Enfin, nous savons l’identité de notre leader : Shea Weber.

Enfant, combien de fois je me suis réveillée aux sons de Brassens, Brel, Barbara, Douai, Ferré et Aznavour que mes parents faisaient jouer sur le 33 tours de la maison  ? Contrairement à d’autres chanteurs français de l’époque qui demandent une bonne dose d’optimisme pour les écouter sans brailler (coucou, M. Ferré), Aznavour n’est jamais déprimant, loin de là. Juste extrêmement émouvant.

Il a toujours été mon préféré. Ses mélodies sont accrocheuses et ses textes poignants décrivent une réalité parfois dure qui donne l’impression d’être aux premières loges d’une histoire et même d’en faire partie.

À travers ses chansons, il a une capacité à nous plonger en quelques phrases dans un monde « cinématographique » à l’acuité si juste.

Parmi toutes ces magnifiques chansons, il y a en a une, peut-être moins connue, qui demeure ma favorite. Non je n’ai rien oublié évoque tant de choses pour moi et reprend des thèmes qui me sont si chers : le temps qui passe, les rendez-vous manqués, les choix de vie, les coups du destin…

Édith Piaf lui avait dit qu’il « ne ferait jamais rien avec ses chansons ». Et pourtant… Plusieurs professeurs de musique critiquaient son timbre de voix et lui déconseillaient de chanter. Et pourtant… Son physique n’était pas un atout à l’époque des chanteurs « belles gueules » comme Yves Montand. Et pourtant…

Après plus de 1400 chansons, des dizaines d’albums, 180 millions de disques vendus, 60 rôles dans des films, de nombreuses distinctions, cet ambassadeur de la chanson française s’est forgé un destin de légende unique.

« Je ne suis pas vieux, je suis âgé », disait-il.

Cher M. Aznavour, reposez en paix sous vos oliviers de Provence. Vos chefs-d’œuvre perdurent depuis plusieurs générations et continueront de le faire… Chaque matin en allant à l’école, je connais un petit garçon qui ne peut commencer sa journée sans écouter une de vos chansons !