Les jeunes de plus en plus bilingues, surtout au Québec
Selon les projections démographiques, le taux de bilinguisme chez les jeunes Québécois devrait dépasser les 50 % en 2030. L’auteur de l’étude, Martin Turcotte, note qu’au Québec, les enfants et les jeunes ont une plus grande tendance à cultiver leur maîtrise de la langue seconde avec le temps. « L’augmentation du taux de bilinguisme chez les enfants et les jeunes qui résident au Québec, ainsi que le taux de rétention alors qu’ils avancent en âge, a donc directement contribué à la progression du bilinguisme français-anglais au Québec », écrit-il.
C’est le taux de rétention chez les jeunes Québécois de 5 à 17 ans qui étaient bilingues en 2006 et le sont toujours en 2016, alors qu’ils étaient âgés de 17 à 27 ans. Dans le reste du Canada, cette proportion diminuait à 65 %. Il faut noter qu’au Québec, le taux de rétention était supérieur à 90 % dans tous les groupes d’âge, alors qu’au Canada ce taux était en général plus faible.
C’est la proportion de jeunes de 5 à 17 ans qui étaient bilingues en 2016 à l’Île-du-Prince-Édouard, qui se classe au troisième rang au pays en matière de bilinguisme. La surprise vient entre autres du fait que le Yukon et les Territoires-du-Nord-Ouest devancent l’Ontario à ce chapitre.
Ce n’est pas une surprise pour Lynn Thomas, professeure à la faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, de constater que le bilinguisme est plus élevé au Québec qu’ailleurs au Canada. « L’anglais, c’est la langue internationale. Nos jeunes qui jouent à des jeux vidéo en ligne le font souvent en anglais. Les gens font souvent des recherches sur Google en anglais pour obtenir plus de résultats. Bref, les francophones sont beaucoup plus exposés à l’anglais que les anglophones au français. »