Jour de la Terre

22 idées pour réduire son empreinte écologique

Un océan de plastique aussi grand que le Québec, le réchauffement climatique, les espèces en danger d’extinction… Les raisons d’être alarmé par l’état de notre planète sont nombreuses et, avouons-le, déprimantes. En ce 22 avril, Jour de la Terre, notre journaliste propose 22 astuces, trucs et conseils pour réduire son empreinte écologique.

Pour les emplettes et les lunchs

Un Trousse zéro déchet

Une façon simple de réduire à la source sa production de déchets est d’éviter à tout prix les sacs, contenants, ustensiles et gobelets jetables. Sophie Maccario, copropriétaire de l’épicerie zéro déchet Loco, suggère de toujours avoir en sa possession une petite trousse composée d’un contenant réutilisable pour récupérer les repas pour emporter ou remplacer le « doggy bag » au resto, une fourchette, une gourde d’eau, une tasse à café réutilisable et un sac en tissu pour les emplettes de dernière minute. Plus facile à dire qu’à faire ? Tout est une question de changer ses habitudes… et de les garder.

Passez au vrac

Une bonne façon de diminuer l’utilisation de plastique, de carton et de styromousse est de passer au vrac. Pour réussir la transition, l’important, selon Mme Maccario, est de bien planifier ses emplettes et d’arriver armé de contenants, bouteilles et sacs réutilisables. « Il faut s’organiser un peu, et acheter seulement la quantité dont on a besoin », conseille-t-elle. On aime bien les sacs de l’entreprise Dans le sac qui, en plus de servir pour l’achat de noix, lentilles ou café en vrac, peuvent aussi être utilisés pour la fabrication du lait de noix. 12,50 $ pour l’ensemble (un petit et un grand sac), offert en ligne et dans les points de vente

Réutilisez ce que vous avez sous la main

Le marché regorge de jolis sacs et de mignonnes petites pochettes réutilisables, mais avant de vous jeter dans les dépenses, regardez ce que vous avez déjà sous la main, suggère Mme Maccario. Par exemple, vos sacs en plastique refermables de type Ziploc peuvent être lavés et réutilisés plusieurs fois avant d’être jetés, de même que votre bouteille vide d’huile d’olive, déjà destinée à cet usage. Au bureau, pourquoi ne pas apporter une tasse qui traîne dans votre armoire pour la machine à café en remplacement de l’usuel gobelet en carton ?

Optez pour des sacs à fruits et légumes réutilisables

Que ce soit pour les emplettes ou pour bien organiser votre frigo, délaissez les sacs de plastique pour vos fruits et légumes au profit de sacs réutilisables. On aime bien ceux proposés dans la collection maison de Mère Hélène, une entreprise québécoise. Légers, transparents et lavables, ils sont fabriqués ici avec des restes de tissus qui, autrement, se seraient retrouvés à la poubelle. Un argument de plus pour les adopter !

25 $ pour le paquet de trois sacs, offert en ligne et en boutique

Soyez écolo à l’heure du lunch

À l’heure du lunch, plutôt que de mettre vos aliments dans des contenants en plastique, changez pour de petits sacs réutilisables. Plusieurs choix s’offrent à vous, et la plupart ont un revêtement imperméable à l’intérieur et sont facilement lavables. On aime bien la gamme colorée conçue par le nutritionniste Hubert Cormier ou la collection, plus monochrome, fruit d’une collaboration entre la fabrik éco. et Atelier Bang Bang.

10 $ pour le sac à légumes par la fabrik éco. x Atelier Bang Bang, offert en ligne

Dans la cuisine

Remplacez votre pellicule plastique

Pour remplacer la pellicule plastique, découvrez Api-flex, une entreprise québécoise. Ses emballages à base de cire d’abeille et de tissu (coton et chanvre biologiques) sont lavables, réutilisables et compostables. Pour que le produit adhère bien au bol, il suffit de bien presser avec ses mains ; la chaleur du corps rendra la cire malléable. Peut aussi servir pour emballer les légumes, fromages, fruits ou sandwichs.

