Vacances de la construction

Les voyageurs prendront d’assaut les routes du Québec

L’heure des vacances estivales a enfin sonné pour des dizaines de milliers de Québécois. Si les chantiers de construction se videront dans la province, les routes, elles, seront empruntées par de nombreux vacanciers.

Selon un sondage réalisé par Tourisme Québec, plus d’un voyageur québécois sur deux comptait visiter la Belle Province pendant les vacances de la construction, qui s’étendent officiellement du 21 juillet au 3 août cette année.

« Il faut planifier ses déplacements », indique Guillaume Paradis, porte-parole du ministère des Transports du Québec. Il conseille de consulter Québec 511 avant de prendre la route pour prévoir les entraves, tout de même nombreuses un peu partout dans la province, ou d’installer l’application sur un téléphone.

« Ça permet d’être moins stressé, ce qui réduit le risque d’accident, souligne-t-il. Et on arrive à l’heure prévue si on a une réservation ou qu’on doit prendre le bateau, par exemple. »

La majorité des chantiers sur les routes seront toujours actifs pendant les vacances de la construction, puisqu’il s’agit de travaux du secteur du génie civil et de voirie. Certaines fermetures de route sont aussi à prévoir.

« Il y a des travaux en masse, mais le niveau est similaire depuis quelques années, précise M. Paradis. Ce sont par contre des chantiers très visibles, comme l’échangeur Turcot à Montréal et l’autoroute Henri-IV à Québec. »

La région prisée de Québec

Les bouchons risquent de survenir non seulement dans les zones où certaines voies sont fermées en raison des travaux, mais aussi sur les routes vers les destinations les plus populaires.

Selon le sondage de Tourisme Québec, la région de Québec attirera 22 % des visiteurs de la province. La Gaspésie reste populaire : 15 % des voyageurs québécois sondés ont indiqué avoir l’intention de s’y rendre pendant les deux semaines des vacances de la construction, contre 13 % pour Charlevoix et 12 % pour les Cantons-de-l’Est et les Laurentides.

Les États-Unis arrivent au deuxième rang des destinations prisées des Québécois qui prévoient faire un voyage hors de leur propre province. Environ 16 % d’entre eux comptent se rendre aux États-Unis au cours des deux semaines de vacances. Les postes frontaliers pourraient donc être occupés, même si hier, un peu avant 18 h, Québec 511 faisait état d’une quinzaine de minutes d’attente seulement à Saint-Bernard-de-Lacolle.

La Commission de la construction du Québec a annoncé avoir remis 159 000 chèques de vacances aux travailleurs de la construction. Elle précise qu’au total, environ 80 % de la main-d’œuvre, travailleurs et employeurs, tombent en vacances pour ces deux semaines. À eux s’ajoutent bien d’autres Québécois pour qui les vacances estivales arrivent aussi à ce moment.

Zones inondables

D’autres municipalités soustraites au moratoire

Devant les contestations soulevées, le gouvernement a de nouveau annoncé une révision du tracé de sa carte des « zones d’intervention spéciale » (ZIS) répertoriant les territoires où un moratoire interdit la construction dans les secteurs inondables.

Ce sont les municipalités qui ont transmis une demande afin d’être retirées de la ZIS, a précisé le porte-parole du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, Sébastien Gariépy. Après étude, le Ministère a jugé leur demande valide et a publié un projet d’arrêté ministériel. « Nous avons complété les analyses au cours de la présente semaine. Nous souhaitons répondre rapidement aux demandes qui nous ont été adressées », a ajouté M. Gariépy par courriel.

Parmi ces territoires se trouvent les municipalités des Cèdres, de Coteau-du-Lac, de Rivière-Beaudette et de Sainte-Barbe, qui sont ainsi soustraites en totalité au moratoire. Des parties de Pointe-Calumet, du canton de Dundee, des Coteaux, de Pointe-des-Cascades, de Saint-Anicet, de Saint-Stanislas-de-Kostka, de Saint-Zotique et de Salaberry-de-Valleyfield sont aussi retirées de la zone du moratoire de construction.

Le préfet de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, Patrick Bousez, s’était montré déçu cette semaine que certaines municipalités, comme Les Cèdres et Coteau-du-Lac, n’aient pas été retirées de la liste en même temps que 31 autres lundi. Il n’a pas pu être joint hier.

Jusqu’au 19 août

Les citoyens peuvent s’attendre à d’autres modifications de la carte. « Le gouvernement a annoncé qu’il pouvait subsister des imprécisions à la délimitation du territoire inondé en 2017 et 2019 et que des parties du territoire pourraient être retirées de l’application de la ZIS », a indiqué M. Gariépy.

Les municipalités ont jusqu’au 19 août pour faire connaître leurs demandes de modifications.

En réponse aux questions sur le stress et l’inquiétude vécus par les gens touchés par le moratoire actuel alors qu’ils n’avaient pas subi d’inondations, le Ministère s’est dit conscient de la situation. « Nous sommes conscients que certaines personnes vivent du stress ou de l’inquiétude, c’est pourquoi nous voulons régulariser la situation, lorsque jugé pertinent, dans les meilleurs délais », a dit M. Gariépy.

