Groupe Ungava

Broyer, compacter et emballer des déchets

L’entreprise Groupe Ungava de Chibougamau, spécialisée dans la collecte des ordures et des rebuts industriels, s’apprête à tester une nouvelle technologie permettant de prolonger la vie utile des sites d’enfouissement au Québec.

« Ça fait trois ans qu’on travaille sur cette technologie avec l’aide financière, notamment, de la Société du Plan Nord, souligne Maxime Poirier, 31 ans, président de l’entreprise familiale. On va bientôt en voir les résultats, sur le terrain, avec le projet pilote qui sera lancé cet été sur le site de Minerai de fer Québec, à Fermont. »

Cette « machine à broyer et à compacter » les ordures baptisée « Compact-Thor », a été développée en partenariat avec la firme Gyrotrac, en Beauce.

« C’est une machine unique, avec une technologie qui pourrait éventuellement être exportée, précise-t-il. Le principe est simple. On compacte les ordures et on en fait des ballots enrobés d’une membrane biodégradable. »

« Ce faisant, avec cette méthode de compactage, ajoute-t-il, on est en mesure de multiplier par quatre le volume des ordures, en plus de réduire les coûts de transport vers les sites d’enfouissement. »

« L’idée nous est venue en observant la façon dont les agriculteurs ramassent le foin. Pour en faciliter le transport, ils en font des ballots. On s’est dit, alors, qu’il fallait cesser de transporter nos poubelles lousses et on a travaillé sur notre concept de machine ! »

— Maxime Poirier, président de Groupe Ungava

Des enjeux environnementaux

M. Poirier n’est pas sans savoir qu’envoyer les ordures dans les sites d’enfouissement pose un défi environnemental de plus en plus complexe. « Et nous savons tous que la facture liée à l’enfouissement est de plus en plus élevée, soulève-t-il en toute connaissance de cause. D’où l’importance de trouver des façons innovantes d’en faire une gestion intelligente. »

Il espère maintenant que des municipalités qui gèrent des sites d’enfouissement iront de l’avant et souhaiteront essayer ce nouvel outil technologique.

« Le secteur privé se montre réceptif, dit-il. Il reste maintenant à convaincre les municipalités. »

Une rapide expansion

Par ailleurs, tout en consacrant une partie de ses énergies à commercialiser la machine à compacter les ordures, Maxime Poirier veille sur les activités quotidiennes de la PME dirigée par les membres de sa famille.

« Nous avons acquis l’entreprise il y a cinq ans et depuis, nous ne cessons de prendre de l’expansion, soumet-il. Nous voulons nous démarquer en proposant une façon différente de traiter les rebuts, tant dans le secteur résidentiel, industriel que minier. »

L’entreprise compte parmi ses clients la minière Stornoway, Goldcorp, Nemaska Lithium, Minerai de fer Québec. « Nous leur proposons des solutions clés en main, un plan de gestion des déchets, dit-il, et ça fait l’affaire de nos clients. On fait même de la sensibilisation à l’endroit des employés des minières sur le traitement des déchets. On étiquette les conteneurs pour s’occuper soit du gypse, soit du métal, soit du bois. On peut ainsi mieux récupérer ce qui est récupérable. »

Maxime Poirier ne cache pas que la région du Nord-du-Québec mise sur la reprise des activités minières pour stimuler son économie. « C’est important pour la région et ça nous permet de nous maintenir, comme entreprise, soulève-t-il. Nous savons tous qu’il ne faut pas rater notre chance, quand elle passe. Et on espère bien qu’il y aura une vraie reprise pour créer des emplois. »

Mais il ajoute : « Nous continuons de manquer de main-d’œuvre et c’est un obstacle de taille. Il faudra trouver des solutions pour y remédier. »

Groupe Ungava en bref

Actionnaires : Maxime Poirier, Luc Poirier, Jean-Michel Poirier, Manon Lapointe (75 %) ; Pierre Robert (25 %)

Nombre d’employés : 30

Chiffre d’affaires : 5,5 millions

Clients : Ville de Chibougamau, réserves autochtones, minières

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