7,99 $ pour un grand format (21,79 $ pour le trio), offert en ligne

Dites non aux pailles jetables

Le mouvement « anti-paille » prend de l’ampleur, grâce à des regroupements comme The Last Straw. Dans la Ville Reine, Last Straw Toronto invitait les bars et restaurants à dire « non » aux pailles de plastique à partir d’hier, un mouvement auquel ont adhéré une centaine d’établissements. Si vous ne pouvez vous faire à l’idée de vivre sans pailles, il y a celles en papier ou en métal ou, nos préférées, celles en silicone de la marque Silikids, qui vont au lave-vaisselle, sont durables et viennent en plusieurs tailles.

13 $ pour un paquet de six, offert dans plusieurs points de vente et en ligne

500 millions

Nombre de pailles en plastique jetées chaque jour aux États-Unis

57 millions

Nombre de pailles en plastique jetées chaque jour au Canada

Source : The Last Straw

Découvrez des feuilles de cuisson réutilisables

Fondée en 2011, l’entreprise québécoise Cookina propose des produits vraiment intéressants pour remplacer le papier parchemin ou d’aluminium pour les cuissons au four ou au barbecue, soit des feuilles de cuisson lavables (même au lave-vaisselle) et réutilisables. Fait de fibre de verre alimentaire trempé dans un liquide antiadhésif, leur « Parchminum » sert à la fois de feuille de cuisson et de papier de présentation à la sortie du four. Un essentiel.

Infusez sans jeter

Votre journée débute au son de la machine à café filtre ? Adoptez de nouvelles habitudes en délaissant les filtres en papier pour les remplacer par les filtres réutilisables et lavables de l’entreprise québécoise Lunitouti. Biodégradables et composés de coton et de chanvre biologiques, ils sont offerts en trois formats différents, selon votre cafetière. Pour les nettoyer, il suffit de les rincer à l’eau chaude et de les faire sécher, jusqu’au lendemain matin !

12 $ pour le format « panier », offert dans la boutique Etsy

Cultivez en milieu urbain

Une façon simple d’éviter les emballages consiste à avoir des aliments à portée de main. Vous pensez ne pas avoir d’espace pour faire pousser vos propres fruits, légumes et herbes à la maison ? Détrompez-vous ! Dans son nouveau livre, Le nouveau potager, l’horticulteur québécois Albert Mondor propose plusieurs solutions ingénieuses pour faire pousser des plantes comestibles en milieu urbain. D’ailleurs, si on peut acheter ses semis, il est encore plus écologique (et moins coûteux) de planter soi-même ses graines. Vous avez des semences en trop ? Loco organise un échange de pousses et de semences, aujourd’hui, dans son épicerie de Verdun, et vendra également des plantes, pousses et accessoires pour lancer son potager urbain.

Gestion des déchets

Un tiers de la nourriture produite dans le monde est perdu ou jeté, ce qui équivaut à 1,3 milliard de tonnes par an

47 % du gaspillage alimentaire est fait par le citoyen

31 milliards

Coût du gaspillage alimentaire au Canada, soit de 30 % à 40 % des aliments

Source : Recyc-Québec

45 % de tous les fruits et légumes produits sont perdus ou jetés avant d’avoir été mangés

Source : ONU pour l’alimentation et l’agriculture

Faites un autodiagnostic

Pour réduire le gaspillage alimentaire, il faut commencer à la source : vous ! Le chef Guillaume Cantin, qui a fait du gaspillage alimentaire son cheval de bataille, propose de commencer par un autodiagnostic de vos (mauvaises) habitudes. « Il faut être transparent et honnête envers soi-même, en observant, disons pendant trois semaines, tout ce qu’on jette. Très vite, on se rend compte qu’on fait souvent les mêmes erreurs ; par exemple, qu’on achète de trop grosses portions. »

Vous connaissez l’upcycling ?