Les zones d’intervention spéciale s’appliquent aux zones inondables 0-20 ans. L’annonce de ce moratoire avait provoqué de vives réactions ces dernières semaines. Quelque 5600 personnes avaient participé aux assemblées publiques dans différentes municipalités au début du mois de juillet.

élargissement DE LA Grève à la SEPAQ

Un blitz de la dernière heure

À la veille du premier week-end des vacances de la construction, la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) et ses employés affiliés au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) ont poursuivi leurs négociations pour tenter de sortir de l’impasse et éviter une grève touchant les 23 parcs nationaux.

Au moment d’écrire ces lignes, on ne savait toujours pas si cette deuxième phase de la grève aurait bel et bien lieu.

Pour les voyageurs, cette incertitude à la veille des vacances pouvait être tempérée par l’assurance de la SEPAQ que tous les établissements demeureraient ouverts, malgré des services qui pourraient être réduits.

« On peut penser que certains vont modifier leur voyage, mais que d’autres vont probablement prendre le risque d’y aller quand même », analyse Pascale Marcotte, professeure spécialisée dans le tourisme à l’Université Laval.

Ce n’est pas la première grève touchant le milieu touristique, rappelle Mme Marcotte, qui donne l’exemple de grèves d’employés dans des hôtels. En général, toutefois, l’industrie compte de petites organisations, pas nécessairement syndiquées.

« Ce qui est particulier dans le cas de la SEPAQ, c’est qu’elle est présente sur l’ensemble du territoire, et ça peut donc paraître plus important », souligne-t-elle.

Pour bien des entreprises du domaine, trouver de la main-d’œuvre est difficile, en raison des salaires parfois, mais aussi de l’incertitude propre au secteur et de la nature saisonnière de certains milieux touristiques, rappelle Mme Marcotte.

Question des salaires

Les négociations entre la SEPAQ et le SFPQ achoppent sur la question des salaires. Quelque 300 employés de cinq sites de la SEPAQ – le siège social, le Camping des Voltigeurs, le Centre touristique du Lac-Kénogami, le Centre touristique du Lac-Simon et le parc de la Chute-Montmorency – sont déjà en grève depuis mercredi dernier.

Mardi soir, la SEPAQ avait demandé la désignation d’un conciliateur par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, devant l’impasse. Présent à la table de négociation depuis mercredi matin, celui-ci n’a cependant pas le pouvoir de forcer les deux parties à s’entendre.

La SEPAQ comme le SFPQ ont décliné les demandes d’entrevue de La Presse, hier soir, mais ont indiqué poursuivre les négociations.

Contestation en cour supérieure du règlement animalier

Montréal accusé d’encourager les usines à chiots

Des animaleries de l’ensemble de la province intentent une poursuite contre la Ville de Montréal afin de faire invalider son règlement limitant sévèrement la vente de chiens, de chats et de lapins. Craignant d’avoir à fermer boutique, elles estiment que la métropole ne fera qu’« encourager la prolifération des usines à chiots ».

Vingt-cinq animaleries ont décidé de se regrouper afin de contester en Cour supérieure une partie du règlement animalier adopté à l’été 2018 par l’administration Plante. Il y a un an, c’est surtout la fin de l’interdiction des pitbulls qui avait fait les manchettes, mais c’est une tout autre section du règlement qui avait suscité la grogne des animaleries. En vertu des nouvelles règles, seuls les animaux provenant de refuges ou de cliniques vétérinaires pourront être offerts à la vente à partir de janvier 2020.

« Catastrophique »

La poursuite dénonce « l’illogisme et l’illégalité » du règlement, appréhendant un « impact catastrophique » pour les animaleries. Elles anticipent en effet que les nouvelles règles feront chuter leur chiffre d’affaires de 20 % à 30 %, ce qui risque d’en pousser plusieurs à fermer leurs portes.

Plusieurs des entreprises prenant part à cette démarche se trouvent à l’extérieur de l’île, certaines étant de Sherbrooke, Drummondville, Granby ou Saint-Hyacinthe. Elles craignent que le règlement ne leur nuise aussi.

Les animaleries plaident que le règlement pénalisera les entreprises ayant pignon sur rue, mais que la vente en ligne pourra continuer. Le règlement aura « comme conséquence incontournable d’encourager des individus sans scrupule qui élèvent des chiots ou des chatons en masse sans se soucier de leur bien-être et de leur sécurité. En termes plus populistes, la Ville de Montréal encourage la prolifération d’usines à chiots et à chatons », dénonce leur avocat, Yves Pepin.

L’administration Plante s’est dite persuadée que son règlement passera le test des tribunaux. Elle estime aussi que ses règles favorisant la revente des animaux à la recherche d’un toit amélioreront le bien-être des bêtes.

« On a un problème de surpopulation dans les refuges », a justifié Craig Sauvé, élu à l’origine du règlement animalier. Celui-ci assure que Montréal ne viendra pas indirectement encourager les usines à chiots et qu’il revient au gouvernement provincial de s’attaquer à ce fléau.

