Selfie Project

Dans les coulisses d’un égoportrait

Il y a cinq ans, la photographe Véronique Duplain lançait son Selfie Project. Le défi ? Prendre un égoportrait par jour, durant tout février. Pour cette cinquième édition, La Presse s’est rendue en studio afin d’assister au « making of » d’une photo. Récit en mots et en images.

Le projet

C’est sur « un coup de tête » que Véronique Duplain décide de lancer son projet il y a cinq ans. La jeune femme s’intéressait beaucoup à la photographie et avait envie de se plonger dans le vif du sujet afin de mieux maîtriser l’art du portrait, du cadrage, de l’éclairage et de la postproduction. « Comme je ne trouvais personne pour servir de modèle, j’ai décidé de me prendre moi-même en photo ! », raconte-t-elle, ajoutant qu’elle a appris à utiliser Photoshop grâce à son projet. Le Selfie Project était né et aujourd’hui, Véronique travaille comme photographe professionnelle.

Le concept

Elle se donne comme mission de publier un selfie par jour, chaque jour, durant tout le mois de février. Attention, on est loin ici de l’égoportrait capté avec un téléphone intelligent. Pour chaque photo, Véronique crée un concept unique qui capte l’attention par sa mise en scène, son esthétisme, ses effets visuels.

« J’ai développé mon style à travers ce projet, je prends plaisir à faire des jokes visuelles, à pousser plus loin des concepts qui choquent, étonnent, font réfléchir ou rire. » Sur Food Guilt, on la voit sur le point de mordre dans un burger du McDonald’s devant des fruits et légumes aux yeux arrondis ; dans Selfiction, elle semble faire de la télékinésie en tordant une cuillère qui flotte dans les airs par la seule force de son mental. Comment trouve-t-elle toutes ses idées ? Elle y pense l’année durant et note tous ses flashs sur son téléphone.

La réalisation

Pour réaliser chaque photo, jusqu’à six heures de travail sont nécessaires – sans compter tout le travail de préproduction pour trouver les éléments du décor, du costume, etc. Les photos se font la plupart du temps chez elle, mais parfois dans un studio ou d’autres endroits si son espace n’est pas adapté à son concept.

La photographe fait tout elle-même – maquillage, style vestimentaire, cadrage, lumière, tests, ajustements, travail de postproduction –, ou presque, car elle reçoit sporadiquement de l’aide d’amis. « Mais c’est toujours moi qui pèse sur le déclencheur ! », assure-t-elle, à l’aide d’une petite manette qu’elle cache dans le creux de sa main ou d’un vêtement et qui active la caméra à distance. Parfois, il arrive que son idée initiale ne fonctionne pas et elle doit réagir prestement, comme cette fois où elle a fini par prendre une photo d’elle dans la salle de bains… en train de tirer son double de la toilette avec un siphon !

La photo du jour

La Presse s’est rendue cette semaine au CS Studio, à Montréal, afin d’assister au « making of » de la photo qui sera publiée aujourd’hui. « Cette photo, assez personnelle, est inspirée de Dancing in the Rain. C’est une réflexion personnelle sur le fait que parfois, on est confronté à des tempêtes d’émotions et qu’on peut en faire le maximum et ne pas se laisser abattre », détaille-t-elle. Pour voir le résultat final, rendez-vous sur le compte Instagram de la photographe.

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