Le surcyclage (upcycling), c’est prendre les aliments (ou d’autres produits) qui ne servent plus pour les transformer en quelque chose d’utile. C’est exactement ce que fera Guillaume Cantin l’automne prochain avec son entreprise La Transformerie en ramassant les fruits et légumes invendus des supermarchés pour en faire des conserves… qui seront ensuite vendues sur les rayons de ces mêmes épiceries. À la maison, ce concept peut s’appliquer de multiples façons. Par exemple, le chef suggère de peler la tige du chou-fleur et du brocoli pour en faire des bâtonnets de crudité très tendres, ou de mettre les feuilles de chou-fleur, enrobées d’un peu d’huile et de sel, au four, pour obtenir des feuilles légèrement croquantes, parfaites pour l’apéro. Vos pelures de carottes ? Là encore, enfournez-les avec un peu de sucre en poudre, pour les petits creux sucrés. Et vos restes de fines herbes, passez-les au robot culinaire avec du sel… une version « surcyclée » des herbes salées !

Recyclez adéquatement

Selon une étude comportementale réalisée en 2015 par RECYC-QUÉBEC, 47 % des gens jugent qu’ils récupéreraient mieux s’ils savaient où doivent aller les produits. Une donnée qui a poussé la société québécoise à développer une nouvelle application, lancée au début du mois, Ça va où ?. L’application gratuite, qui compte déjà plus de 17 000 téléchargements, recense pas moins de 800 produits, 6000 points de dépôt et 260 écocentres grâce à un système de géolocalisation. « On veut à la fois faciliter le geste, et que les gens puissent savoir facilement comment et où disposer d’une matière. On va au-delà de ce qui se retrouve dans le bac à recyclage », explique Sonia Gagné, PDG de RECYC-QUÉBEC, qui espère aussi réduire les contaminations ou les bris dans les centres de tri, mais également encourager les bons comportements, comme le recyclage de l’aluminium, « une matière noble qui se recycle facilement et qu’il suffit de rincer grossièrement », ou encore la récupération de divers sacs de plastique (sacs de type Ziploc, pellicule plastique, etc.) en faisant un « sac de sacs » qu’on met au recyclage à la fin de la semaine.

685 kg

Quantité de matières résiduelles éliminées par habitant, au Québec, en 2015

9,1 %

Proportion des rejets dans les centres de tri en 2015 au Québec

Source : Bilan 2015 de la gestion des matières résiduelles au Québec, Recyc-Québec

Pour la maison

Adoptez un essuie-tout réutilisable

Méconnus ici, les essuie-tout réutilisables sont assez répandus en Europe. Faciles à utiliser, ils absorbent les dégâts et servent aussi à nettoyer toutes sortes de surfaces. Au Québec, l’entrepreneure Marie-Pierre Bérubé a lancé récemment la marque Kliin. Composé de fibres naturelles, retenant jusqu’à 15 fois son poids en eau et lavable à la machine, le produit est également compostable et fort joli. Notre nouveau chouchou dans la cuisine !

4,99 $ chacun, offerts en ligne

Rechargez vos produits ménagers

Bouteilles de liquide à vaisselle, de savon à main, nettoyant tout usage, pastilles pour le lave-vaisselle… Tous ces contenants en plastique créent mois après mois beaucoup de déchets. Pour réduire sa consommation de plastique, les recharges sont une belle solution de rechange. Une idée que met de l’avant l’entreprise québécoise The Unscented Company. Non seulement leurs produits corporels et ménagers sont naturels et sans fragrance, mais on peut facilement les remplir de nouveau, en boutique ou en commandant en ligne leurs boîtes de recharge en carton.

Buvez de l’eau… sans plastique

Selon une étude publiée à l’été 2017 dans The Guardian, 1 million de bouteilles de plastique sont vendues dans le monde toutes les minutes, un nombre qui pourrait augmenter de 20 % d’ici à 2021. Si le goût de l’eau du robinet vous déplaît, les filtres de charbon sont une belle option. Remplacer les filtres au charbon enrobé de plastique (de type Brita) par leur version « nue », soit des bâtons de charbon actif de bois binchotan, qui minéralisent l’eau et équilibrent le pH une fois placés dans une bouteille ou un pichet. Leur durée de vie est de six mois et ils sont biodégradables.

11,95 $ pour trois bâtonnets, offerts chez Lunch à porter

1,6 million de km2

Superficie de « l’océan de plastique » entre Hawaii et la Californie

Source : Ocean CleanUp

Hygiène personnelle ET MODE

Passez du jetable au réutilisable

Tampons démaquillants, mouchoirs, serviettes hygiéniques, couches pour bébés, même papier hygiénique : tous ces produits à usage unique ont désormais leur version réutilisable sur le marché. Évidemment, il faut être prêt à modifier ses habitudes, par exemple en délaissant les tampons pour une coupe menstruelle. Au Québec, la marque Höm par Omaïki propose notamment mouchoirs, lingettes d’hygiène et tampons démaquillants lavables. Un petit pas de plus pour la planète.

