En conférence de presse mardi après-midi, le ministre Dubé a rappelé que le déconfinement allait bon train depuis le mois de mai dans la province. Que des écoles avaient été ouvertes au printemps et que « ça s’est bien passé », d’où le fait qu’il a bon espoir que la prochaine rentrée se déroulera rondement.

Confronté au fait que des enseignants et des médecins sont craintifs devant le manque de mesures prises pour limiter les cas de COVID-19 dans les écoles, le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, a dit comprendre les préoccupations. Mais il a assuré avoir consulté différents spécialistes. Même s’il n’y a « pas de recette parfaite ou scientifique par rapport au déconfinement », le Dr Arruda croit en être arrivé à un « équilibre entre le risque de COVID-19 pour les enfants et le développement scolaire ».

Selon le ministre Dubé, « nous devons prouver dans les prochains jours que nos mesures fonctionnent ». « Nous ne pouvons pas faire ça tout seuls. C’est un travail d’équipe », a-t-il dit, tout en disant que le Québec « est en guerre ».

Il a reconnu que certaines écoles sont vétustes. Mais il a rappelé que des hôpitaux le sont également et que des gens « y ont fait des miracles » lors de la première vague de COVID-19, au printemps. « Les enfants ont besoin d’aller à l’école, a dit le ministre. […] Nous travaillons très fort pour être prêts. »

Questionné à savoir quels élèves devront être mis en quarantaine si un enfant reçoit un diagnostic positif, le ministre Dubé a répondu que des documents donnant plus de précisions aux parents seront diffusés en ligne « dans les prochaines heures ».

« On n’a pas l’intention de laisser flamber ça dans les écoles de façon importante. Tout est fait pour que le parent sache quoi faire avec son enfant. Tout va être fait pour qu’à chacun des cas, la Santé publique va vraiment s’assurer d’enquêter chaque cas. »

— Horacio Arruda, directeur national de santé publique

Sylvain Martel, co-porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec, affirme que les parents ont très hâte d’obtenir des réponses claires à leurs questions, qui sont encore nombreuses. « La principale question qui revient, c’est : quand est-ce qu’on va avoir des nouvelles ? » dit M. Martel.

Il souligne que certaines écoles ont envoyé ces derniers jours des directives aux parents. « Parfois, c’est trois-quatre pages. J’ai même vu 18 pages de consignes dans une école », note M. Martel, qui souligne que pour certains parents, notamment ceux ne parlant ni français ni anglais, il peut être « difficile de se démêler là-dedans ». « Même pour nous, certaines choses ne sont pas claires actuellement », dit-il.

Un seuil à ne pas dépasser

M. Dubé précise que pour la deuxième semaine de suite, la province enregistre une moyenne de moins de 80 cas de COVID-19 par jour, ce qui revient à environ 10 cas par million d’habitants. Ce ratio place le Québec parmi les endroits où la pandémie est pour l’instant la mieux maîtrisée dans le monde, a noté M. Dubé.

« Une courbe aplatie, c’est environ 20 cas par million d’habitants. Nous sommes actuellement à 10 cas par million d’habitants, et on ne veut pas se rendre à 20 », a dit M. Dubé.

Ce dernier a invité la population à rester vigilante en comparant la COVID-19 à un « feu dans le bosquet » qui pourrait devenir un incendie de forêt à la moindre bourrasque.

« Chaque jour, je peux vous donner des exemples de quatre, cinq, six éclosions qu’on a. Des nouvelles éclosions », a dit M. Dubé.

Mardi, le Québec rapportait 62 nouveaux cas de COVID-19 et 2 nouveaux décès. Parmi les décès, trois sont survenus dans les 24 dernières heures et un autre est survenu entre le 18 et le 23 août. Un décès a été retiré des statistiques, car une analyse a démontré que la COVID-19 n’était finalement pas en cause. Le total de décès liés à la maladie depuis le début de la pandémie s’élève à 5746 au Québec. La province enregistre trois nouvelles hospitalisations, pour un total de 118 (12 personnes aux soins intensifs).

— Avec La Presse canadienne

Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est fait rassurant mardi envers les parents et leurs enfants qui commenceront l’école sous peu, si ce n’est déjà fait. Il affirme que le plan pour la rentrée automnale qu’a présenté son gouvernement est « solide » et que tout le monde est « prêt ». À l’intention des parents qui ont encore des questions, il indique que la « grande majorité » des réponses sont offertes sur le site web du gouvernement. « On pense qu’il risque d’avoir des éclosions [de COVID-19] à certains endroits », a soutenu M. Legault. « Il faut être capable de réagir, d’être flexible et d’avoir des cliniques mobiles qui iront faire des tests là où on en a besoin. » En ce qui concerne le fait que le port du masque n’est pas obligatoire dans les classes, le premier ministre a répété que les recommandations de la Santé publique n’allaient pas en ce sens pour l’instant. Les autorités continueront de suivre l’évolution, a-t-il ajouté, et s’ajusteront au fur et à mesure, comme elles ont décidé de le faire en demandant aux enfants, dès la cinquième année, de porter un masque dans les aires communes.

— Véronique Lauzon, La Presse

Le gouvernement fédéral versera 2 milliards aux provinces pour les aider à assurer la sécurité des enfants lors de la rentrée scolaire en septembre. Le premier ministre Justin Trudeau en fera l’annonce mercredi dans une école de Toronto. Cet argent s’ajoute aux 19 milliards que M. Trudeau a déjà promis aux provinces et territoires pour les aider à faire face aux impacts de la pandémie de COVID-19 sur l’économie et le système de santé. M. Trudeau a informé ses homologues provinciaux de son plan lors d’une conférence téléphonique mardi après-midi. Le financement sera accordé en fonction du nombre d’élèves dans chaque province et territoire. L’éducation est une compétence provinciale et les sources ont assuré que M. Trudeau le respecterait entièrement. Les provinces et les territoires pourront dépenser l’argent comme ils l’entendent pour renforcer leurs efforts afin que les écoles puissent rouvrir de la façon la plus sûre possible.

— La Presse canadienne