Montréal

Séance de remue-méninges pour aider L’Itinéraire

Plus de 200 personnes ont pris congé, hier après-midi, pour participer à un brainstorming en plein air sous la rue Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal. Au programme : brasser des idées en vue d’augmenter les ventes du magazine L’Itinéraire et d’améliorer la vie des camelots. Portraits.

Dominique Choquette

vice-président de l’information et de la technologie chez DavidsTea

Pourquoi avoir accepté de participer à cet événement ?

Parce que je voulais me familiariser avec le design thinking, une nouvelle technique qu’on utilise chez DavidsTea pour tenter de mieux répondre aux besoins des clients.

Que retenez-vous de votre expérience ?

C’est super. Nous venons tous de domaines très différents. La synergie est bonne, même si on a parfois un peu de misère à s’entendre. Mais, en gros, je pense qu’on fait du bon travail.

Quel est votre défi ?

On essaie de trouver des moyens d’améliorer la communication entre le camelot et les gens qui ne connaissent pas L’Itinéraire.

Quelle est votre meilleure idée ?

Utiliser un fauteuil confortable pour engager le dialogue avec le camelot.

Marie-Pier Boutet

étudiante à la maîtrise en développement organisationnel à HEC Montréal

Pourquoi avoir accepté de participer à cet événement ?

J’ai fait un atelier de design thinking avec les HEC. J’ai aussi étudié en criminologie et je m’intéresse vraiment à la cause de l’itinérance. Cet événement combine deux de mes intérêts.

Que retenez-vous de votre expérience ?

Ce que j’aime le plus, c’est d’avoir des gens qui ont des profils variés et un intérêt commun. Et de savoir qu’au bout de la ligne, on va avoir un impact positif.

Quel est votre défi ?

Trouver des moyens de bonifier l’interaction entre les camelots et les passants.

Quelle est votre meilleure idée ?

On trouve qu’il manque d’information sur L’Itinéraire et le rôle du camelot. On aimerait créer une sorte d’affiche pour donner des informations clés. On a aussi eu l’idée de faire des cartes d’affaires avec un lien internet pour voir le profil des camelots et obtenir un aperçu des articles publiés dans le magazine.

Émilie Bouchard

partenaire au service des relations humaines d’Ubisoft

Pourquoi avoir accepté de participer à cet événement ?

Le design thinking, c’est quelque chose qu’on regarde beaucoup dans notre travail. On est cinq d’Ubisoft, ici. On s’est dit qu’on allait vivre l’expérience avant de l’implanter chez nous.

Que retenez-vous de votre expérience ?

C’est un processus qui marche vraiment ! On a sorti plein de bonnes idées avec les forces et les connaissances de chacun, auxquelles je n’aurais jamais pensé.

Quel est votre défi ?

Trouver une nouvelle façon d’utiliser les aptitudes des camelots.

Quelle est votre meilleure idée ?

Utiliser les camelots comme guides touristiques pour faire découvrir la ville de Montréal à travers les yeux de quelqu’un qui n’est pas historien. Ça pourrait nous permettre de voir des endroits qui ne sont pas dans les guides touristiques traditionnels.

Olivier Tsinos

consultant chez Koula interactif

Pourquoi avoir accepté de participer à cet événement ?

Pour aider L’Itinéraire. Chaque fois que je prends le métro et que je passe devant un camelot, je n’ai jamais d’argent sur moi. Je me suis dit qu’il y a peut-être une autre façon d’aider.

Que retenez-vous de votre expérience ?

C’est super le fun. On en apprend beaucoup sur L’Itinéraire et sur les challenges des camelots.

Quel est votre défi ?

Trouver des méthodes de paiement pour ceux qui n’ont pas d’argent comptant et qui veulent acheter L’Itinéraire.

Quelle est votre meilleure idée ?

On jongle avec plusieurs idées. L’idée principale, c’est d’avoir un genre de code barres unique aux camelots. Les gens pourraient scanner ce code avec leur téléphone. En échange de 3 $, ils obtiendraient une copie numérique du magazine.

Enquête sur les fuites à l’UPAC

Une policière suspendue pour avoir prévenu un suspect

Une policière de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) affectée à l’enquête sur les fuites médiatiques qui a mené à l’arrestation de Guy Ouellette, l’an dernier, a été suspendue durant l’été 2017.

Selon de nouveaux paragraphes des déclarations sous serment à l’appui de mandats de perquisition dans l’enquête visant le député qui ont été rendus publics hier matin, la policière était soupçonnée d’avoir prévenu l’un de ses collègues qu’il était l’une des cibles de l’enquête sur les fuites.

Ce collègue, c’est Stéphane Bonhomme, sergent à l’UPAC, arrêté en octobre 2017 dans l’enquête sur les fuites, mais toujours pas accusé.

