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Quelles sont les chansons les plus populaires ? Qui a gagné le Super Bowl ? Où les diplômés de Harvard se trouvent-ils un emploi ? Non, vous n’avez pas la berlue : vous êtes bien dans les pages économiques de La Presse. Mais déchiffrer l’économie ou tenter de prévoir la direction de la Bourse n’est pas une mince tâche. Voici six indices écono-financiers à prendre avec un grain de sel.

VOS FINANCES

Ces indices économiques bizarres

Quelles sont les chansons les plus populaires ? Qui a gagné le Super Bowl ? Où les diplômés de Harvard se trouvent-ils un emploi ? Non, vous n’avez pas la berlue : vous êtes bien dans les pages économiques de La Presse. Mais déchiffrer l’économie n’est pas une mince tâche. Pour y arriver, certains économistes ont développé au fil des ans des indices franchement bizarres. Voici six indices écono-financiers à prendre avec un grain de sel.

La musique à la radio

Les chansons les plus populaires influent-elles sur les marchés boursiers ? Bien sûr que non. Sauf qu’elles peuvent être un indicateur de la volatilité future des marchés boursiers, a constaté Philip Maymin, professeur en finance et ingénierie à l’Université de Bridgeport. Son étude publiée en 2008 a comparé le rythme des chansons du top 100 américain de 1958 à 2007 avec le degré de volatilité en Bourse pour les 12 prochains mois. Conclusion : les Américains préfèrent écouter des chansons plus calmes lorsque l’économie subit des soubresauts et des chansons plus enjouées quand l’économie est plus stable.

Le gagnant du Super Bowl

Non, l’équipe gagnante du Super Bowl n’a pas d’influence sur le marché boursier. Mais selon cet indice, la Bourse américaine termine l’année en hausse quand une équipe de la Conférence nationale remporte le Super Bowl en début d’année et termine l’année en baisse quand c’est une équipe de la Conférence américaine qui l’emporte. Selon Bloomberg, cette règle bizarre a fonctionné… 35 fois dans les 41 dernières années ! Dans un article pour Bloomberg, le financier Aaron Brown fait toutefois remarquer qu’aux débuts de la NFL, les équipes de la Conférence nationale étaient plus nombreuses et plus fortes – ce qui aide la corrélation puisque sur une longue période, la Bourse va généralement produire des rendements positifs. Ironie du sort, l’indice a été popularisé en 1978 par le journaliste sportif Leonard Koppett qui voulait montrer que les corrélations historiques ne veulent rien dire…

Le MBA de Harvard

Quand devez-vous vendre vos actions ? Quand il y a trop de diplômés du MBA de Harvard qui travaillent à Wall Street ! Ça n’a rien à voir avec leurs compétences, Harvard étant l’une des meilleures universités du monde. Un diplômé de Harvard à la retraite, Ray Soifer, a plutôt élaboré la règle suivante : si moins de 10 % des diplômés du MBA de Harvard choisissent un emploi en finance, la Bourse sera à la hausse ; le contraire se produira si 30 % des diplômés du MBA de Harvard choisissent la finance. Son raisonnement : plus les conditions financières à Wall Street sont avantageuses, plus les diplômés de Harvard vont à Wall Street, et plus une bulle boursière approche. Ray Soifer reconnaît que la corrélation n’est pas parfaite. Mais en quelle année Harvard a-t-elle envoyé le plus de ses diplômés du MBA à Wall Street (41 %) ? En 2008, tout juste avant la crise financière…

Le rouge à lèvres

Durant une récession, on fait attention à nos finances, mais on veut tout de même se faire plaisir. C’est ainsi que Leonard Lauder, le grand patron de l’entreprise de soins cosmétiques Estée Lauder, a constaté une hausse de ses ventes de rouge à lèvres durant la récession de 2001. L’explication ? Le rouge à lèvres est relativement peu coûteux comparativement à d’autres produits féminins de luxe comme des vêtements ou des chaussures.

Les Sous-vêtements

Quand il avait sa firme de consultation en économie dans les années 70, Alan Greenspan avait l’habitude d’avoir un œil sur les ventes de sous-vêtements masculins afin d’évaluer l’état de l’économie. Sa théorie : une baisse rapide des ventes de sous-vêtements masculins annonce un ralentissement économique, puisque les hommes ont moins confiance en l’économie et réduisent ainsi leurs dépenses discrétionnaires. Le contraire serait aussi vrai : les hommes recommencent à acheter des caleçons et autres sous-vêtements masculins un peu avant une reprise économique. La théorie d’Alan Greenspan – qui a été président de la Réserve fédérale américaine de 1987 à 2006 – s’est notamment vérifiée durant la récession de 2008-2009 et la reprise qui a suivi.

L’indice Big Mac

Depuis 1986, le magazine The Economist utilise le prix du sandwich Big Mac de McDonald’s afin de mesurer si certaines devises sont surévaluées ou sous-évaluées, en se basant sur la théorie de la parité du pouvoir d’achat. En théorie, en tenant compte du taux de change, un Big Mac devrait coûter le même prix dans chaque pays. Mais ce n’est pas le cas, et l’indice Big Mac permet de calculer la différence entre le taux de change officiel et l’écart de prix du Big Mac entre deux pays. Si l’on se fonde sur l’indice Big Mac en juillet 2018, le dollar canadien est sous-évalué de 8 % par rapport au dollar américain et surévalué de 7 % par rapport à l’euro, de 20 % par rapport à la livre sterling, de 45 % par rapport au yen japonais et de 64 % par rapport au yuan chinois.

— Avec CNBC, Bloomberg, The New York Times, The Economist, The Globe and Mail

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