Vente impossible

Les animaleries accusent toutefois la Ville d’avoir bâclé son travail. D’abord, leur avocat indique que l’ordre professionnel des vétérinaires interdit à ses membres de vendre des animaux. Ensuite, Me Yves Pepin avance que les refuges ne peuvent répondre à la demande.

Si les refuges débordent au 1er juillet alors que les Québécois déménagent en grand nombre, la situation est tout autre le reste de l’année. Au moment où ils ont déposé leur poursuite, les 25 animaleries rapportent que la SPCA ne proposait que sept chiens à l’adoption. « Il y a moins de chiens disponibles qu’il n’y a d’animaleries », illustrent-elles.

Les animaleries, qui sont titulaires d’un permis du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, soutiennent que le règlement entre en conflit avec cette autorisation. Enfin, les animaleries estiment posséder un droit acquis, certaines étant en activité depuis plus de 70 ans.

— Avec la collaboration de Louis-Samuel Perron, La Presse

Excès de vitesse

« Une erreur de jugement », plaide Benoit Dorais

Benoit Dorais a qualifié d’« erreur de jugement » l’excès de vitesse lors duquel il a été intercepté par la Sûreté du Québec. Le numéro deux de l’administration Plante, qui roulait à 171 km/h sur l’autoroute, refuse de démissionner, estimant que l’incident ne compromet en rien son jugement en tant qu’élu. Le président du comité exécutif de la Ville de Montréal a commenté publiquement pour la première fois la contravention de 1378 $ et les 14 points d’inaptitude qu’il a reçus à la suite de son interception, information révélée la semaine dernière par Le Journal de Montréal. Réitérant ses excuses, il a reconnu qu’il avait fait preuve d’une conduite dangereuse. « Ça ne se reproduira plus », a-t-il assuré. Il n’a toutefois pas voulu revenir sur les circonstances entourant l’incident, en expliquant par exemple pourquoi il roulait à une telle vitesse sur l’autoroute. Benoit Dorais, qui dit avoir informé l’entourage de la mairesse de son interception peu après l’incident, l’a remerciée de lui avoir réitéré sa confiance.

— Pierre-André Normandin, La Presse

VOL DE DONNÉES

Equifax proche d’un accord aux États-Unis

L’agence de crédit américaine Equifax est proche d’un accord avec les autorités pour solder des enquêtes concernant le vol de données personnelles de près de 150 millions de clients aux États-Unis et dans le monde en 2017, rapportait hier le Wall Street Journal. Ce compromis devrait comprendre une amende de 915 millions de dollars (700 millions US) et pourrait être annoncé lundi. Le montant pourrait toutefois encore évoluer, en fonction du nombre de plaignants s’étant joints à une action collective contre le groupe, prévient le quotidien new-yorkais. Cet accord, noué avec des États et deux agences fédérales responsables de la protection des consommateurs, devrait en effet mettre aussi fin à cette procédure. Les régulateurs devraient également demander à Equifax de renforcer ses procédures de contrôle, sa gestion des risques, ainsi que ses systèmes de sécurité. Ce qui devrait coûter un peu plus de 1,25 milliard US de dollars à l’entreprise, avance le Wall Street Journal. — Agence France-Presse

Atlantique Nord

Deux autres baleines noires retrouvées mortes

Deux autres baleines noires de l’Atlantique Nord ont été retrouvées mortes dans les eaux canadiennes au cours des deux derniers jours, ont annoncé hier le ministère des Pêches et des Océans et la Garde côtière canadienne. L’un des mammifères marins a été aperçu, par surveillance aérienne jeudi, dérivant à l’ouest des îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent. L’animal a été repéré de nouveau hier matin par l’équipage du NGCC LeBlanc et une nécropsie sera pratiquée à Grand-Étang, au Québec, demain. Au cours de la journée, une deuxième baleine noire a été retrouvée morte, cette fois au large de Glace Bay, en Nouvelle-Écosse. Cette même baleine avait été vue pour la première fois par un pêcheur, le 24 juin, mais les équipes du Ministère n’avaient pas pu la retrouver. Au total, huit de ces baleines en voie de disparition ont succombé depuis le début de l’année. L’an dernier, aucune mort n’avait été constatée. On ne connaît pas encore l’identité des baleines, et on ignore comment et où elles sont mortes exactement. Le Ministère assure qu’il prend « très au sérieux » la protection des baleines noires, qui ne seraient plus que 400 dans le monde. — La Presse canadienne

Rectificatif

Oka

Dans notre texte « Au cœur de l’histoire », publié hier, il était écrit que Marie-Claude Provencher, appuyée par le grand chef Serge Simon, était devenue conseillère municipale. Il aurait fallu lire que Mme Provencher n’avait pas été élue. Les conseillères municipales s’étant dissociées du maire d’Oka mercredi sont Stéphanie Larocque et Joëlle Larente. Toutes nos excuses.

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