Il y a eu de nombreuses fuites de documents d’enquête confidentiels de l’UPAC ces dernières années dans les médias, certains émanant de l’enquête Mâchurer sur le financement du Parti libéral du Québec (PLQ) visant, entre autres, l’ancien premier ministre Jean Charest et l’ex-argentier du PLQ, Marc Bibeau.

Selon la théorie de la police, Stéphane Bonhomme aurait subtilisé des documents liés à l’enquête et les aurait ensuite remis à un ancien collègue, Richard Despaties, retraité de la SQ et congédié de l’UPAC en 2016. Ce dernier aurait ensuite transféré les documents à Guy Ouellette, toujours selon l’UPAC. Comme Stéphane Bonhomme, Richard Despaties et Guy Ouellette ne sont toujours pas accusés dans cette affaire. En revanche, des documents et des appareils électroniques leur appartenant ont été saisis par les enquêteurs de l’UPAC et certains font l’objet d’un bras de fer devant les tribunaux.

« Malaise »

Selon ce que l’on peut comprendre dans les documents rendus publics hier matin, la policière de l’UPAC a manifesté à la mi-juillet 2017 à ses patrons « son malaise d’enquêter sur un collègue » en raison des impacts négatifs que cela pourrait avoir sur sa carrière.

Durant la même période, cette policière a discuté avec Stéphane Bonhomme et, quelques jours plus tard, ce dernier a demandé, par écrit, à son employeur, un nouveau téléphone cellulaire, car il a expliqué qu’il avait laissé tomber le sien dans la rue et qu’une voiture avait roulé dessus, « le rendant inopérant ».

« J’ai des motifs raisonnables et probables de croire que [nom caviardé] a informé Stéphane Bonhomme de l’intérêt que ses registres téléphoniques et son cellulaire pouvaient avoir pour l’enquête. J’ai des motifs raisonnables et probables de croire que postérieurement à cette prise de connaissance de l’enquête, Stéphane Bonhomme a délibérément rendu inopérant son téléphone cellulaire », écrit le policier qui a rédigé la déclaration sous serment.

La policière qui aurait prévenu Stéphane Bonhomme a été affectée à d’autres tâches le 27 juillet 2017.

On apprend également dans la déclaration sous serment que c’est vraisemblablement de cette façon que le directeur de la Sûreté du Québec, Martin Prud’homme – actuellement directeur par intérim du SPVM – a appris l’existence de l’enquête sur les fuites. La policière de l’UPAC a vraisemblablement été suspendue peu après. Puisqu’elle appartenait officiellement à la SQ, le bureau des normes professionnelles de celle-ci a été prévenu et la nouvelle serait ainsi parvenue aux oreilles de Martin Prud’homme.

Rappelons que lorsque Guy Ouellette a appelé Martin Prud’homme à la même époque pour lui parler de certaines choses, le directeur de la SQ a avisé l’UPAC, car il ne savait pas comment réagir. L’UPAC a envoyé deux enquêteurs de la Gendarmerie royale du Canada pour le rencontrer, par souci de transparence et d’étanchéité.

L’enquête sur les fuites visant entre autres Guy Ouellette est terminée, mais elle est actuellement sur la glace, car le député conteste devant les tribunaux la saisie et l’examen possible de son téléphone cellulaire par les enquêteurs. Il invoque le privilège de l’Assemblée nationale. Il revient en cour le 3 octobre prochain.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Finances publiques

Montréal se dirige vers un surplus de 45 millions

Malgré un hiver qui a fait exploser la facture neige, la Ville de Montréal se dirige vers un surplus de 45 millions en 2018, principalement en raison de la vigueur du marché immobilier.

La Ville de Montréal a rendu publics hier ses états financiers pour les six premiers mois de 2018. La vigueur du marché immobilier pousse la métropole à anticiper des revenus beaucoup plus élevés que prévu. Celle-ci s’attend à récolter 25 millions de plus en droits de mutation (la célèbre « taxe de Bienvenue ») et 22 millions en permis de construction. De plus, l’ajout de bâtiments a permis à la métropole de récolter 21,8 millions de plus en taxes municipales.

Des économies inattendues ont aussi contribué au bilan positif pour les six premiers mois de 2018. Ainsi, une révision du coût des régimes de retraite et des rendements plus importants sur les marchés permettent à Montréal d’anticiper des économies de près de 26 millions.

Hausse des contraventions

Les revenus d’amendes sont en hausse… mais moins que prévu. Les contraventions ont rapporté 90,3 millions dans les six premiers mois de 2018, soit 10 millions de plus qu’à pareille date en 2017. Mais bien que les policiers aient distribué plus de constats d’infraction, l’augmentation est toutefois en deçà des attentes de l’administration Plante. Celle-ci avait misé dans son budget 2018 sur une hausse plus importante et prévoit ainsi que ces revenus seront de 16 millions inférieurs aux prévisions.

