Fonds de placement immobilier

Cominar veut investir autour des gares du REM

Le temps où les emplacements de choix étaient principalement définis par leur proximité des grands axes routiers est révolu. Dorénavant, les endroits situés à proximité des infrastructures lourdes de transports collectifs deviennent prisés.

C’est la lecture faite par Sylvain Cossette, grand patron de Cominar, le plus important propriétaire non résidentiel du Québec. Il prenait la parole hier midi devant le Cercle finance et placement du Québec.

À ce chapitre, Cominar est choyé puisqu’il détient 34 propriétés à proximité de futures gares du Réseau express métropolitain (REM), pour un total de 7,7 millions de pieds carrés.

« Quand je regarde notre portefeuille, a dit M. Cossette, pendant son allocution, nous avons énormément de potentiel à l’intérieur de Cominar avec lequel on peut jouer pour créer de la valeur. Je n’ai pas besoin d’acquérir un portefeuille de bâtisses et de terrains ailleurs. »

Ces investissements se feront avec des partenaires, a-t-il précisé.

À titre d’exemple, à la future gare Panama, à Brossard, la fiducie cotée en Bourse détient le Mail Champlain et, tout juste de l’autre côté du boulevard Provencher, elle possède les immeubles défraîchis de la Place du Commerce, qu’elle peut raser pour y reconstruire. « Tout à coup, le potentiel est énorme », se réjouit M. Cossette.

Cominar est aussi propriétaire au centre-ville de la gare Centrale, « l’endroit où l’on trouve le plus fort trafic piétonnier à Montréal », a-t-il souligné. La fiducie détient les droits aériens lui permettant d’ajouter près de 2 millions de pieds carrés à la propriété. Le zonage correspond à la hauteur du mont Royal.

« Dans l’arrondissement de Saint-Laurent, poursuit-il, nous avons cinq bâtiments de bureaux de catégorie B [moins désirables]. Or, la valeur de cet actif est tout à fait différente à cause de la venue du REM. »

La même stratégie va s’appliquer à Québec, avec le projet tramway ou de trambus, et à Ottawa, avec le train léger sur rail. À Québec, ce sont 34 propriétés de Cominar totalisant 3,6 millions de pieds carrés qui se trouvent judicieusement localisées à proximité de futurs arrêts. À Ottawa, ce sont six propriétés pour 1 million de pieds carrés.

Vente des centres commerciaux en région

Après avoir vendu plus de 1 milliard d’actifs à Toronto, dans les Maritimes et en Alberta, Cominar poursuivra son opération délestage en vue, notamment, de réduire son endettement. Il s’agit d’un des piliers de la stratégie de M. Cossette pour remettre la fiducie sur le chemin de la croissance.

Cette fois, l’objectif est de vendre 500 à 600 millions d’actif, à 75 % des centres commerciaux et 25 % des bureaux. L’idée est de se départir d’éléments d’actif situés en région pour concentrer l’expertise et les efforts du fonds de placement dans des immeubles urbains et de catégorie « institutionnelle ».

Sans présumer quoi que ce soit, Cominar détient actuellement le Carrefour Saint-Georges, à Saint-Georges-de-Beauce, Le Carrefour Frontenac, à Thetford Mines, Les Rivières, à Trois-Rivières, et le Centre commercial Rivière-du-Loup.

La fiducie a connu une dernière année tumultueuse marquée par le départ de Michel Dallaire, fils du fondateur de Cominar, feu Jules Dallaire. Il a reçu une indemnité de départ de 5,4 millions, qui était prévue à son contrat.

En parallèle, Cominar a accueilli à son conseil des fiduciaires trois grosses pointures : Paul Campbell, ancien patron de la division bureaux du groupe immobilier de la Caisse de dépôt et placement ; René Tremblay, un vétéran de la scène immobilière qui a déjà dirigé Ivanhoé Cambridge ; Heather Kirk, CFA, qui a travaillé à la Financière Banque Nationale puis chez BMO, dans les équipes de recherche sur les titres immobiliers.

M. Cossette a dit souhaiter pouvoir nommer plus de femmes au conseil des fiduciaires et à des postes de direction dans un avenir rapproché. C’était une première apparition publique à Montréal pour M. Cossette depuis qu’il dirige le fonds de placement immobilier.

Revue boursière

Trump inquiète les marchés

Après la décision du président des États-Unis Donald Trump d’annuler une réunion prévue avec Kim Jong-un et sa menace de durcir les droits de douane sur les importations de véhicules, les marchés ont reculé et le dollar canadien a baissé.

Repas prêts à cuisiner

Une transaction aux États-Unis fait bondir Goodfood

L’action de Marché Goodfood a bondi de 14 % hier, après l’acquisition d’un spécialiste américain des repas prêts à cuisiner par l’épicier Kroger. Le prix de 200 millions US offert par Kroger pourrait grimper à 700 millions US si certains objectifs de ventes sont atteints. L’analyste Martin Landry, de la firme GMP, calcule qu’en appliquant les paramètres financiers de la transaction à Goodfood, l’entreprise montréalaise de repas prêts à cuisiner vaut 3,15 $ par action. Le titre de Goodfood a clôturé à 2,47 $ à Toronto. — Richard Dufour, La Presse

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