Des nouvelles des aventuriers

Méchant portage

Après un canotage de rêve sur la rivière Sérigny, Samuel Lalande-Markon et David Désilets se butent à un portage d’enfer.

UN « trip de rêve »

La première section de canotage de la grande expédition de Samuel Lalande-Markon et de David Désilets à travers le Québec, une dizaine de jours essentiellement sur la rivière Sérigny, a constitué pour eux un « trip de rêve ».

« Aux yeux des canoteurs, c’est vraiment une expérience où on met en pratique toutes les techniques existantes, raconte David Désilets, dans une entrevue accordée à La Presse par téléphone satellite, à la fin de juillet. Tout ce que j’avais de canoteur en moi, la gestion des vents, des courants, des rapides, tout cela, je l’ai sorti. »

Les partenaires sont fiers de cette première section de navigation. « Nous sommes très heureux de la façon dont nous avons opéré, ajoute Samuel Lalande-Markon. Là, c’est un dernier coup à donner avant la Caniapiscau. »

Après la Caniapiscau, ce sera la rivière Koksoak jusqu’à Kuujjuaq, l’objectif de l’expédition, soit environ 200 km de canotage.

Toutefois, le « dernier coup à donner avant la Caniapiscau » se révèle beaucoup plus difficile que prévu. Comme les derniers kilomètres de la rivière Sérigny sont impraticables, il faut faire un portage de 5 km à travers la taïga. « Ça demande énormément de travail d’orientation à travers la forêt, indique Samuel Lalande-Markon. Selon le topo, il y avait un chemin qui avait été tracé, mais nous ne l’avons pas retrouvé. Il y a des pistes de caribous, mais on les perd tout le temps, et de toute façon, elles peuvent nous amener dans des petits marécages. » « Là où ça ne passe pas, ils ne vont pas, note David Désilets. Mais nous, il faut passer quand même. »

L’équipe a commencé son portage à 15 h 30. À 21 h 30, elle n’avait parcouru que 800 m. « Ça fait partie des choses les plus difficiles qu’on ait faites dans nos vies », laisse tomber Samuel Lalande-Markon.

Son partenaire se rappelle comment la journée de la veille avait été marquée par l’euphorie. « On avait terminé la Sérigny, on venait de faire de gros rapides… se rappelle David Désilets. Le contraste est grand quand on tombe dans la forêt, un milieu particulièrement hostile. Un canot, c’est pas fait pour marcher avec en forêt. »

En deux temps

L’expédition a commencé il y a un mois, à Montréal. Samuel Lalande-Markon a enfourché son vélo pour parcourir 1984 km en solo jusqu’au réservoir de Caniapiscau, dont 399 km sur la route Transtaïga, en une dizaine de jours. C’est là qu’il rencontrait David Désilets et qu’il troquait son vélo pour un canot. 

« Le vélo, ça a été un charme, se rappelle Samuel Lalande-Markon. Ça a très bien avancé. Je faisais plus de 250 km par jour, même sur la gravelle. »

Objectif atteint !

Hier, l’équipe de l’Expédition Transtaïga a envoyé un communiqué de presse indiquant qu’elle avait relevé son défi. Samuel Lalande-Markon et David Désilets ont atteint Kuujjuaq samedi dernier, après avoir franchi 13 parallèles et 4 écosystèmes forestiers sur une distance de 2602 km de routes asphaltées et de gravier, de lacs et de rivières. Dix jours de vélo (2022 km) et 20 jours de canot (580 km) ont été nécessaires pour atteindre l’objectif. 

« Traverser le Québec à force humaine en 30 jours, c’était le meilleur des scénarios pour nous. Nous sommes très satisfaits du déroulement de l’aventure ! », souligne David dans le communiqué.

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