Déneigement onéreux

Les états financiers révèlent par contre que l’hiver a coûté plus cher que prévu : 45 millions pour être précis. C’est deux fois plus que ce qui avait été évalué en mars dernier. Pour éviter de miner les finances de la métropole, l’administration Plante a décidé d’éponger ce manque à gagner en puisant dans les surplus générés en 2017.

Surplus et déficits de Montréal au fil des années

2012 109,1 millions

2013 - 47,9 millions

2014 213,9 millions

2015 145,8 millions

2016 139,1 millions

2017 139,5 millions

2018* 45,4 millions

* Projection selon les états financiers au 30 juin

Université McGill

Nouvelle fronde pour la fin des placements dans le pétrole

La pression s’accentue sur la direction de l’Université McGill pour qu’elle retire ses investissements du secteur des énergies fossiles. Le Sénat de McGill, une instance composée d’une centaine de membres de la communauté universitaire, a adopté mercredi une proposition en ce sens.

« C’est l’étape la plus unifiée pour montrer que c’est ce que la communauté désire », dit Gregory Mikkelson, le professeur en environnement qui a déposé la motion.

Une campagne menée par des étudiants a cours depuis six ans sur le campus universitaire. La motion est un « grand coup pour la campagne », dit Annabelle Couture-Guillet, membre du groupe Divest McGill.

« C’est un revers pour le conseil d’administration et c’est un poids qui s’ajoute, mais on continue la mobilisation », dit l’étudiante en environnement.

Le conseil d’administration de l’université, à qui revient la décision définitive, a rejeté en 2016 une proposition semblable. « Ils ont très mal géré la situation, dit Gregory Mikkelson. Ils ont produit un rapport pour excuser leur inaction, qui va à l’encontre des standards minimaux de l’intégrité académique. Ils n’y fournissent aucune preuve de ce qu’ils avancent, à une exception. »

La direction de l’université McGill affirme que le Conseil des gouverneurs sera saisi de cette résolution. « Le Conseil se préoccupe depuis des années du défi du développement durable et l’a inscrit dans ses responsabilités », nous a-t-on répondu par courriel.

Le professeur Gregory Mikkelson relève que sur les 650 entreprises dans lesquelles l’université a investi, seules 29 seraient touchées par d’éventuels désinvestissements des énergies fossiles. « Retirer ces investissements n’aurait pas d’effet catastrophique », dit-il.

Il rappelle également que des précédents existent : en 1985, McGill a désinvesti des entreprises soutenant l’apartheid en Afrique du Sud, tandis qu’il y a 10 ans, l’université a fait de même face à l’industrie du tabac.

Un mouvement mondial

Au Canada, seule l’Université Laval a entrepris un tel virage au début de 2017, quelques mois après la création d’un groupe étudiant réclamant un désinvestissement des énergies fossiles.

« L’argent ne mène pas le monde, mais il peut sérieusement l’influencer », avait alors déclaré le vice-recteur exécutif de l’établissement, Éric Bauce.

Si le Canada tarde à emboîter le pas, le mouvement de désinvestissement est bel et bien amorcé dans certains pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis. Près de 150 établissements d’enseignement supérieur dans le monde l’ont fait, note Gregory Mikkelson.

« Ils ont encore des étudiants, leurs bâtiments tiennent toujours. Le désastre n’a pas eu lieu », conclut en riant le professeur.

Abandon d’un projet d’usine de panneaux solaires

Solargise blâme le « trop grand appétit » du Golf métropolitain d’Anjou

Le « trop grand appétit » des propriétaires du Golf métropolitain d’Anjou, les frères Mario et Raffaele Di Lillo, a fait dérailler la possibilité pour l’entreprise britannique Solargise d’y installer son usine de panneaux solaires non polluants. Ce sont des investissements de 2,3 milliards et 1000 emplois qui échappent ainsi à l’est de Montréal. Dans une lettre que Solargise a fait parvenir au Service du développement économique de la Ville de Montréal lundi dernier, et que La Presse a obtenue, il est indiqué que les discussions avec la famille Di Lillo n’ont pas permis de conclure un accord : l’écart entre le prix demandé et celui permettant la viabilité du projet industriel était trop grand, souligne le dirigeant de Solargise, Raj Basu. Solargise a toutefois décidé d’installer son siège social à Montréal et d’y développer ses activités en recherche et développement. M. Basu indique que cela devrait créer une centaine d’emplois. Il signifie également son intention de signer des ententes de partenariat avec des universités montréalaises. — Kathleen Lévesque, La Presse

Sondage Ipsos-La Presse

Une erreur s’est glissée dans la méthodologie du sondage sur les jeunes et la politique publié hier en écran 2. Le sondage Ipsos a été mené auprès de 510 jeunes, et non 250.

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