Huit conseils pour un transfert d’entreprise réussi

Le concours les Médaillés de la relève a pour vocation de célébrer la réussite d’entreprises québécoises qui ont accompli avec succès leur processus de relève, notamment en conservant la pérennité de leur entreprise. PwC, d’anciens médaillés et les partenaires du concours nous livrent leurs meilleurs conseils pour réussir un transfert d’entreprise, qu’il soit familial ou entrepreneurial.

Agir de façon proactive

« Préparer son transfert d’entreprise est une aventure que l'on entreprend qu'une fois dans une vie et qui aura un impact immense sur la pérennité et la saine croissance de l'entreprise. Il ne faut donc pas avoir peur d’y réfléchir et de le planifier le plus tôt possible en s’entourant d'un réseau d'experts de confiance. La bonne nouvelle, c'est que tous les indicateurs se rangent actuellement en faveur des entrepreneurs, qui souhaitent se mettre en action : l'économie se porte bien et les conditions de financement sont avantageuses. C'est le moment d'en tirer profit! »

– Sonia Boisvert, associée, Leader Famille inc. chez PwC Canada

Un transfert, une importante charge d’émotion

« Un transfert d’entreprise, c’est une étape cruciale dans la vie d’un entrepreneur, autant du côté du cédant que de celui du repreneur. On parle souvent des nombreux éléments légaux, fiscaux ou financiers liés à ce type de transaction, et avec raison, mais il ne faut pas négliger toute la charge émotionnelle qui l’accompagne. Notre équipe en a vécues des émotions, au fil des années avec différents propriétaires du Québec. Nous comprenons donc cette réalité et nous sommes prêts à les épauler pour faciliter cet important processus dans le cycle de vie d’une entreprise. »

– Julie Morand, vice-présidente adjointe, Transfert d’entreprise et Financement de la chaîne d’approvisionnement, Banque Nationale

Ne pas avoir peur de voir grand

« D’après une étude récente de la BDC sur les transferts d’entreprise, plus de 40 % des entrepreneurs canadiens quitteront leur entreprise dans les cinq prochaines années. En tant qu’entrepreneur, que devez-vous faire pour éviter de laisser de l’argent sur la table? Voici six étapes à suivre : 1) continuer de réinvestir dans l’entreprise, 2) continuer de promouvoir la croissance, 3) produire des rapports financiers détaillés et fiables, 4) faire en sorte que l’entreprise ressorte du lot, 5) en matière de recherche d’acheteurs, privilégier la qualité plutôt que la quantité – et se faire aider, 6) ne pas avoir peur de voir grand. »

– Patrick Latour, premier vice-président, Capital de croissance et transfert d’entreprise, BDC Capital

Porter une attention particulière à la convention d’actionnaires

« Ce document est essentiel lorsqu’une entreprise est détenue par plusieurs actionnaires. Il confirme les règles sur deux volets principaux : la gouvernance et le transfert de l’entreprise. Les règles de composition du conseil y seront reflétées, mais on doit également prévoir l’évolution de ces règles dans le temps. Est-ce que certaines décisions requièrent l’approbation d’un actionnaire en particulier? Si la vente des actions à des non-actionnaires est restreinte, qui pourra les acquérir si un actionnaire s’en défait, lors de son décès par exemple? Qui pourra provoquer la vente de l’entreprise? Ce ne sont là que quelques-unes des questions à se poser. »

- Nathalie Gagnon, associée et avocate chez BCF Avocats d’affaires

Élaborer un plan de transition objectif et réaliste

« Élaborer un plan de transition peut souvent s’avérer complexe pour un entrepreneur, car il y a des considérations humaines, légales, financières, etc., à envisager. Il est donc suggéré d’impliquer, dès le début du processus, un investisseur dont les intérêts sont alignés avec ceux de l’entreprise. Il pourra conseiller le fondateur sur les moyens de sécuriser une partie de son patrimoine tout en assurant la pérennité de l’entreprise et l’appui à la relève – qu’elle soit familiale ou autre – dans la transition. Parmi les éléments que devrait contenir ce plan, on compte notamment la fixation d’objectifs, un échéancier réaliste, l’identification du ou des successeurs ainsi que l’élaboration de la structure financière. »

– Christian Dubé, premier vice-président, Québec, Caisse de dépôt et placement du Québec

L’accompagnement est la clé

« C’est au terme d’un exercice rigoureux qui aura duré six ans que notre famille a complété le transfert du Groupe Crevier à la troisième génération. Le succès de l’opération, nous le devons en partie à la firme mandatée pour nous accompagner dans la succession de l’entreprise, entre autres dans l’évaluation des repreneurs potentiels. Cela nous a permis de modérer la composante émotive et d’établir des règles claires. Nous pouvions également compter sur un plan stratégique, en intégrant la vision des deux générations impliquées, pour garder le cap sur la croissance de l’entreprise durant cette transition. »

– Jean-François Crevier, président, Groupe Crevier, Médaillé d’or de l’édition 2016 du concours Les Médaillés de la relève

Propulser l’héritage qui nous est laissé

« Le transfert d’une entreprise au sein d’une famille se limite rarement aux seules considérations financières et légales. Les émotions sont souvent au rendez-vous. Il faut en être conscient et être aussi patient. Qu’importe ce qu’on envisage pour l’avenir, le transfert d’une entreprise s’inscrit invariablement dans une forme de continuité. Chez Groupe Touchette, notre signature “Passion – Innovation” s’inspire de la personnalité d’André Touchette, notre fondateur. Beaucoup plus qu’un slogan, c’est l’héritage qu’il nous a laissé, que nous cherchons à maintenir et sur lequel nous bâtissons notre croissance. Cette signature nous guide dans la réalisation de notre plan de développement. »

– Nicolas Touchette, chef de la direction, Groupe Touchette, Médaillé d’or de l’édition 2017 du concours Les Médaillés de la relève

La codirection, une avenue de plus en plus considérée

« De nos jours, de plus en plus de reprises se font en codirection. À la suite de nos recherches menées au sein d’entreprises québécoises, voici quelques facteurs de succès : mener des projets entrepreneuriaux conjointement au sein de l’entreprise avant de prendre la direction; définir de manière claire les rôles entre les repreneurs; assumer leurs rôles sans ambiguïté face aux parties prenantes (internes et externes); se montrer soudés vis-à-vis de ces mêmes parties-prenantes; être compétents pour diriger et avoir des profils complémentaires; mettre en place des mécanismes qui permettent d’assurer la prise de décision dans le cas d’une divergence majeure entre les codirigeants. »

- Luis Cisneros, directeur scientifique, Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale / HEC Montréal

Six entreprises québécoises remporteront les honneurs au concours Les Médaillés de la relève 2018 dans deux catégories : Relève familiale (Or – Argent – Bronze) et Relève entrepreneuriale (Or – Argent – Bronze). Découvrez-les le 1er juin prochain dans cette section de La Presse+.

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