Favorisez les produits « nus »

Quoi de plus écolo qu’un produit nu, sans emballage ? Réapprivoisez le pain de savon (plusieurs solutions de rechange naturelles et écolos existent sur le marché) et essayez même les « shampoings solides », comme ceux de l’entreprise Lush, qui propose 35 % des produits nus – donc exempts d’emballage – sur ses étalages, comme les beurres corporels et huiles pour le bain en version solide. Une belle idée !

5 millions

Nombre de pains shampoings vendus par Lush en 2016

Source : Lush

Brossez vos dents sans plastique

On les jette tous les trois mois, du moins c’est ce que notre dentiste recommande. Pas de doute, passer aux brosses à dents sans plastique peut faire une grosse différence. La marque montréalaise BKIND, notamment, propose une solution 100 % biodégradable avec sa brosse à dents en bambou. Bonus : les poils de la brosse à dents (en nylon, un matériel recyclable) sont infusés de charbon activé, un antibactérien.

7,99 $, offerte en ligne et dans les points de vente

Découvrez une solution de rechange aux cotons-tiges

Jeter un seul petit coton-tige peut sembler anodin, mais lorsqu’on additionne ceux de tous les habitants de la planète, cela donne un chiffre astronomique : 22,5 milliards de cotons-tiges seraient vendus chaque année par la marque Q-tips. Le plus grave : la plupart des gens les jettent dans la toilette, ce qui ajoute à la pollution océanique et littorale. La France a d’ailleurs annoncé l’interdiction pour 2020 des cotons-tiges en plastique. Il existe aussi une solution de remplacement simple : l’Oriculi, un outil en bambou muni à l’extrémité d’une petite cuillère qui permet d’aller chercher la cire accumulée à l’entrée du canal auditif. Simple comme bonjour !

4,25 $, offert en ligne par Culture Sauvage

Revoyez votre consommation de vêtements

La mode est au deuxième rang des industries les plus polluantes du monde (après celle du pétrole). Si les grandes entreprises ont leur part de responsabilité, les consommateurs également, alors qu’une personne achète, en moyenne, 60 % plus de vêtements qu’il y a 15 ans. « Il faut avoir une discussion sur la situation globale et la responsabilité de tous, afin d’aider les gens à faire les bons choix », croit Myriam Laroche. La Québécoise, après avoir mené 12 éditions de l’Eco Fashion Week à Vancouver, est de retour au Québec, où elle participera au premier Fashion Revolution Québec, le 25 avril. La première action : diminuer ses achats – la femme se lance d’ailleurs le défi de n’acheter aucun vêtement neuf pendant un an, à partir d’aujourd’hui ! Les bons comportements à adopter : porter (vraiment !) ses vêtements, favoriser l’échange, privilégier le seconde main ou même louer des vêtements.

Vêtements

92 millions de tonnes de déchets générés par l’industrie de la mode en 2017

80 % des vêtements dont on ne veut plus se retrouvent incinérés ou enfouis en Europe

Source : Greenpeace

Lavez de façon écologique

L’entretien des vêtements même est source de gaspillage, que ce soit les contenants de détergent à lessive en plastique ou les feuilles assouplissantes qui se retrouvent au dépotoir. La marque écoresponsable Bigarade, spécialisée en confection d’articles de literie, a eu la bonne idée de lancer un service de livraison de lessive par abonnement (pour des bouteilles pleines, puis du remplissage). Ses détergents et assouplisseurs (biodégradables et fabriqués au Québec) sont livrés à votre porte, dans des contenants de verre rappelant les bouteilles de lait d’antan, avec une jolie étiquette en cuir recyclé. Et pour la sécheuse ? Les boules de laine, comme celles de la Maison Lavande, remplacent avantageusement les feuilles assouplissantes, en plus de réduire le temps de séchage. Un deux dans un !

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