L’art de recevoir… sans alcool

L’aider à passer inaperçu

Selon Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool, les hôtes devraient s’assurer d’une chose : que le choix d’un convive de ne pas boire n’attire pas l’attention et, par le fait même, éviter les questions indiscrètes. « Ce qui est fondamental, c’est qu’on ne puisse pas dire : “Lui ne boit pas d’alcool, ça se voit et c’est évident” », résume-t-il. Pourquoi est-ce fondamental ? « Parce qu’il y a toute une pression sociale ! répond-il. “Voyons donc, pourquoi tu ne bois pas ? Es-tu malade ?” » Pour que la personne n’ait pas à se justifier cinq fois pendant la soirée, on s’assure de lui offrir des boissons sans alcool – bref, autre chose qu’un verre d’eau ! Et, évidemment, on n’insiste pas lorsque la personne refuse de l’alcool et on évite de poser des questions.

Préparer deux apéritifs (ou plus !) sans alcool

C’est lors de l’apéro que les gens qui ne boivent pas risquent le plus de se faire remarquer. Hubert Sacy conseille de préparer au moins deux cocktails sans alcool – un sucré, un amer, pour plaire à tous – et de les ajouter à la liste de boissons offertes aux invités. Même ceux qui boivent de l’alcool pourraient se laisser tenter… « Sur le site alternalcool.com, un site d’Éduc’alcool, vous allez trouver 100 recettes de cocktails sans alcool, absolument délicieux et savoureux », dit-il. Quelque 33 cocktails se sont récemment ajoutés à la liste après que des participants du concours canadien de mixologie Made with love eurent créé des recettes sans alcool à l’invitation d’Éduc’alcool.

Accorder mets et boissons sans alcool

L’accord mets-alcool sert à quelque chose : contrebalancer l’acidité, amener une touche de gras, de fraîcheur, d’amertume… « Quand on ne veut pas boire d’alcool, il faut remplacer cet alcool par une boisson qui va nous amener le même effet », conseille Jonathan Garnier, chef exécutif à la Guilde culinaire et ambassadeur et membre du comité organisateur du Défi 28 jours sans alcool. Dans la majorité des créations culinaires, dit-il, on respecte le « triangle amoureux » gras, sucre et acidité/amertume. La boisson peut permettre de compléter cette trilogie et d’ainsi équilibrer le repas.

Des exemples d’accords

Par exemple, poursuit Jonathan Garnier, les repas qu’on aurait servis avec une bonne bière amère (un plat gras et sucré, par exemple) peuvent très bien être accompagnés d’un cocktail au pamplemousse allongé avec de l’eau pétillante. Vous servez un pâté, un foie gras, une terrine ? À l’instar du vin sucré, le jus de pomme effervescent fera très bien l’affaire, dit-il. Enfin, Jonathan Garnier évoque les cultures culinaires thaïlandaise et indienne, qui accompagnent les repas épicés de boissons sucrées et grasses. « Les boissons à base de lait de coco, de mangue, de lait condensé chez les Thaïs vont fonctionner, dit-il. Un poulet vindaloo ou un tikka masala bien épicé, vous voulez absolument boire un lassi à la mangue ! »

Offrir de la bière et du vin sans alcool… et de l’eau !

On peut aussi offrir à ses invités de la bière et du vin sans alcool, suggère Hubert Sacy, d’Éduc’alcool. Il souligne qu’on trouve sur le marché certaines bières à moins de 0,5 % d’alcool – même des bières locales – dont le goût se rapproche beaucoup de celui de la bière alcoolisée. Enfin, ajoute-t-il, le seul verre qui devrait être plein en tout temps, chez ceux qui ne boivent pas comme chez ceux qui boivent, c’est le verre d’eau, « parce qu’il est recommandé à tout le monde de se réhydrater au fur et à mesure qu’on boit de l’alcool ». On peut l’offrir sous ses deux déclinaisons – plate et pétillante – et même l’agrémenter de zeste de citron, de menthe, etc.

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