La clé pour retenir ses employés
C’est tout un défi d’arriver à attirer des employés dans son entreprise et à les garder. Les chefs des entreprises Nubik, Premier Tech, Industries Lassonde et GSoft ont accepté de communiquer leurs stratégies lors du Salon sur les meilleures pratiques d’affaires.
NUBIK
Nubik, qui fournit des solutions d’entreprise avec les plateformes Salesforce et FinancialForce, a plusieurs cordes à son arc pour attirer les meilleurs employés. En haut de la liste, le télétravail cinq jours sur cinq. Non seulement les employés sont libres d’aller courir le midi, de faire du lavage à la pause-café et d’éviter à leurs enfants d’aller au service de garde après l’école, mais ils peuvent aussi décider de vivre l’expérience d’habiter en Asie ou en Amérique du Sud sans quitter leur emploi.
« Je peux aller chercher des gens peu importe où ils vont être. Ça permet de s’étendre géographiquement, affirme Katie Bussières, présidente de Nubik. Il y a certaines personnes qu’on a embauchées qui ont immigré ici, au Canada, mais elles n’ont pas besoin d’immigrer. On n’a pas besoin de les faire déménager. »
Les 100 employés sont tous permanents et travaillent dans un bureau 100 % virtuel. Katie Bussières explique qu’elle arrive à les retenir avec le style de gestion de l’entreprise. Tout d’abord, elle les garde motivés en leur offrant des défis et un plan de carrière. Ensuite, chaque employé a un rendez-vous hebdomadaire avec son gestionnaire qui lui demande : « Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ? »
« On est toujours en embauche et en recherche. On y va par urgence. Historiquement, notre concurrence était au Québec. Maintenant, les Américains viennent chercher de nos employés et offrent des salaires plus élevés. »
GSOFT
Même si le président de GSoft insiste sur le fait qu’il ne faut pas tomber dans la facilité en misant sur les gros salaires et les beaux bureaux pour attirer de la main-d’œuvre, n’empêche, l’entreprise a des locaux à faire rêver.
La stratégie de Simon De Baene est plutôt de donner un sens à son organisation.
« Je n’essaie pas de vous vendre mes produits Sharegate et Officevibe. Je parle de la révolution du travail et de notre volonté de changer comment les organisations fonctionnent. On est obsédés par cette mission-là, ce qui fait en sorte que les gens qui ont envie de participer à ça ont envie de se joindre à notre organisation. »
Simon De Baene suggère aussi d’aborder le problème du manque de main-d’œuvre d’une autre façon. Selon lui, il faut créer un modèle d’affaires qui n’oblige pas à recruter à perpétuité pour obtenir de la croissance.
« On est 230 employés. On souhaite avoir de la croissance, mais en même temps, on essaie de se débrouiller avec la gang qu’on a. Quand tu repenses à ta manière de fonctionner, tu réalises que tu n’as pas besoin d’embaucher nécessairement 15 nouvelles personnes. Recruter, c’est le chaos dans beaucoup d’organisations. Ça nous préoccupe beaucoup. Peut-être qu’on passe trop de temps à penser à ça plutôt que de penser à notre activité fondamentale. »
PREMIER TECH
Depuis deux ans, Premier Tech, qui est dans l’industrie de la tourbe, du traitement des eaux, de l’emballage et de la manutention de matériaux, a changé sa façon de recruter. Elle vend sa culture d’entreprise, son côté humain et l’importance qu’elle accorde au développement des compétences. Présente dans 26 pays avec 44 usines et 4500 employés, elle a constamment des postes à pourvoir.
« Ça m’empêche de dormir, avoue Line C. Lamarre, vice-présidente principale, développement organisationnel chez Premier Tech. Si on ne veut pas freiner l’entreprise, il faut être en mesure d’attirer des gens chez nous et de pourvoir des postes. Notre défi additionnel, c’est de les amener à Rivière-du-Loup. »
Depuis deux ans, Premier Tech a une équipe de 12 personnes spécialisées en acquisition de talent. L’entreprise vient de terminer une tournée d’embauche dans neuf villes du Québec.
« Notre stratégie, c’est d’aller vers les gens et d’aller chercher ceux qui ont de l’expérience, explique Line C. Lamarre. Nos leaders voudraient que l’embauche soit immédiate, mais c’est de semer des graines. C’est souvent sur le moyen et le long terme qu’on va trouver. »
INDUSTRIES LASSONDE
Jean Gattuso, président et chef de l’exploitation chez Industries Lassonde, affirme mettre l’accent sur la santé de ses consommateurs tout comme celle de ses employés. Il cite en exemple le gymnase destiné aux employés ainsi que l’implication de l’entreprise dans le marathon de Montréal.
Industries Lassonde est un leader nord-américain dans le développement, la fabrication et la vente de jus et de boissons de fruits et de légumes. Pour attirer des employés, elle mise sur ses emplois stables dans une industrie stable.
« Chez Lassonde, on a un très bas taux de roulement, 9 %. Je dis toujours : sois tu vas rester 3 mois, soit tu vas rester 30 ans. »
Si elle arrive à retenir sa main-d’œuvre, c’est grâce à sa culture d’entreprise près des gens.
« Je suis un amateur de hockey, explique Jean Gattuso. Soyez joueur-instructeur. Sautez sur la glace avec vos équipes. Parce que j’ai un principe : on n’envoie personne tout seul à l’abattoir. S’il y a un conflit, ne vous inquiétez pas, on est là avec vous. Les gens sentent qu’on est là pour les aider, qu’on forme une équipe, qu’on peut résoudre les problèmes et faire face à tous les challenges. »