« On a pensé au pire »

Le hockeyeur Samuel Girard se sort indemne d’un accident de la route

Bien qu’il se soit avéré sans conséquence, l’accident de la route dont a été victime le hockeyeur Samuel Girard, dimanche en fin de journée, sur la route 169, a rappelé de bien tristes souvenirs à son père Tony.

En 1992, le Robervalois a été impliqué dans une collision frontale entre Saint-Prime et Saint-Félicien. Sa conjointe de l’époque et leur bébé y ont laissé leur vie.

Lorsqu’il s’est entretenu avec Le Quotidien hier soir, Tony Girard était encore sous le coup de l’émotion. Dimanche, peu après avoir quitté la maison pour aller s’entraîner à Montréal, son fils Samuel s’est brièvement endormi au volant de sa Chevrolet Camaro noire.

Le véhicule lui avait été prêté pour l’été par le concessionnaire automobile Duchesne Auto d’Alma. Samuel Girard, natif de Roberval, ne s’est assoupi que pendant une fraction de seconde, mais c’était suffisant pour qu’il se retrouve de l’autre côté de la route, où il a heurté le parapet. Sa voiture a été lourdement endommagée, mais heureusement, aucun véhicule ne roulait en sens inverse, et Samuel n’a pas été blessé.

Angoisse

La famille Girard au grand complet – sa mère Guylaine Dion, ses frères Jérémy et Christopher et sa sœur Jessica – ont toutefois vécu de grands moments d’angoisse puisqu’environ une heure s’est écoulée entre le moment où ils ont appris que Samuel avait été impliqué dans un accident et le coup de téléphone leur annonçant qu’il était sain et sauf.

« La voiture qui lui a été prêtée a un dispositif anticollision. Quand il y a un accident, un message est envoyé. On a reçu un appel de la compagnie à la maison nous disant que la Camaro avait été impliquée dans un accident. Pendant ce temps-là, Sam essayait de nous appeler pour nous dire qu’il était correct, mais il n’avait pas de signal et il n’était pas capable de nous joindre. On a vécu une heure d’angoisse totale. On a pensé au pire », a résumé Tony Girard.

À bout de nerfs, l’un des frères de Samuel, Jérémy, a sauté dans sa voiture pour prendre le chemin du Petit Parc, afin d’en avoir le cœur net. La voix du porte-étendard de l’Avalanche du Colorado s’est finalement fait entendre au bout d’une heure, au grand soulagement de tous. Il s’en était tiré indemne. L’accident s’est produit à une quarantaine de kilomètres d’Hébertville.

« Il s’est endormi. Il a cligné des yeux. Ça arrive vite, ces affaires-là. »

— Tony Girard, père de Samuel

« Il faut dire qu’il avait eu une très grosse fin de semaine. Il a participé à deux grosses causes pour des enfants et il est aussi allé au Relais pour la vie à Saint-Félicien. Habituellement, ces joueurs de hockey-là, ça fait une petite sieste l’après-midi. Il était très fatigué », a enchaîné Tony Girard.

Samuel Girard a été conduit à l’hôpital d’Alma par mesure préventive.

« Tout était beau, sauf pour une douleur mineure au cou. Il y avait un ange à côté de lui », poursuit le papa, qui a été soulagé de pouvoir étreindre son garçon après les événements qui ont causé beaucoup plus de peur que de mal.

Souvenirs pénibles

Tout au long de la journée d’hier, Tony Girard a eu la gorge nouée. L’heure au cours de laquelle il est resté sans nouvelles de son fils l’a replongé dans des souvenirs pénibles datant d’il y a 26 ans, lorsqu’il avait perdu tragiquement femme et enfant.

« En 1992, j’ai fait un face-à-face avec un gars qui s’était endormi au volant. Ma femme est décédée à côté de moi et j’ai perdu mon bébé de 8 mois. Ça m’a rappelé des souvenirs très tristes. Disons qu’aujourd’hui, au travail, le hamster a recommencé à tourner, et j’ai eu quelques larmes », a confié Tony Girard, sa voix soudain plus frêle au bout du fil.

Samuel Girard a révisé ses plans pour la semaine. Il restera chez lui, au Lac-Saint-Jean, avec ses proches. Son entraînement se fera à distance, par le truchement de l’internet.

Les membres de la grande famille Girard profiteront des jours qui viennent pour passer du bon temps ensemble, tous conscients de cette grande fragilité qui caractérise la vie.

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