Mediagrif

Le PDG et premier actionnaire est prêt à passer le flambeau

Le grand patron de Mediagrif a 71 ans aujourd’hui même. « Je ne suis pas là à long terme », dit Claude Roy. Il affirme ne pas chercher à « vendre comme tel », mais plutôt à orchestrer une « transition harmonieuse » avec des gens qui vont amener à un « autre niveau » l’entreprise de Longueuil spécialisée dans le commerce électronique.

« Des gens qui vont monter le chiffre d’affaires à 150 millions ou 200 millions au cours des quatre ou cinq prochaines années », a dit Claude Roy, hier, en marge de l’assemblée annuelle des actionnaires de Mediagrif organisée au club 357c, dans le Vieux-Montréal.

Claude Roy est le plus important actionnaire de Mediagrif (24 % des droits de vote), dont le chiffre d’affaires a augmenté de 4 %, à 80 millions, au cours de son dernier exercice financier. La croissance future semble toutefois inquiéter les investisseurs, comme le démontre la chute d’environ 50 % du prix de l’action de l’entreprise depuis deux ans.

L’évaluation actuelle accordée par le marché irrite assurément Claude Roy. « Trouvez-vous que l’action est bon marché ces temps-ci ? », a-t-il demandé aux actionnaires lorsqu’il s’est présenté au micro hier. « Le prix est un peu ridicule », a-t-il rapidement ajouté.

Le titre de Mediagrif, qui exploite notamment les sites LesPAC, Réseau Contact et Jobboom, s’est apprécié de 4 % hier pour clôturer à 9,55 $ à Toronto. À ce niveau, Mediagrif vaut environ 140 millions.

Du mouvement à prévoir rapidement

Au printemps, le Fonds FTQ a fait l’acquisition d’un bloc de 2,4 millions d’actions conférant à cette société de capital de risque 16 % des droits de vote. « Ils savent compter. Ils voient bien que le titre n’est pas cher. Actuellement, c’est comme un deal », dit le PDG de Mediagrif.

Claude Roy dit ne pas savoir si le Fonds FTQ se positionne pour forcer un coup avec Mediagrif.

Il affirme toutefois avoir dit aux dirigeants du Fonds qu’il y a sûrement des gens désireux de trouver un entrepreneur-opérateur et l’argent pour « garder » Mediagrif au Québec. « Une fois que tu as dit ça, il n’y a rien à faire de plus. S’il y a une volonté, ça va se manifester », dit-il.

« Mais moi, je n’attendrai pas cinq ans. C’est probablement dans les deux ou trois prochains mois que quelqu’un va se décider. »

Claude Roy affirme avoir un prix plancher en tête. « En bas de ça, je ne suis pas intéressé. Et ce n’est pas 10 $ par action », dit-il.

Le Fonds ne discute pas de ses intentions en ce qui a trait à ses investissements dans les entreprises publiques québécoises, a fait savoir son porte-parole Patrick McQuilken. « Cela étant dit, le Fonds demeure confiant dans l’avenir de Mediagrif, une entreprise qui a su faire sa place dans son marché », a-t-il ajouté.

Il y a une belle occasion pour un acquéreur potentiel, croit le gestionnaire de portefeuille Philippe Hynes, de la firme Tonus Capital.

M. Hynes était présent pour rencontrer Claude Roy hier à l’assemblée des actionnaires de Mediagrif. Actionnaire depuis environ deux ans, il a augmenté sa mise dans Mediagrif au cours des derniers mois. « L’entreprise a généré 15 millions de free cash flow l’an passé. La racheter pourrait permettre de sauver de cinq à six autres millions annuellement en éliminant les dépenses liées à une inscription en Bourse. Ça devient 20 millions par année qui se dégagent des activités par année, sans dette », dit-il.

« Le cours boursier ne reflète pas la valeur de l’entreprise. Claude Roy parle de croissance organique. Il faut qu’il y en ait. Ce qui est dommage, c’est qu’il y a une partie de l’entreprise qui croît et une partie en déclin qui masque la croissance des joyaux de la compagnie comme sa filiale Intertrade. Éventuellement, ces joyaux deviennent de plus en plus gros, ce qui devrait améliorer le portrait », dit Philippe Hynes.

Des espoirs sur Orckestra

Pour assurer sa croissance future, Mediagrif fonde beaucoup d’espoir sur sa filiale Orckestra, acquise l’an dernier, qui a notamment conclu une entente à long terme avec la Société québécoise du cannabis pour l’élaboration du site transactionnel qui sera lancé le mois prochain.

Le chef des finances de Mediagrif, Paul Bourque, a souligné que le marché pour Orckestra était évalué à 4,6 milliards US par Gartner, avec une croissance prévue de 15 % par an. C’est précisément sur cette croissance que mise la direction avec Orckestra, qui pour l’instant demeure la seule filiale de Mediagrif à ne pas contribuer aux profits.

Intertrade est une autre des 16 filiales de Mediagrif qui a retenu l’attention des actionnaires hier. Claude Roy a dit avoir déjà refusé 50 millions pour Intertrade parce que cette filiale installée à Laval qui se spécialise dans l’échange de données électroniques vaut aujourd’hui « plusieurs centaines de millions », selon lui.

Revue boursière

Toronto recule malgré la hausse du pétrole

La Bourse de Toronto a repris sa tendance à la baisse, malgré la hausse du pétrole et du huard. Aux États-Unis, les technos étaient à la peine. 

— La Presse

Un économiste québécois chez Mackenzie

Placements Mackenzie a recruté le Québécois Alex Bellefleur comme économiste en chef et stratège de l’équipe des stratégies multiactifs. Dans le cadre de ses fonctions, M. Bellefleur fera progresser les solutions de répartition de l’actif que l’équipe offre aux investisseurs. Avant cette nomination, M. Bellefleur était chef de la stratégie et recherche macroéconomique mondiale chez Pavilion Marchés Mondiaux, à Montréal. M. Bellefleur est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en sciences économiques décernés par l’Université Laval et l’Université de Colombie-Britannique, respectivement.  La Presse

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