Les autobus et trains d’exo gratuits quatre jours pendant les Fêtes

La société exo offrira l’accès gratuit à l’ensemble de ses services de trains, d’autobus et de transport adapté dans la région métropolitaine de Montréal les 24, 25 et 31 décembre, ainsi que le 1er janvier. Des horaires des Fêtes seront en vigueur sur le réseau les 25 et 26 décembre ainsi que les 1er et 2 janvier. Exceptionnellement, la ligne de trains exo 6 Deux-Montagnes, qui n’est plus exploitée les fins de semaine et les jours fériés en raison des travaux du Réseau express métropolitain (REM), sera en service selon un horaire spécial pour cette période.

— Marissa Groguhé, La Presse

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Scott Kelly, l’astronaute au parcours peu orthodoxe

Vous pensez que tous les astronautes ont des vies parfaites ? Vous ne connaissez pas Scott Kelly. Dans Mon odyssée dans l’espace – 340 jours en orbite, l’astronaute américain raconte autant sa jeunesse dissipée que sa mission de presque un an dans l’espace. Au moment où l’astronaute québécois David Saint-Jacques s’apprête à quitter la Terre, La Presse s’est entretenue avec ce retraité de la NASA qui n’a pas la langue dans sa poche.

Le Canadien David Saint-Jacques s’envolera le 3 décembre vers la Station spatiale internationale. On le décrit comme un étudiant modèle qui a toujours eu de bonnes performances. Votre livre montre que vous avez eu un parcours très différent. Votre frère jumeau et vous avez grandi avec des parents alcooliques. Vous écrivez qu’à 19 ans, vous étiez « un étudiant lamentable, ignare et désemparé ». Souhaitez-vous offrir un autre modèle de succès aux jeunes ?

David est un bon gars, il va bien travailler là-haut et il est formidable. Mais mon histoire est différente et je pense en effet qu’il est plus facile de s’y identifier. Elle montre qu’on peut avoir de mauvaises performances et s’en tirer si on est prêt à mettre les efforts nécessaires. Mon histoire est celle de quelqu’un qui n’a pas toujours été le meilleur, mais qui n’a jamais lâché et qui a trouvé l’inspiration quelque part. Dans mon cas, ç’a été la lecture du roman L’étoffe des héros [The Right Stuff] de Tom Wolfe [qui raconte l’histoire des astronautes de la mission Mercury].

Vous écrivez qu’après l’explosion de la navette Challenger, en 1986, la perspective d’aller dans l’espace vous paraissait « encore plus alléchante ». Pourquoi ?

J’ai toujours aimé les défis et les choses risquées. Je suppose qu’après Challenger, le risque est devenu plus réel. Pour une raison ou une autre, ça m’a encore plus motivé.

David Saint-Jacques s’apprête à s’envoler alors que la fusée Soyouz précédente a connu une défaillance en plein vol et qu’un trou a été découvert dans la Soyouz amarrée à la Station spatiale internationale. Estimez-vous qu’il devrait être nerveux ?

David n’est jamais allé dans l’espace et il y a toujours une certaine appréhension à faire quelque chose pour la première fois. Mais je ne pense pas que cette appréhension soit plus grande à cause des ennuis récents. Selon ce que je lis, les Russes ont bien établi les causes du dernier accident. Pour ce qui est du trou dans le module orbital, je ne crois pas qu’ils savent ce qui s’est produit, mais ils auront un œil attentif sur tous les processus entourant ces véhicules. Plein de choses peuvent mal aller dans l’espace, mais les problèmes récents ne rendent pas plus probable le fait que quelque chose survienne lors du prochain vol.

Quel sera, selon vous, le principal défi de David Saint-Jacques une fois dans l’espace ?

David Saint-Jacques et Anne McClain [l’astronaute américaine qui l’accompagne] sont dans une situation particulière. À cause du dernier vol avorté, ceux qui pourront les aider à s’acclimater à la vie dans l’espace quitteront une semaine après leur arrivée. Or, la Station spatiale est grande, compliquée et bourrée de matériel. Il y a toutes sortes de choses qu’on doit apprendre de ceux qui y ont vécu longtemps. Cet entraînement dure habituellement plusieurs mois, pas une seule semaine. Oleg [Kononenko, l’autre membre d’équipage] a déjà séjourné dans la station et sera avec eux, mais il est russe et connaît beaucoup moins bien la section américaine. Anne et David vont y arriver, mais ce sera un grand défi.

