États-Unis

Washington annonce sa « Force de l’espace »

Washington — L’administration américaine a annoncé hier la création de la « Force de l’espace », sixième branche des forces armées souhaitée par le président Donald Trump, qui veut ainsi s’assurer que les États-Unis « dominent l’espace ».

« Le temps est venu d’écrire le prochain chapitre de l’histoire de nos forces armées, de nous préparer pour le prochain champ de bataille, a déclaré le vice-président Mike Pence dans une allocution devant les militaires au Pentagone. L’heure est venue d’établir la Force de l’espace des États-Unis. »

« La Force de l’espace, jusqu’au bout ! », a tweeté de son côté le président des États-Unis.

Les préparatifs sont désormais en cours pour faire de cette force spatiale la sixième branche des forces armées, aux côtés de l’armée de terre (US Army), de l’armée de l’air (US Air Force), de la marine (US Navy), du corps des Marines et des gardes-côtes, comme M. Trump l’avait ordonné en mai.

« Pour défendre l’Amérique, une simple présence dans l’espace ne suffit pas, nous devons dominer l’espace », avait alors déclaré le président.

Les militaires du monde entier dépendent de plus en plus des outils de géolocalisation pour leurs opérations, et la sécurisation des satellites est devenue un enjeu à l’importance croissante.

« L’espace a fondamentalement changé depuis une génération », a déclaré M. Pence.

« Aujourd’hui, d’autres nations cherchent à perturber nos systèmes basés dans l’espace et contestent comme jamais la suprématie américaine. »

— Mike Pence, vice-président des États-Unis

Et le vice-président de citer le lancement en 2007 par la Chine d’un missile qui a repéré et détruit un de ses propres satellites, ce qu’il a qualifié de « démonstration hautement provocatrice de la capacité croissante de la Chine à militariser l’espace ».

Il a également cité les projets russes de laser aéroporté et de missile destinés à détruire les satellites américains. « Nos adversaires ont déjà transformé l’espace en domaine de combat », a-t-il noté.

Scepticisme au Congrès

L’espace est actuellement placé sous la responsabilité de l’US Air Force, et l’administration Trump considère qu’en faire une branche à part entière permettra de débloquer plus de moyens pour ce domaine.

Mais la création de cette nouvelle branche militaire n’est pas assurée, car elle doit d’abord être approuvée par le Congrès. Or, de nombreux élus et hauts responsables du Pentagone s’inquiètent du coût représenté par le projet, notamment parce qu’il implique la création de centaines de postes administratifs.

Certains élus républicains ont soutenu publiquement le projet, mais de nombreux démocrates s’y opposent.

« On pourrait peut-être s’assurer que nos concitoyens ne meurent pas par manque d’assurance maladie avant de dépenser des milliards pour militariser l’espace. »

— Le sénateur démocrate Bernie Sanders, sur Twitter

Personne n’a le courage de dire à Donald Trump que c’est une « mauvaise idée », a tweeté pour sa part le sénateur démocrate Brian Schatz. « C’est dangereux d’avoir un dirigeant qu’on ne peut pas convaincre d’abandonner des idées farfelues. »

Le ministre de la Défense sceptique

Le secrétaire à la Défense Jim Mattis ne s’est pas exprimé hier, mais il s’était montré sceptique l’an dernier sur la nécessité de créer une Force de l’espace.

Dans une lettre au Congrès, il indiquait qu’il ne « voulait pas ajouter un service séparé qui aurait vraisemblablement une conception plus étroite des opérations dans l’espace, voire un esprit de clocher », ajoutant que cela créerait une nouvelle bureaucratie et que ce serait trop coûteux.

Mardi, devant des journalistes, il s’était déclaré favorable à la création d’un nouveau commandement militaire pour l’espace, sans toutefois aller jusqu’à soutenir l’idée d’une sixième branche des forces armées. « Il faut que nous considérions l’espace comme un domaine de combat en développement et il est certain qu’un commandement militaire fait partie des choses qu’on peut créer », avait-il indiqué.

Le vice-président a précisé que le processus se ferait par étapes, avec pour objectif de créer cette sixième branche d’ici à 2020, fin du mandat de M. Trump. Il a demandé au Congrès d’approuver un budget supplémentaire de 8 milliards sur les cinq prochaines années.

La première étape sera la création d’un nouveau commandement de l’espace, sur le modèle des commandements géographiques existants comme CENTCOM, le Commandement central chargé du Proche-Orient, ou AFRICOM pour l’Afrique, ou thématiques, comme le commandement stratégique (STRATCOM) responsable de l’armement nucléaire du pays.

