CHRONIQUE

L’art à la rescousse de l’avenue Laurier

Connu pour avoir lancé de nombreux restaurants (Le Club Chasse et Pêche, Le Filet, Le Serpent, Il Miglio), Hubert Marsolais est un passionné d’art, d’architecture et de design. Attristé de voir tous les locaux qui sont actuellement inoccupés sur l’avenue Laurier Ouest, il a eu envie de fournir sa part, d’offrir un peu d’amour à cette avenue qui, à l’instar d’autres dans la métropole, est durement éprouvée par des travaux de réfection.

C’est ainsi qu’a pris forme le projet Épisode Laurier, un circuit d’expositions éphémère qui a lieu dans quatre locaux vacants et qui implique la participation de nombreuses galeries d’art de Montréal.

« C’est quelque chose que j’avais en tête depuis quelque temps. Avec les travaux qui ont lieu en ce moment, on a eu envie de procurer un peu de poésie à cette avenue qui en a bien besoin. »

— Hubert Marsolais

À compter d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche, le public est invité à venir découvrir des œuvres d’artistes représentés par diverses galeries, dont Calaboose, L’Inconnue, Maw, Raising Cattler et soon.tw. C’est l’occasion de découvrir le travail de créateurs en pleine émergence tels que Laurence Veri, Nabil Azab, Thea Yabut, Alex Morrison, Adam Sajkowski, Kristan Horton et plusieurs autres.

Hubert Marsolais, Mégane Voghell et Jonathan Schouela profitent de l’occasion pour mener des projets spéciaux avec des artistes établis tels Geneviève Cadieux, Jérôme Nadeau, Patrick Coutu, Angélique Aubrit, Dominique Sirois, Ludovic Beillard et bien d’autres.

Pour ce projet, Hubert Marsolais est secondé par Sarah Altmejd et Mégane Voghell. Cette dernière, qui a joué le rôle de commissaire, a travaillé à réunir les galeries et les artistes qui font partie de la première édition d’Épisode. « Plusieurs artistes de ce projet sont habitués à présenter leurs œuvres dans divers lieux, à bouger, à travailler in situ. Ce sont des vagabonds de l’art, en quelque sorte. »

La tâche ne fut pas facile pour les organisateurs, car les locaux utilisés pour l’évènement sont tous à louer. Ce n’est que très récemment qu’ils ont eu la confirmation que les lieux convoités étaient libres.

« Ce qui est formidable, c’est que certains locaux ressemblent à des galeries d’art. Dans certains, on a dû faire du ménage, mais disons que l’on vit très bien avec les patines du passé. Ça fait partie de l’expérience. »

— Hubert Marsolais

La relation qu’entretient Hubert Marsolais avec l’art contemporain a commencé avec le projet du restaurant Le Club Chasse et Pêche. « Ce fut le premier restaurant dans lequel je me suis réellement investi. J’ai souhaité y avoir une présence de l’art. Au Serpent, on retrouve une œuvre de Pierre Dorion et une autre de Patrick Coutu. »

Les créateurs de ce projet aimeraient pouvoir reprendre la formule ailleurs, dans un autre temps. « Épisode pourrait totalement vivre dans un autre contexte, dit Hubert Marsolais. On pourrait s’approprier un lieu désaffecté et l’habiter de manière éphémère. »

Pour les néophytes de l’art contemporain ou ceux qui voudraient mieux découvrir les artistes présentés, sachez que l’historien d’art et médiateur en art actuel Alexandre Piral offrira des visites guidées, selon la demande ou un horaire annoncé sur les réseaux sociaux.

Aux 66, 108, 200 et 237, avenue Laurier Ouest (entre Saint-Laurent et Côte-Sainte-Catherine), du 7 au 10 juin. On peut trouver des informations au quartier général d’Épisode Laurier, la Taverne du Pélican (278, avenue Laurier Ouest).

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