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Réseaux sociaux

Comment distinguer le vrai du faux

Saviez-vous que le corps de Walt Disney n’a jamais été congelé, mais bien incinéré en 1966  ? Un demi-siècle plus tard, on réalise que les légendes urbaines comme celle-là ont pavé la voie aux fake news d’aujourd’hui. Ces histoires paraissent crédibles à première vue, mais s’avèrent sans fondement dès qu’on s’y attarde un peu. Ainsi, avant de partager une histoire-choc diffusée sur les réseaux sociaux, on s’assure qu’elle tient la route. Voici comment.

Pourquoi les fausses nouvelles sont-elles aussi répandues ?

Sur les réseaux sociaux, une fausse histoire peut être reprise des milliers de fois et persister pendant des années. Pourquoi  ? Sur ces plateformes, le format des fils de nouvelles présente d’emblée les grands titres, mais il faut cliquer (et lire) pour avoir l’histoire complète. Des gens peuvent ainsi facilement partager un texte sans l’avoir lu, augmentant la portée d’une fausse rumeur.

Les dangers de partager avant de vérifier

De tels partages aveugles ne sont pas sans conséquence. Lorsqu’elles se répandent, ces fausses histoires alimentent le sentiment de méfiance envers l’information, ce qui peut miner la crédibilité des véritables nouvelles. Diffuser à répétition des fausses nouvelles peut également ternir votre réputation auprès de vos contacts en ligne.

Comment reconnaître les fausses nouvelles

Les histoires les plus populaires sont celles qui semblent plausibles. Toutefois, dans la plupart des cas, des indices permettent de reconnaître qu’il s’agit d’un canular.

L’éditeur semble-t-il crédible  ? Vérifiez l’adresse du site web où est publiée la nouvelle. S’agit-il de celle d’un grand média reconnu  ? Ou d’une adresse qui ne fait que ressembler à celle d’un grand média  ? Dans le deuxième cas, il pourrait s’agir d’un site web clandestin ou satirique, où la fausse nouvelle est une forme d’humour ou de critique de l’actualité. S’il s’agit d’un message d’organisme public (ex. : Service de police), y trouve-t-on le nom d’une personne-ressource accompagné de ses coordonnées ? Soyez encore plus alerte si cette « nouvelle » provient d’un particulier.

Est-ce que le texte est bien écrit  ? Ou est-il plutôt bourré de fautes, avec beaucoup de MAJUSCULES et de signes de ponctuation ? ! ? ! Bien que personne ne soit à l’abri de l’erreur, les sources fiables respectent généralement des standards de rédaction et de révision très élevés.

Est-ce que la nouvelle est toujours d’actualité  ? Vérifiez la date de parution : il arrive que d’anciennes histoires de sources crédibles refassent surface plusieurs années plus tard et soient – présentées hors contexte – interprétées différemment.

Y a-t-il des citations  ? Des statistiques  ? Des faits  ? Le journalisme de qualité s’appuie sur des faits et de la recherche, nécessitant parfois même un véritable travail de détective. Un texte vague, n’offrant aucune donnée chiffrée ou citation, doit être approché avec réserve –  en particulier s’il traite d’un enjeu complexe.

La nouvelle a-t-elle été reprise par d’autres médias  ? Les médias reconnus vérifient généralement l’information avant parution :  si une histoire n’a été reprise par aucun grand site web d’actualités, il y a un risque qu’elle soit fausse. Surtout si cette publication – que vous vous apprêtez à partager – provient d’un individu et qu’aucun site crédible n’a repris l’information.

Est-ce que les images pourraient avoir été trafiquées  ? Même si les logiciels d’édition photo permettent de créer de fausses images d’un grand réalisme, certains détails demeurent difficiles à falsifier. Vérifiez si l’éclairage et les ombres d’une image semblent logiques et si les contours d’une personne sont nets –  en particulier les cheveux. En visitant images.google.ca et en utilisant la fonction Recherche par images, vous pouvez également découvrir si une image a été reprise par d’autres sources crédibles.

Dans le doute, consultez un site web de vérification des faits. Des sites web spécialisés se consacrent à vérifier des faits et à démentir les fausses rumeurs. Légendes urbaines, fake news, photomontages : ces histoires y sont clairement identifiées comme vraies ou fausses en plus d’être accompagnées d’explications détaillées et de sources crédibles. Bien que disponible en anglais seulement, Snopes.com est une ressource fiable pour confirmer qu’une nouvelle est véridique.

Deux exemples de fausses nouvelles largement partagées

Le rectangle au bas des tubes de dentifrice indique s’ils contiennent des produits chimiques ou non.

Cette publication, publiée par un Belge en 2015 et partagée plus de 187 000 fois, est fausse. Ces rectangles de couleur ne détaillent aucunement la composition du produit (qu’il soit naturel, chimique ou médicinal). Il s’agit plutôt d’un point de repère pour les chaînes de montage qui produisent le tube.

Un enlèvement d’enfant en Beauce.

Cette « nouvelle », dont la première publication daterait de 2013, est malheureusement encore partagée aujourd’hui. Le fait qu’aucun contact ne soit fourni, que ce soit la Sûreté du Québec, un poste de police, un organisme ou encore la famille, devrait soulever un doute dans votre esprit. L’abus de majuscules aussi.

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