L’équipe de campagne de Donald Trump pour l’élection de 2020 s’est emparée du dossier : elle a demandé aux partisans du président de choisir le logo de la prochaine Force de l’espace, pour l’imprimer sur des produits promotionnels.

États-Unis

L’expulsion de deux migrantes provoque la colère d’un juge

Un juge de Washington a ordonné, hier, qu’un avion renvoyant chez elles une mère et sa fille ayant demandé l’asile aux États-Unis rebrousse chemin. Il a aussi menacé le secrétaire américain à la Justice de le poursuivre pour outrage à magistrat, a indiqué une ONG. 

Les deux migrantes avaient porté plainte pour contester leur expulsion vers un pays d’Amérique centrale, et une audience consacrée à leur requête s’est tenue hier, a expliqué l’ACLU, la puissante organisation de défense des droits civiques, qui a déposé la plainte en leur nom. 

Selon l’ONG, le juge avait bloqué leur expulsion en attendant d’examiner l’affaire. Mais « alors que nous étions devant la cour, nous avons appris que le gouvernement avait expulsé une cliente et son jeune enfant à peine quelques heures auparavant, mettant leurs vies en danger », a affirmé l’ACLU dans une série de gazouillis. « Cela contredit l’engagement du gouvernement devant la cour selon lequel PERSONNE ne serait expulsé avant le lendemain au plus tôt. » 

« Le juge a ordonné au gouvernement de faire rebrousser chemin à l’avion et de ramener la mère demandeuse d’asile et son enfant aux États-Unis », a ajouté l’ONG. Et « il a dit que si le problème n’était pas résolu, il envisagerait des poursuites pour outrage à magistrat visant, pour commencer, le procureur général » Jeff Sessions. 

« Inacceptable »

Cité par le Washington Post, le juge Emmet G. Sullivan a qualifié la décision du gouvernement de les expulser de « scandaleuse ».

« Que quelqu’un qui cherche à obtenir justice aux États-Unis soit expulsé pendant que ses avocats plaident en sa faveur ? […]  Je ne suis pas du tout content. C’est inacceptable. »

— Le juge Emmet G. Sullivan

La mère et sa fille font partie d’un groupe de migrants « fuyant les violences conjugales et la brutalité des gangs » en Amérique centrale, ayant déposé plainte mardi avec l’aide de l’ACLU et du Center for Gender and Refugee Studies pour éviter l’expulsion.

En juin, M. Sessions avait annoncé que les États-Unis allaient durcir les procédures de demande d’asile afin de limiter le flux de migrants originaires d’Amérique centrale. Les allégations de violences conjugales ou de violences de la part de gangs ne seraient ainsi plus suffisantes pour déposer une requête aux postes-frontières, avait-il déclaré. 

Nouvelles sanctions imposées par Washington

La Russie promet une riposte 

La Russie a promis hier des mesures de rétorsion aux nouvelles sanctions imposées par les États-Unis dans la foulée de l’empoisonnement au novitchok, agent innervant, au Royaume-Uni, dénoncées par le Kremlin comme « inadmissibles », « inamicales » et « illégales ». « Quelles que soient les sanctions prises à l’encontre de la Russie, les mesures de représailles seront identiques », a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, assurant que Moscou ne plierait pas devant le « langage des ultimatums et de la force ». Les sanctions envisagées par Washington, qui portent sur l’exportation de certains produits technologiques, pourraient coûter « des centaines de millions de dollars » à l’économie russe, a indiqué un responsable américain ayant requis l’anonymat.

— Agence France-Presse

États-Unis

Les parents de Melania Trump reçoivent la nationalité américaine

Les parents slovènes de la première dame Melania Trump ont reçu la citoyenneté américaine hier lors d’une cérémonie officielle. Les beaux-parents du président Trump, Viktor et Amalija Knavs, ont prêté serment lors d’une cérémonie de naturalisation à New York. Depuis le mois de février, ils étaient résidents permanents aux États-Unis. Donald Trump s’est fait élire notamment sur la promesse de répondre avec fermeté à la question de l’immigration. Il n’a de cesse de critiquer un système connu sous le nom de « migrations en chaîne », dont semblent avoir bénéficié ses beaux-parents. Cette expression désigne des étrangers qui parviennent à venir légalement aux États-Unis grâce au parrainage de membres de leur famille qui ont immigré avant eux. — Agence France-Presse

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