Vous avez brièvement partagé la Station spatiale internationale avec l’astronaute italienne Samantha Cristoforetti. Votre livre contient quelques anecdotes intrigantes. Vous racontez par exemple avoir lancé à la blague que vous pourriez vous balader nu lorsqu’elle aurait quitté la station ; elle vous a répondu du tac au tac que vous n’aviez pas à attendre. À son départ, vous affirmez qu’elle a semblé vous prendre dans ses bras avec « un peu plus de tendresse » que les autres. Que faut-il comprendre de ces allusions ? Y avait-il une attirance entre vous ?

[Rires] Imaginez être dans l’espace pendant un an avec seulement des hommes à bord pour la plus grande partie du séjour. La présence d’une femme devient manifeste. Je suis allé quatre fois dans l’espace et j’ai toujours trouvé que c’était mieux quand il y avait une femme à bord. Je ne veux pas que ce soit pris comme un commentaire sexiste, mais la diversité rehausse une équipe – que cette diversité vienne du genre, de la race ou de la nationalité des membres d’équipage. Quand Samantha est partie, j’ai réalisé que je ne verrais plus une seule femme pendant près d’un an. Mais pour être clair, non, il n’y avait aucune attirance ni rien de ce genre.

Vous vous êtes déjà prononcé contre l’idée du président Donald Trump de créer une force militaire dans l’espace. Où en est ce projet ?

Allez savoir ! Ç’a été la grosse affaire pendant un bout de temps, puis ça s’est comme évaporé. Ça me semble être quelque chose que le président a lancé comme ça, sans étude ni débat sérieux. La façon de faire des politiques publiques devrait être de déterminer un besoin, puis de trouver des solutions. Dans ce cas, le président a dit : « Hey ! Nous allons créer une armée spatiale. » Puis les gens ont dit : « Quoi ? Une armée spatiale ? Ça va consister en quoi ? Ça va servir à quoi ? » Le processus a été fait complètement à l’envers. Ma crainte est qu’on prenne cet endroit, l’espace, où tous les pays ont généralement bien collaboré, pour en faire une compétition. Il y a un risque de déclencher une course aux armements. Mais je n’ai pas l’impression que cette idée va se réaliser de toute façon. Et vous savez quoi ? S’il y a des sabres laser comme dans Star Wars, j’embarque !

Vous vous êtes retrouvé au centre d’une controverse pour avoir vanté la « magnanimité » de Winston Churchill sur Twitter. On vous a alors reproché d’avoir oublié ses commentaires sur les « races supérieures » et son inaction lors de la famine au Bengale en 1943. Vous vous êtes excusé en expliquant ne pas approuver les « atrocités et visions racistes » de Churchill… ce qui a cette fois déclenché la fureur des pro-Churchill. Quelle leçon tirez-vous de cet épisode ?

Le problème, quand vous sautez dans l’arène politique, est que peu importe ce que vous dites, la moitié des gens seront furieux. Je n’avais jamais prévu que des gens seraient offensés par mon commentaire. Puis je voulais seulement dire : désolé si je vous ai offensés. Mais la première chose que j’ai sue, c’est que ça a fait exploser l’internet. Quand vous commencez à débouler, ça ne s’arrête pas… je ne pouvais quand même pas m’excuser de m’être excusé, alors j’ai arrêté ça. Les gens sont si fragiles aujourd’hui, tout le monde est offensé par tout.

Y a-t-il des questions que nous ne vous avons pas posées et auxquelles vous auriez aimé répondre ?

Je n’ai aimé répondre à aucune de vos questions, j’étais juste heureux de boire mon café et de regarder les nouvelles. Mais j’apprécie votre intérêt et le fait que vous ayez lu mon livre !

Jumeaux cosmiques en observation

Pendant l’année qu’il a passée dans l’espace, Scott Kelly a été bombardé de tests génétiques par les scientifiques. Son frère jumeau Mark, resté sur Terre, a passé les mêmes afin de discriminer les effets attribuables à l’espace de ceux qui se seraient produits normalement.

Extrait de Mon odyssée dans l’espace : 

Je traverse le module russe […] et j’arrive dans le module de service. J’y trouve Guennady et Samantha en train de regarder un film sur un ordinateur tandis qu’Anton, suspendu à l’horizontale, termine une expérience sur la paroi. Sur l’écran d’ordinateur, on voit le visage d’une femme écoutant, les sourcils froncés, l’air inquiet, un homme qui lui parle en russe sur un ton grave en voix off.

« Hé, qu’est-ce que vous regardez ? je leur demande.

Cinquante nuances de Grey, répond Samantha, doublé en russe. »

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