Velan fermera une usine à Montréal
Le spécialiste de la robinetterie industrielle Velan fermera une de ses deux usines montréalaises d’ici 18 à 24 mois, une décision qui touche près de 150 personnes et l’équivalent d’environ 35 % des employés syndiqués de l’entreprise au Québec.
Dans un effort de réduction de coûts et d’amélioration de l’efficacité dans le but d’effectuer un retour à la rentabilité, la direction a décidé de consolider ses installations de fabrication au Québec dans deux usines au lieu de trois.
L’entreprise conservera une usine adjacente à son siège social sur l’île de Montréal, ainsi qu’une autre qu’elle exploite à Granby. Velan compte près de 400 employés syndiqués au Québec, soit environ 275 à Montréal et 80 à Granby.
L’entreprise souhaite réduire son parc d’équipement en Amérique du Nord. « Nous avons énormément de machines qui sont sous-utilisées », a expliqué le PDG Yves Leduc, hier, durant une téléconférence. « Il s’agit de maximiser leur utilisation. Certaines machines seront transférées d’une usine à une autre. »
Une partie de la production sera intégrée à celle des autres installations de Velan au Québec, alors qu’une autre portion sera transférée en Inde.
Afin de minimiser l’impact des mises à pied, l’entreprise mise notamment sur les départs à la retraite. Des employés recevront une indemnité et de l’assistance pour les aider à trouver un nouvel emploi, alors que d’autres pourraient se faire proposer un transfert vers un autre établissement.
« On coupe 128 jobs de qualité avec de bons salaires, entre 20 $ et 32 $ de l’heure », commente le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Même si le taux de chômage est bas au Québec, depuis quelques mois, on perd beaucoup d’emplois de qualité. On en a perdu chez Sico, chez Rona, et maintenant chez Velan. »
La décision de la direction s’inscrit dans le plan de stratégique baptisé Vélocité 2020, lancé il y a trois ans, qui énonçait une vision et des objectifs à atteindre d’ici l’an prochain. Yves Leduc a souligné hier qu’il travaillait pour ramener Velan sur le chemin d’une « croissance rentable » et que l’entreprise était animée par un sentiment d’urgence visant à améliorer la performance.
Les produits fabriqués par Velan (robinets, purgeurs de vapeur, etc.) sont utilisés dans une foule d’industries tels le secteur minier, ceux de l’énergie, du traitement des eaux, etc.
L’effectif de Velan, qui a des installations dans neuf pays, atteint quelque 1800 employés. Le chiffre d’affaires de l’entreprise fondée à Montréal en 1950 s’est élevé à 338 millions US au cours de son dernier exercice financier. Il dépassait cependant le demi-milliard il y a six ans.
L’action de Velan a reculé de plus de 50 % depuis un an, mais a avancé de 8 % hier pour clôturer la semaine à 9,73 $ à Toronto. À titre de comparaison, la valeur comptable nette de l’entreprise est évaluée à 14,25 $US par action.
Le plus important actionnaire institutionnel de Velan a par ailleurs récemment abaissé sa participation dans l’entreprise. La firme de Vancouver Deans Knight Capital a notamment vendu un bloc de 110 900 actions au cours du mois de novembre.
Les résultats présentés cette semaine pour les mois de septembre, octobre et novembre montrent que le chiffre d’affaires a augmenté de 5 % sur un an à 92 millions. Une perte nette a cependant été enregistrée durant le trimestre, principalement attribuable à une baisse de la rentabilité des filiales françaises et italiennes.