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Voyager et manger végé

Quand on voyage, on est souvent appelé à faire des découvertes culinaires… pour le meilleur et pour le pire. Mais si on est végétarien ou végétalien, est-il possible de garder ses habitudes à l’autre bout du globe ? Annie Ferland, nutritionniste et grande voyageuse (en plus d’être majoritairement végétarienne dans la vie de tous les jours), nous donne cinq trucs pour s’adapter – ou pour embrasser la nouveauté !

Être ouvert

« Ma première règle de base, qui est peut-être la plus importante quand on voyage tout en étant végétarien, c’est d’être prêt à accueillir les aventures et de ne pas être trop rigide dans les situations qui peuvent survenir », énonce d’emblée Annie Ferland, qui est aussi docteure en pharmacie. Surtout que, d’un pays à l’autre, les interprétations du mot « végétarien » peuvent grandement varier… comme elle l’a constaté elle-même lors d’un voyage en Bolivie, où on lui a servi du ragoût de lama après qu’elle a commandé un plat végé. « Pour le chef, le lama était végétarien, puisque l’animal lui-même se nourrissait d’herbes dans la montagne ! Donc, ça peut donner lieu à des situations cocasses… et d’ailleurs, je l’ai mangé et c’était très bon. »

Visiter les marchés publics

Si on tient vraiment à ses principes, la meilleure façon de les respecter est de visiter les marchés publics et de cuisiner nous-mêmes, soutient Annie Ferland. En plus, arpenter ces endroits sert bien souvent à prendre le pouls d’une ville. « Les marchés publics, c’est le cœur d’une communauté et de la culture culinaire d’un endroit. Donc, si on va s’imprégner de ces odeurs et de ces saveurs, c’est certain qu’on va goûter le local et ça nous permet de faire des choix qui nous conviennent », poursuit la nutritionniste, également auteure du blogue Science et fourchette.

Car effectivement, acheter notre propre nourriture constitue la meilleure façon de savoir exactement ce qu’il y a dans notre assiette. « Cuisiner à partir des aliments trouvés au marché, c’est la solution 100 % sûre que toutes nos options vont être végétariennes ou végétaliennes. »

Se concentrer sur ce qu’on veut manger

Lorsqu’on se frotte à d’autres cultures, on peut parfois involontairement froisser les gens qui nous offrent à manger. Il faut donc soigner notre approche, par exemple en insistant sur ce qu’on veut manger plutôt que sur les aliments qu’on souhaite écarter, propose Annie Ferland. « Plutôt que d’affirmer “Je ne veux pas manger de viande” ou “Je ne veux pas manger de poulet”, on peut plutôt dire “Je voudrais manger du tofu”, par exemple. Ça peut aider à avoir une communication positive avec les gens de l’endroit. »

Choisir ses destinations

« Si on planifie un voyage foodie, il y a certains endroits qui sont plus propices à la bouffe végé, croit la nutritionniste. Entre autres, présentement, il y a un gros buzz sur Instagram avec le végane en Israël. »

Selon elle, ce n’est pas partout dans le monde que les cultures connaissent la tendance végane actuelle, du moins comme on l’entend chez nous. « La trend végane est très européenne et nord-américaine. Dans d’autres endroits, c’est très peu à la mode, et ce n’est pas nécessairement bien compris non plus. » Par exemple, la conception du végétarisme pour certains restaurateurs se borne aux légumes, et les protéines végétales sont parfois absentes des menus.

Si on est dans un endroit peu familier, on peut aussi consulter des sites ou des applications comme Happy Cow, qui indique où sont les restaurants végé à proximité.

Emporter des collations santé

Puisqu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il peut s’avérer judicieux d’emporter ses propres collations pour survivre en vol et dans les aéroports. C’est du moins ce que fait Annie Ferland quand elle voyage. « C’est déjà difficile de manger santé dans les aéroports, donc si, en plus, on est végétarien ou végétalien, ça ajoute un niveau de difficulté », fait-elle valoir.

Elle suggère d’écumer les sites officiels pour voir ce qu’il est possible d’apporter ou pas. « Souvent, il faut mettre une croix sur les produits périssables. Donc, on peut emporter des choses qui viennent de la maison, mais il faut assumer un peu de transformation des aliments pour cette période-là », conclut-elle.

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