L’avenir de Vidéotron passe par Fizz et Helix

L’avenir de Vidéotron s’écrit en deux mots : Fizz et Helix. Il s’agit de nouveaux produits qui alimenteront la croissance de la société d’ici 2022.

Fizz est un fournisseur de forfaits cellulaire et internet bon marché, un concurrent de Fido, qui appartient à Rogers, et Koodo, le pendant de Telus.

Destinée aux 18 à 35 ans, la marque Fizz, lancée sous forme bêta en septembre dernier, permet de reporter ses données inutilisées au mois suivant ou encore de les transmettre à un ami ; une caractéristique susceptible de faire un tabac auprès des utilisateurs, selon la publication internet spécialisée mobilesyrup.com. Fizz sera entièrement numérique, sans centre d’appels.

« C’est très différent du Vidéotron que vous connaissez », a fait remarquer Manon Brouillette, présidente et chef de la direction sortante de Vidéotron. Elle prenait la parole devant le Cercle canadien de Montréal, hier midi. « On voulait être là où on ne nous attendait pas. […] On est très fiers de ce nouveau bébé. »

Avec cet ajout, Vidéotron espère atteindre 25 % de parts du marché du sans-fil au Québec d’ici 2022. Elle en détient actuellement 17 %, tandis que Bell en contrôle 30 %.

Helix

Quant à Helix, il s’agit d’un début de réponse à Google Home. Technologie issue du partenariat avec l’américaine Comcast, Helix est le nouveau nom donné au service Illico multiplateforme, en évolution.

« C’est un réel statement d’innovation que l’on propose, a insisté Mme Brouillette. Helix permet de déployer un écosystème capable d’évoluer à grande vitesse, qui va être capable de concurrencer avec les GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon] tout en respectant notre ADN et en s’adaptant aux besoins de nos clients dans leur foyer de plus en plus connecté, partout au Québec. »

Le service proposera une expérience télé évoluée, grâce à la technologie IP, un peu à l’image de Fibe chez Bell.

De plus, il sera désormais possible aux clients de Vidéotron de parler à leur télécommande. « Une commande vocale qui va dorénavant transcender toute la connectivité à la maison. De contrôler son chauffage avec la commande vocale, ça va être simplifié comme ça ne se peut pas », a-t-elle donné comme exemple. Le service incorporera en effet des composantes de domotique, d’où l’analogie avec Google Home.

Mme Brouillette a annoncé récemment son départ de l’entreprise de 7000 employés et de 3 milliards de dollars en revenus annuels. La quinquagénaire occupait ce poste depuis cinq ans. Elle était entrée au service de Vidéotron il y a 15 ans. Mme Brouillette a pris soin de préciser au début de son allocation qu’elle ne parlerait pas de ses plans d’avenir. Elle n’a pas non plus rencontré les journalistes après son allocution, ce qui est pourtant coutume dans ce genre de causerie.

Le nouveau Desjardins de l’Est

Cet automne, plus de 1000 employés de Desjardins, principalement attitrés au centre d’appel, se sont installés dans la tour du Stade olympique. La Presse a visité hier les nouveaux bureaux de 150 000 pieds carrés, aménagés en collaboration avec la firme Provencher Roy.

Les nouveaux bureaux de Desjardins, dans l’est de Montréal, occupent les étages 1 à 7 de la tour du Stade olympique, restés vides pendant 30 ans. L’aménagement a été fait au centre pour laisser le maximum de lumière. Les plafonds ont 9 pieds, même si la hauteur originale était d’une vingtaine de pieds. 

À l’accueil, un luminaire rappelle la première toile du stade. Dans les bureaux, l’aménagement reste toutefois sobre. « Bien des éléments sont tendance, dit Mathieu Desrosiers, directeur principal, stratégie et performance. Mais au quotidien, il faut se demander s’ils sont utiles. On ne voulait pas d’éléments tape-à-l’œil. La tour en soi est exceptionnelle. » 

Desjardins propose un environnement zéro papier et sans bureau attitré. « Les gestionnaires n’ont plus de bureaux fermés, mentionne Mathieu Desrosiers. Les rencontres se font à aire ouverte. Mais quand on a besoin d’intimité, il y a des bureaux fermés. » 

Au début du projet, il y a trois ans, Desjardins a identifié des ambassadeurs pour recueillir et transmettre les besoins et commentaires des employés. « On a instauré un dialogue continu, dit Mathieu Desrosiers. L’équipe de projets est encore présente pour les ajustements. »

Un système de haut-parleurs projette un bruit blanc. « Comme un bruit sourd qui permet de cacher le son, explique Mathieu Desrosiers. C’est propre à tout centre d’appel, mais le béton a amené un enjeu de plus. » 

« Au départ, les yeux se sont écarquillés quand on a annoncé qu’on déménageait ici, car on avait en tête l’image de l’éléphant blanc, raconte Mathieu Desrosiers. Mais le bail arrivait à échéance, les gens demandaient qu’on change d’environnement et c’était devenu trop dense dans nos bureaux de L’Assomption qu’on occupait depuis 1998. »

Les espaces de travail font la part belle aux poutres de béton d’origine. À quelques endroits, on remarque des marqueurs pour analyser la dégradation des matériaux. 

La cafétéria, de 400 places, est située au deuxième étage. Une partie peut se transformer en auditorium. Une application, baptisée Espace4141, permet par ailleurs aux employés de consulter le menu du bistro et de commander leur repas avant de le récupérer. 

Programme de protection des salariés

Une indemnité de 3700 $ pour chaque employé de Sinorama

Les 160 employés de Vacances Sinorama toucheront au cours des prochaines semaines une indemnité qui devrait atteindre 3700 $, selon nos informations.

