les coconuts

Comme dans les films

L’huile de noix de coco n’est pas seulement populaire pour faire sauter les légumes. Ses multiples vertus hydratantes sont connues depuis des lustres. Et chez Les CocoNuts, on l’utilise comme ingrédient de base pour fabriquer un déodorant entièrement naturel, dont le succès a mené à l’ouverture d’une boutique à Saint-Bruno-de-Montarville.

Comme bien d’autres mères, Sarah Carey a pris un virage vert lors de la naissance du premier de ses trois enfants. Elle réussissait à trouver tous les produits qu’elle cherchait, sauf un déodorant… efficace.

Le reste de l’histoire fait penser à un scénario de film cliché : la jeune femme au foyer a créé un produit pour répondre à son propre besoin, contre toute attente, elle se met à vivre de sa création au lieu de retourner travailler dans le secteur de l’immobilier, et elle finit par gagner un prix d’entrepreneuriat. Cliché, mais bien vrai.

Rembobinons un peu. « Comme je cuisine et que j’aime jouer avec les ingrédients, c’était logique pour moi d’essayer de faire un déodorant, raconte-t-elle. Je me suis dit que j’allais tout enlever ce qui n’était pas nécessaire, dont les fragrances. Je voulais juste que ça fonctionne. » Elle se retrouve alors avec un produit ne contenant que trois ingrédients : de l’huile de noix de coco, de la fécule de marante et du bicarbonate de soude.

Ses amis et sa famille apprécient sa création et l’encouragent à la vendre. Nous sommes à l’hiver 2014 et l’été suivant, elle se présente au marché public de Saint-Bruno où elle propose son déodorant en format échantillon (dans un contenant de baume à lèvres). Une bonne idée qui attire les clients autrement réticents à payer 19 $ pour un produit dont ils ne connaissent pas l’efficacité. « La semaine suivante, ils revenaient l’acheter en gros format avec des amis qui, eux, m’achetaient l’échantillon ! »

En plus de vendre son produit en ligne, Sarah Carey le fait connaître au cours d’une foule d’événements et de salons. La croissance est au rendez-vous, si bien que la fabrication qui occupait une pièce de la maison passe dans le garage double, puis dans un quartier industriel, avant d’être confiée à un laboratoire.

De plus, une jolie boutique agrémentée d’une toile de l’artiste VéroniKaH a ouvert ses portes au centre-ville de Saint-Bruno-de-Montarville. « On voulait une boutique, car on vend un produit que les gens veulent sentir », lance l’entrepreneure rencontrée sur place.

D’autres produits, d’autres fragrances

On s’en doute, au fil du temps, l’autodidacte a créé d’autres produits à base d’huile de noix de coco bio. Les CocoNuts offre désormais des gommages au sucre et au sel qui sentent bon le café ou le pamplemousse rose, des baumes à lèvres (menthe, framboise-lime, etc.) et des pains de savon (vanille, pin des montagnes, etc.). Mais le produit chouchou de plusieurs, c’est Le petit pot… un petit pot qui ne contient qu’une chose : de l’huile de coco pure, extra-vierge, biologique, équitable et de première pression à froid. Les usages sont multiples : hydratant pour les pointes de cheveux et la barbe, soin contre les coups de soleil et les brûlures, démaquillant.

En quoi cette huile de coco se différencie-t-elle de celle en gros pot qu’on achète à l’épicerie ?

« On peut acheter du vin au dépanneur de la station-service et on peut en acheter dans l’Espace Cellier de la SAQ. L’huile de noix de coco, c’est la même chose. Moi, je n’utilise que la meilleure qualité qui existe. Vous ne pouvez pas trouver mieux. »

Grands Ballets, Prana et YogaTribes

Sarah Carey ne cache pas que son principal défi est de faire croître sa notoriété dans une industrie pleine de géants aux poches très creuses. L’une de ses astuces est de nouer des partenariats avec des personnes et avec des entreprises partageant les mêmes valeurs qu’elle.

Par exemple, le fabricant de noix et fruits séchés bio Prana donne des échantillons de ses produits dans ses commandes ; les abonnés de la plateforme YogaTribes (un calendrier partagé de classes et d’événements de yoga) ont accès à une offre promotionnelle unique sur le site des CocoNuts ; les Grands Ballets canadiens en font cadeau à leurs donateurs.

On peut même se procurer un baume à lèvres « édition spéciale Georges Brossard », avec une illustration d’insecte, dont les profits sont versés aux enfants atteints d’autisme au Québec.

Tout ce travail des dernières années a été récompensé en février par Artistri Sud qui lui a décerné le prix Entrepreneure de l’année. Mais c’est loin d’être la fin de l’histoire. Dans quelques semaines, un beurre corporel et une crème matifiante seront mis en marché. Et Sarah Carey ne manque pas d’idées pour d’autres produits et partenariats.

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