Économie

Le déficit fédéral grimpe à 260 milliards, selon le DPB

Le directeur parlementaire du budget (DPB) Yves Giroux prévoit maintenant que le déficit s’établira à 260 milliards de dollars pour l’exercice financier en cours en tenant compte des mesures annoncées depuis sa dernière mise à jour publiée le 30 avril. Témoignant devant le comité sénatorial des finances, mardi, M. Giroux a estimé que le premier ministre Justin Trudeau et ses ministres du cabinet avaient annoncé l’équivalent de 7,6 milliards de dollars en nouvelles dépenses au cours du dernier mois. Le DPB prévoit d’ailleurs publier une mise à jour de l’impact de la crise de la COVID-19 et de la chute des prix du pétrole sur les finances publiques du gouvernement fédéral en juin. L’ampleur du déficit devrait faire passer la dette accumulée à près de 1000 milliards dollars au cours des 12 prochains mois – un seuil qui porterait le ratio de la dette en proportion de la taille de l’économie d’environ 31 % à 48 %. — Joël-Denis Bellavance, La Presse

COVID-19

Industrie agroalimentaire, secteur manufacturier et transport aérien

Quelques nouvelles économiques liées à la crise

Aide d’Ottawa à l’industrie agroalimentaire

Avoir plus de jeunes dans l’industrie agroalimentaire. Voilà l’objectif que s’est fixé le gouvernement fédéral en investissant 9,2 millions pour bonifier un programme d’aide qui permettra aux entreprises, notamment les agriculteurs, touchés par la pénurie de main-d’œuvre, d’embaucher davantage de travailleurs âgés de 15 à 30 ans et de créer 700 emplois. Une aide toutefois considérée comme « une goutte dans l’océan » par l’Union des producteurs agricoles (UPA). L’organisation considère que 700 emplois pour tout le Canada, c’est nettement insuffisant. « Les besoins sont beaucoup plus grands, estime Patrice Juneau, porte-parole de l’UPA. Des milliers d’agriculteurs d’un océan à l’autre essuieront des pertes majeures cette année, en raison de la pandémie. » — Nathaëlle Morissette, La Presse

Le secteur manufacturier à la baisse

Un sondage mené auprès des fabricants canadiens indique une baisse de la production relative à un recul de la demande dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Le sondage de Manufacturiers et Exportateurs du Canada a révélé que les deux tiers des répondants ont vu leur production chuter en dessous de la normale. Environ la même part des répondants s’attend à une baisse de la production qui durerait au moins de trois à six mois. Un quart des 320 fabricants qui ont répondu au sondage mené en mai ont déclaré que la production avait baissé de plus de 50 %, tandis que la moitié des fabricants ont déclaré que la baisse se situait entre 25 et 50 %. Au Québec, 59 % des répondants ont dit que la production a chuté sous le niveau normal. — La Presse canadienne

Plus de 300 milliards de pertes pour le transport aérien

L’Association internationale du transport aérien (IATA) a chiffré à 314 milliards de dollars l’impact de la pandémie sur le chiffre d’affaires des compagnies aériennes en 2020, soit une chute de 55 % par rapport à 2019. Et le transport aérien ne devrait pas retrouver son niveau de trafic d’avant-pandémie avant 2023, selon l’association. Mardi, on a d’ailleurs appris la faillite de LATAM, la principale compagnie aérienne d’Amérique latine. Faute de pouvoir honorer ses échéances financières, l’entreprise s’est placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine, qui permet aux entreprises de se restructurer à l’abri des créanciers. Elle emploie plus de 42 000 personnes. — Agence France-Presse

Porter Airlines : vols suspendus jusqu’au 29 juillet

Porter Airlines a prolongé d’un mois la suspension de tous ses vols, jusqu’au 29 juillet. Le chef de la direction du transporteur aérien, Michael Deluce, a expliqué mardi que l’incertitude soutenue attribuable aux restrictions de voyages gouvernementales, notamment la fermeture des frontières, empêchait l’entreprise d’exploiter ses vols. Porter Airlines a interrompu ses vols le 21 mars, alors que la mise en œuvre de mesures pour contrer la pandémie de COVID-19 entraînait une forte baisse de la demande pour les voyages. Le transporteur avait précédemment prévu la reprise de ses vols le 29 juin. — La Presse canadienne

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Facebook lance son programme d’aide aux PME

Plus de deux mois après en avoir fait l’annonce, Facebook a finalement commencé mardi à accepter les candidatures à son programme d’aide aux PME, qui devrait verser 3,5 millions à des entreprises de quatre agglomérations canadiennes.

Le programme est offert aux entreprises de 2 à 50 employés des agglomérations de Montréal, Toronto, Ottawa-Gatineau et Vancouver, soit là où Facebook tient des bureaux. Les candidates doivent être des entreprises à but lucratif, exister depuis plus d’un an et « connaître des difficultés liées à la COVID-19 ».

Facebook choisira environ 650 entreprises auxquelles elle remettra 5200 $ : 3200 $ en argent comptant et 2000 $ en crédits publicitaires sur sa plateforme. Il a été impossible, mardi, de savoir à quel moment ces sommes seront acheminées. La période de candidatures est ouverte jusqu’au 2 juin.

Bien que le formulaire initial à remplir ne soit pas aussi exigeant, les conditions d’utilisation présentées par Facebook et Ureeka, l’entreprise chargée d’administrer le programme, indiquent que les candidats acceptent de fournir une multitude de données sur eux et leur entreprise, notamment : race, genre, orientation sexuelle, plans d’affaires, dossiers de présentation, revenu déclaré, situation économique, renseignements sur leurs actifs et passifs, antécédents professionnels, etc.

« Ce programme a été conçu pour aider les petites entreprises à rester à flot, et toute suggestion selon laquelle nos motivations seraient ailleurs est fausse », a rétorqué par écrit un porte-parole de Facebook Canada.

Des « juges bénévoles »

Pour sélectionner les entreprises qui recevront ces prêts, Facebook fera appel à des « juges bénévoles », peut-on aussi lire dans les conditions. Ceux-ci auront accès aux données fournies par les entreprises, mais leur identité n’a pas été publiée. Un organisme américain du nom de 1863 Ventures fait aussi partie de ceux qui peuvent avoir accès aux données. Celui-ci est utilisé « uniquement pour gérer les virements de fonds transfrontaliers, ainsi que pour les questions fiscales et comptables qui s’y rapportent pour les bénéficiaires de subventions », a expliqué Facebook dans une réponse écrite.

Les membres d’un conseil consultatif « fourniront à Facebook et aux partenaires du programme un point de vue et une expertise à l’échelle locale », explique Facebook. Ces membres proviendront de la Chambre de commerce du Canada, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), ainsi que des chambres de commerce des villes de Toronto, Ottawa, Gatineau et Vancouver, mais pas Montréal.

« C’est une période chargée pour les chambres de commerce du pays, et bien que nous ayons consulté et invité plusieurs organisations de la région de Montréal, nous comprenons que tout le monde n’a pas la capacité de jouer un rôle officiel au sein de notre Conseil consultatif », a indiqué Facebook par courriel.

De son côté, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain affirme tout simplement ne pas avoir été consultée.

— Jean-François Codère, La Presse

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