Lorsqu’une entreprise déclare faillite, comme c’est le cas de Vacances Sinorama, les employés bénéficient de certaines compensations en vertu d’un programme fédéral appelé Programme de protection des salariés (PPS). Cette protection permet aux employés de toucher un maximum de 3700 $ environ. Tout indique que la plupart des employés de Sinorama auront droit à ce maximum, compte tenu de ce qui est pris en compte dans le calcul de compensation.

Essentiellement, les employés ont droit aux salaires et aux vacances impayés, mais également à une indemnité qui couvre le préavis de licenciement de 12 semaines. L’avis de licenciement n’ayant été donné qu’une semaine avant la fin de cessation d’emploi (21 septembre), il y a un écart de 11 semaines de salaire qui peut être réclamé dans le PPS. Ces 11 semaines devraient excéder nettement le maximum de 3700 $ permis pour la grande majorité des employés.

Normalement, le syndic de faillite de Vacances Sinorama, Groupe Serpone, devrait transmettre à chacun des employés un avis, que ces derniers doivent remplir et renvoyer. Il n’est pas certain que l’avis sera transmis par le syndic avant l’assemblée des créanciers, le 6 novembre, mais les employés feraient bien de suivre attentivement leur courrier, sinon de s’assurer que le syndic a bien dans ses dossiers leurs bonnes coordonnées.

Le site d’Emploi et développement social Canada est assez explicite à cet égard. 

Le gouvernement fédéral se remboursera une partie des 500 000 à 600 000 $ que lui coûteront les indemnités du PPS à même les actifs de la faillite. Ses droits sur l’actif comme créancier prioritaire se limitent toutefois aux salaires et vacances impayés, qui pourraient atteindre environ 300 000 $.

Officiellement, Vacances Sinorama a un actif de 785 000 $ et des dettes déclarées de 13,5 millions. À ces dettes, il faut ajouter une estimation de plus de 35 millions dus aux clients lésés de Montréal, de Toronto et de Vancouver, dont l’essentiel sera épongé par des fonds d’indemnisation publics.

Ironiquement, le programme PPS ne s’applique que pour les entreprises en faillite. Les employés de Sinorama Travel, à Vancouver, et Sinorama Holidays, en Ontario – qui ont fermé sans déclarer faillite – n’auront donc pas droit aux 3700 $.

Au tour de Loto-Québec de quitter le Centre Bell

Le Centre Bell s’apprête à voir Loto-Québec quitter l’une de ses loges puisque la société d’État a décidé de ne pas renouveler un de ses contrats lorsqu’il viendra à échéance, le 31 août 2019.

Elle emboîte ainsi le pas à la Société des alcools du Québec, à Hydro-Québec, à la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi qu’à Investissement Québec, qui ont décidé de ne plus louer de loges de manière permanente dans le but d’assister aux matchs du Canadien de Montréal et d’autres événements, comme des concerts.

Loto-Québec a confirmé ses intentions dans le cadre d’une réponse à une demande d’accès à l’information qui a récemment été publiée sur son site web.

« La société a procédé à une analyse pour déterminer si, en fonction des objectifs visés, il y avait lieu de prolonger ce contrat, a-t-elle expliqué dans sa réponse. Par la suite, la décision a été prise de ne pas renouveler le contrat de la loge au Centre Bell. »

Pour 2017-2018, Loto-Québec a assumé une facture de 315 148 $ pour cette loge qu’elle loue depuis 1996 contre 308 577 $ lors de l’année précédente. Ce contrat s’échelonnait sur sept ans.

La société d’État a expliqué que cette loge était surtout utilisée pour son réseau de distribution de loteries, qui relevait du « secteur privé », soit les détaillants, ajoutant que l’objectif était d’utiliser la loge « aux fins de concours ou de promotions des ventes ».

« [Loto-Québec] est en concurrence pour la promotion de ses produits avec d’autres entreprises qui utilisent ce même réseau », souligne-t-elle dans sa réponse.

Autre entente à réévaluer

Depuis 2003, la Société des casinos du Québec, une filiale de Loto-Québec, loue également une loge pour ses principaux clients qui, par leurs dépenses de jeux, « couvrent indirectement » les frais de location.

Cette entente, qui se termine le 31 août 2021, sera également réévaluée dans l’année précédant l’échéance.

C’est à la fin des années 2000 que les sociétés d’État ont commencé à ne plus louer de loges au Centre Bell. Hydro-Québec avait décidé de résilier son entente le 3 novembre 2009. La dernière décision du genre avait été prise par Investissement Québec lors de la saison 2014-2015.

Pratique moins courante

Marie-Soleil Tremblay, professeure à l’École nationale d’administration publique, a estimé qu’il s’agissait d’une pratique de moins en moins courante au sein de l’appareil public.

« Par exemple, lorsqu’un cabinet d’avocats amène des clients, c’est une façon de tisser des liens, a-t-elle expliqué au cours d’un entretien téléphonique. Une société d’État est souvent un monopole. On pourrait quand même se dire qu’il est important de les voir développer des relations avec des fournisseurs, mais elles sont dans une situation de monopole. »

Il y a un peu plus de 130 loges au Centre Bell, mais il n’y a pas de liste d’attente pour en louer, a indiqué le vice-président principal, affaires publiques et communications, du Tricolore, Paul Wilson.

Quand les principales sociétés d’État ont-elles cessé la location d’une loge au Centre Bell ?

Hydro-Québec : à la fin de la saison 2009-2010

Caisse de dépôt et placement du Québec : 2011-2012

Société des alcools du Québec : 2011-2012

Investissement Québec : 2014-2015

Loto-Québec : 2018-2019

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