Le fentanyl, opioïde du peuple

Il y a deux choses qui m’effraient encore plus que le fentanyl : une influenceuse devant une pile de vêtements gratuits et le pédophile Gaétan Morneau (Fabien Dupuis) dans L’heure bleue à TVA.

Non, mais quel personnage visqueux que ce Gaétan Morneau, le propriétaire du bar Le Zénith. On le savait magouilleur, intempestif, pas net du tout, de même que vendeur (et consommateur) de poudre. Depuis quelques semaines, ses sordides histoires d’agressions sexuelles sur des mineurs le rendent encore plus pourri et antipathique.

Fabien Dupuis est hallucinant dans la peau du pédophile de Cowansville. Sa confrontation finale avec Raphaël (Jean-Philippe Perras) a été d’une intensité saisissante. Quelques minutes plus tard, quand le jeune Xavier (Rémi Goulet) a enfin réalisé qu’il avait également été victime de Morneau, ce fut bouleversant. Encore un très bon épisode pour L’heure bleue.

Mais revenons au fentanyl, qui a rebondi cette semaine dans nos téléviseurs. Dans District 31, cet opioïde ultra dangereux a provoqué la mort de quatre personnages en moins de deux semaines. Deux jeunes de Québec ont d’abord sniffé de la cocaïne coupée au fentanyl. Puis l’avocat Renaud Gravel (Danny Gilmore) a été retrouvé sans vie dans sa voiture, garée à côté d’un restaurant de type Allô ! Mon coco.

Mardi soir, un revendeur a avoué avoir servi un café empoisonné au fentanyl à Me Gravel, pour une histoire de dette de 40 000 $, avant de se donner lui-même la mort en absorbant cette drogue du diable.

Mercredi à 20 h 30, la chaîne Moi et cie, une chaîne spécialisée appartenant au Groupe TVA, a entamé la diffusion de sa percutante série documentaire Fentanyl : la menace. C’est le rappeur Samian, dont le père a essayé « toutes sortes de drogues » avant de mourir, qui nous entraîne dans l’univers glauque des accros au fentanyl.

Les images tournées dans le petit Chicago, un quartier pauvre de Hull, ressemblaient à s’y méprendre aux endroits défavorisés de Baltimore montrés dans la série The Wire de HBO.

Comment rester de glace devant le témoignage de Tina, consommatrice de crack, de morphine, de cocaïne et maintenant enceinte ? On a toujours l’impression que ces histoires de grande détresse humaine ne se produisent que dans des trous, aux États-Unis. Mais non.

Tina en est un triste exemple. Elle se gèle encore toutes les heures. Elle a été séquestrée et son ravisseur lui injectait du fentanyl pour la garder captive et offrir son corps à des clients. Tina habite dans un « crackhouse » délabré. Le genre d’histoire épouvantable que l’on ne voit que dans les films.

La demi-heure de Fentanyl : la menace passe trop vite. Samian adopte le ton parfait pour interviewer les participants de la série. Par contre, j’aurais peut-être coupé dans la narration, parfois trop présente, pour donner encore plus d’espace aux personnes concernées par ce fléau.

Rousseau débranché

La nouvelle est tombée officiellement hier après-midi : V débranchera Le show de Rousseau au retour des Fêtes, me rapportent des espions bien informés. L’humoriste et animateur Stéphane Rousseau tirera sa révérence à la mi-décembre, après un an à l’antenne.

Les mauvaises performances aux audimètres ont sonné la mort du talk-show de fin de soirée de V. La chaîne n’était pas satisfaite des résultats de l’émission par rapport à l’argent qui y était investi. Cette semaine, par exemple, les cotes d’écoute du Show de Rousseau ont oscillé entre 105 000 et 138 000 téléspectateurs. C’est très bas. Dans ses meilleures soirées, En mode Salvail franchissait aisément la barre des 300 000 curieux.

V a toutefois proposé à Stéphane Rousseau de revenir en janvier dans une formule hebdomadaire de 60 minutes, un peu comme (feu) Le beau dimanche de Radio-Canada. Cette heure aurait renfermé davantage de variétés, me dit-on. Stéphane Rousseau a refusé cette offre.

Pour l’instant, on ne sait pas ce qui occupera la case de 22 h de V cet hiver. Le réseau étudiera toutes les propositions.

Le show de Rousseau a mis du temps avant de bien s’installer. La coanimatrice Sonia Cordeau n’a jamais réussi à trouver sa place dans l’émission et n’est pas revenue en septembre. Le décor a été modifié plusieurs fois, mais ce fut trop peu, trop tard pour le public, qui n’a pas adhéré à la proposition de V.

Bulletin des conseillers de XOXO

Contrairement à Occupation double, la téléréalité XOXO de TVA a introduit dans son jeu de séduction trois conseillers qui encadrent les célibataires de sexe féminin : Olivier Primeau du Beachclub, Elisabetta Fantone de Miami et le styliste Cary Tauben de Montréal.

J’étais certain que Cary Tauben – et ses vêtements flamboyants – attirerait tous les projecteurs sur lui, mais non. Le meilleur des trois conseillers, c’est Olivier Primeau. Le propriétaire du Beachclub protège jalousement son équipe et élabore des stratégies de guerre pour ne pas quitter la vie XOXO.

Contrairement à ses deux camarades plus évanescents et insouciants, Olivier Primeau joue pour gagner. Elisabetta Fantone se classe deuxième. Son côté empathique la rend super attachante, sauf qu’elle abandonne trop rapidement pendant les délibérations corsées. Quant à Cary Tauben, il divertit, certes, avec ses phrases en franglais ponctuées de « mon chéri » ou « ma chérie ». Par contre, on a l’impression qu’il participe à XOXO pas mal plus pour mettre en valeur sa « propre marque » que pour contribuer à la victoire de l’une de ses protégées.

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