La boîte à outils

Tout sur le coulis

Dans une maison, il y a toujours quelque chose à réparer, à rénover ou à améliorer. Et on ne sait pas toujours comment s’y prendre. Stéphanie Lévesque donne un coup de main aux lecteurs.

LA QUESTION

Cette semaine, je réponds à plusieurs lecteurs qui m’ont posé des questions concernant le coulis que l’on utilise durant les travaux de céramique. Nathalie Côté, Julien Blais, Martine Sauvé et bien d’autres ont des questions pertinentes qui sauront sans doute éclairer de nombreux autres lecteurs.

LE BON COULIS

Pour choisir le bon produit, il faut d’abord tenir compte de l’emplacement de son utilisation (sol, mur, douche, extérieur, etc.), puis du type de tuiles auquel il sera combiné (porcelaine, verre, pierre naturelle, etc.). Chaque coulis a sa place. Celui avec sable se retrouve généralement au sol. Très solide, il ne rétrécit pas durant le séchage, ce qui prévient les fissures. Afin d’éviter de rayer les tuiles au fini lustré, on choisira plutôt le coulis sans sable. Pour une installation extérieure ou encore si vous êtes pressé par le temps, tournez-vous vers un coulis à rendement supérieur. Toutefois, son grain de sable plus fin que le coulis traditionnel sèche rapidement, ce qui le rend plus difficile à appliquer. Rappelez-vous qu’aucun coulis n’est 100 % étanche. L’imperméabilisation doit toujours être faite sous le carrelage. Dans les zones salissantes (dosseret et comptoir de cuisine), le coulis à l’époxy sera votre meilleur atout, mais le coulis cimentaire traditionnel avec un additif ou un scellant qui éloigne les taches fait aussi l’affaire. Finalement, l’aspect esthétique du coulis est essentiellement une question de couleur. Par exemple, un coulis noir avec une tuile blanche apportera à coup sûr une allure rétro, et un coulis ton sur ton sera intemporel.

LA SOLUTION

La majorité des problèmes qui se manifestent avec le coulis sont attribuables à une mauvaise utilisation. Pourtant, la marche à suivre est en général bien écrite sur la fiche technique du produit. Il faut prendre le temps de la lire. Et s’assurer d’utiliser le bon produit pour les travaux planifiés.

COMMENT S’Y PRENDRE ?

Un coulis qui craque

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Le support n’est peut-être pas assez solide. Par exemple, pour une installation au sol, on devrait installer de la céramique sur deux contreplaqués de 5/8 po d’épaisseur vissés tous les 8 po sur les solives. Au mur, le gypse est la meilleure option puisqu’il sera moins sensible aux variations qu’un contreplaqué.

Mauvaise utilisation

Vous devez respecter le bon dosage. Trop ou encore pas assez d’eau dans le mélange peut faire craquer le coulis et il faut bien mélanger selon les recommandations du fabricant. La plupart du temps, on ne le brasse pas assez longtemps. Pour prolonger la durée de vie du mélange, on le laisse reposer un peu avant de brasser à nouveau. On ne devrait jamais rajouter de l’eau dans un mélange qui commence à figer. S’il devient trop dur, on le brasse pour le détendre ou on le jette. Un coulis appliqué trop rapidement après la pose des carreaux peut aussi causer des problèmes. Quand la colle à céramique sèche, l’humidité peut affecter le coulis et provoquer l’apparition de fines fissures.

Craque au coin de mur ou dans un joint

Tous les joints d’une pièce sujette aux mouvements devraient être scellés avec un coulis au silicone.

Un coulis qui blanchit

Le fait d’ajouter trop d’eau dans le mélange ou encore, au moment du nettoyage, lors de l’installation, dilue les pigments. Au séchage, les sels calcaires remontent à la surface en créant une pellicule blanchâtre qu’on appelle l’efflorescence.

Un coulis sale

On voit cela surtout dans les douches et les entrées. Ce sont des résidus calcaires ou du calcium qui se déposent sur les joints. Ils peuvent être nettoyés avec un détergent légèrement acide.

Un coulis de la couleur de son choix

On peut colorer son coulis avec des peintures conçues à cette fin. Appliquée avec un pinceau éponge, la peinture va rafraîchir la couleur du coulis et le protéger des saletés. Mais attention, il faut choisir le bon colorant en fonction du type de coulis utilisé.

COMBIEN ÇA COÛTE ?

Il est possible d’acheter des mélanges de coulis de différents formats (2, 5 ou 10 kg). Un sac de 5 kg coûte environ 17 $, mais il varie selon le type de produit. Il peut être mélangé avec un additif ou un scellant qui le rend moins salissant. Le coulis à l’époxy sera plus cher (1 litre pour 45 $), mais est souvent essentiel dans les zones les plus salissantes.

VOUS Y AVEZ PENSÉ ?

Un changement de look peut s’opérer en retirant un coulis défraîchi. Il faudra le gratter pour le retirer, ce qui n’est pas une mince affaire, me direz-vous. Mais c’est tout à fait possible. À l’aide d’un outil de grattage, le but est de retirer suffisamment de matière (1/8 de po d’épaisseur) pour remettre du nouveau coulis. Pour une métamorphose plus spectaculaire, utilisez une couleur qui contrastera avec les carreaux.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.