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Les manifestations font craindre une flambée d’infections

Les manifestations contre le racisme et la violence policière inquiètent les autorités sanitaires américaines, qui redoutent une nouvelle flambée d’infections à la COVID-19 alors que la pandémie continue de faire de nombreuses victimes dans le pays.

Le directeur des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), Robert Redfield, a sonné l’alarme il y a quelques jours devant le Congrès américain en prévenant qu’il était « malheureusement » possible qu’un tel scénario se produise.

Il a dit espérer que les manifestants iraient se faire tester en temps opportun pour s’assurer qu’ils n’ont pas été contaminés et réduire les risques de transmission à grande échelle.

Un groupe de spécialistes en santé publique américains a mis de l’avant une série de lignes directrices pour minimiser la propagation du nouveau coronavirus tout en permettant à la population « de protester contre l’injustice ».

Le DDavid Eisenman, qui est l’un des instigateurs de l’initiative, se félicite de constater que nombre de manifestants portent le masque, une des mesures fortement recommandées.

Le fait qu’il leur est souvent impossible de maintenir une distance sécuritaire avec les autres participants augmente cependant sensiblement la possibilité de contagion, dit le professeur de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

Les forces de l’ordre doivent agir de manière à protéger les manifestants contre le coronavirus, dit le DEisenman, qui s’inquiète notamment de la manière dont certaines arrestations sont pratiquées.

« On voit des gens dont le masque a été rabaissé, qui sont menottés et placés au coude à coude dans des espaces restreints », relève l’expert, qui s’attend à pouvoir évaluer l’impact sanitaire des manifestations sur la pandémie dans les prochaines semaines.

Autorités sur le qui-vive

Les cas d’infection à Los Angeles et en Californie sont en hausse en raison du déconfinement amorcé dans l’État et les autorités demeurent sur le qui-vive pour éviter une recrudescence susceptible de mettre à l’épreuve la capacité du réseau de la santé, relève le DEisenman.

À l’échelle nationale, le nombre de décès officiels liés à la COVID-19 continue globalement de diminuer depuis la mi-avril aux États-Unis. Le nombre de nouveaux cas d’infection se maintient par ailleurs depuis quelques semaines autour de 20 000 après avoir atteint un sommet supérieur à 30 000.

Un ex-commissaire de la Food and Drug Administration, Scott Gotlieb, a précisé la semaine dernière à la chaîne CNBC que ce nombre demeurait trop élevé et que le pays restait vulnérable à une nouvelle flambée dans les mois qui viennent.

Même s’ils ne répondaient pas tous aux critères définis pour aller de l’avant, les États américains ont tous entrepris la phase de déconfinement, selon les CDC.

Certains d’entre eux ont assisté depuis à une augmentation marquée du nombre de cas d’infection détectés, qui s’explique en partie par l’intensification du dépistage.

L’Arizona a notamment vu le total quotidien de cas doubler depuis une semaine, ce qui n’a pas entamé la détermination du gouverneur Doug Ducey à poursuivre la levée de mesures de distanciation physique.

« Je suis convaincu que nous avons pris les décisions les plus responsables et les mieux avisées en étant guidés tout au long du processus par la sécurité publique », a-t-il précisé.

Les CDC veulent s’assurer à l’échelle du pays que les Américains continuent de suivre les directives des autorités sanitaires et ont promis de poursuivre leurs mesures de sensibilisation.

« Nous continuerons à faire de notre mieux pour relayer le message », a indiqué Robert Redfield.

Mort de George Floyd : les développements du jour

Dernier adieu du public

Des milliers de personnes se sont réunies lundi après-midi devant l’église Fountain of Praise de Houston pour rendre un dernier hommage public à George Floyd avant ses obsèques mardi dans l’intimité familiale. Le père de famille de 46 ans avait vécu de nombreuses années dans la métropole texane avant de partir s’installer à Minneapolis. Pour des raisons sanitaires, tous devaient porter un masque avant d’entrer dans le bâtiment et n’avaient que quelques secondes pour se recueillir, un par un, devant le cercueil doré laissé ouvert. « Ça nous réunit en tant que nation », a expliqué à l’AFP Kevin Sherrod, un homme de 41 ans venu avec ses deux garçons. « C’est important pour moi d’être ici avec eux. C’est un moment spécial dans l’Histoire et ils se rappelleront qu’ils en ont fait partie. »

Hommage des démocrates mené par Pelosi

Des démocrates du Congrès américain se sont agenouillés lundi pour observer 8 minutes et 46 secondes de silence en hommage à George Floyd et à d’autres Américains noirs tués par la police, avant de dévoiler une proposition de réforme des forces de l’ordre. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, ainsi qu’une vingtaine de parlementaires, dont plusieurs élus noirs américains, étaient rassemblés dans le « Hall de l’émancipation », nommé en hommage aux esclaves qui ont travaillé à la construction du Capitole, au XVIIIe siècle à Washington.

Trump accuse la gauche « radicale »

Pendant que le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden rencontrait en privé les proches de George Floyd à Houston, le président Donald Trump a participé dans l’après-midi à une table ronde à la Maison-Blanche avec des responsables des forces de l’ordre. Le président continue de vouloir afficher aux yeux de sa base électorale la même fermeté que depuis le début du mouvement. « Nous n’allons pas réduire les fonds de la police, nous n’allons pas démanteler la police », a déclaré le milliardaire républicain, en campagne pour sa réélection. « La gauche radicale démocrate est devenue folle », a-t-il également écrit sur Twitter.

— d’après l’Agence France-Presse

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