela survient chez 50 à 90 % des gens présentant un trouble sévère et persistant de santé mentale.
Dans certaines situations, il peut être délicat de tracer la frontière entre les droits du patient et la responsabilité de l’infirmière : comment cette dernière peut-elle s’assurer de respecter les droits des patients tout en répondant à ses obligations professionnelles? Par le biais de la formation et de l’accompagnement, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) veille à la compétence et à l’intégrité de ses 75 000 membres, afin que la population du Québec reçoive les meilleurs soins possibles dans le respect de sa dignité, de sa liberté et de son intégrité.
Contrairement à certaines croyances, les professionnels de la santé ne médicamentent pas les patients contre leur gré. « Le patient est renseigné sur les médicaments qu’il reçoit et il a le droit – sauf en certaines situations exceptionnelles – de les refuser », précise Mme Duperval. De plus, l’infirmière enseigne au patient comment mieux gérer sa maladie en modifiant son hygiène de vie et en suivant le traitement recommandé.
Lorsqu’un patient est en crise, la pacification propose différentes approches ayant pour but de désamorcer rapidement l’escalade de violence et favoriser le retour au calme. « On essaie d’abord de bien comprendre la situation du patient, de déterminer où il en est dans sa crise, puis de satisfaire son besoin non comblé ou de lui proposer d’autres solutions », explique Mme Duperval. « L’intervention physique, c’est notre dernier recours. »
Formées pour offrir une pratique infirmière avancée et pour assurer certaines activités médicales, les IPS améliorent la santé de la population en augmentant l’accès aux services de santé. Elles œuvrent au sein de cinq spécialités : les soins de première ligne, les soins aux adultes, les soins pédiatriques, la santé mentale et la néonatalogie. L’OIIQ a collaboré avec différents partenaires pour développer ces programmes de spécialisation afin de répondre au besoin grandissant d’un meilleur accès aux soins – notamment en santé mentale. Le Québec compte déjà 500 IPS et autant sont en devenir!
Lors du suivi intensif, une infirmière accompagne un patient dans son propre milieu plutôt qu’à l’hôpital. Le but est de soutenir la personne selon une approche biopsychosociale – tenant compte à la fois de l’état de santé physique et psychologique et de l’environnement social – lors de son retour dans la communauté. « Les soins à domicile permettent de vérifier si le logement est bien rangé, si la personne prend ses médicaments correctement ou si elle aurait besoin de revenir à l’hôpital », souligne Mme Duperval.
Voyez Martine œuvrer auprès de Florence Longpré dans la websérie Stagiaire d’un jour où le temps d’une journée, quatre personnalités connues plongent dans la profession infirmière.