Demi-Ironman Mont-Tremblant

Un pompier se jette à l’eau pour son fils

Dans le cadre de la septième édition du demi-Ironman de Mont-Tremblant, qui aura lieu demain, nous vous présentons à tour de rôle des participants amateurs qui seront, fébriles, sur la ligne de départ.

À 6 pi 2 po et 270 lb, Jean-Sébastien Martel n’a pas le gabarit typique d’un triathlonien, plutôt celui d’un footballeur. On ne s’étonne donc pas d’apprendre que ce pompier – qui courra vêtu de son uniforme ! – a évolué comme ailier défensif pour les Carabins de l’Université de Montréal. Autrefois explosif sur le terrain, le spécialiste des sacs du quart sortira de sa zone de confort demain : il participera à son premier triathlon à vie.

« Pour mon premier triathlon, je fais un demi-Ironman. C’est un peu fou, mais pourquoi faire les choses à moitié ? », lance-t-il en riant. Il sait que le défi sera de taille. L’uniforme de pompier, qu’il portera dans la portion course à pied, est chaud et pèse autour de 30 lb. « Ça implique beaucoup de chaleur et de sueur. Je vais sûrement en marcher une bonne partie. »

En avril, quand il a décidé de se lancer dans cette aventure, il ne savait pratiquement pas nager.

« La première fois, j’ai eu de la difficulté à faire 50 m. Je me suis dit : “Dans quoi je me suis embarqué ?” J’ai appris comment respirer dans l’eau, j’ai réussi à faire 100 m, puis 200 m. Maintenant, je peux faire 2 km en piscine. J’ai mon wet suit, il me reste à m’acclimater à l’eau trouble. »

— Jean-Sébastien Martel

Jusqu’à la semaine dernière, ce résidant de Verchères n’avait aucune expérience de nage en eau libre. « Je devais aller en lac aujourd’hui, mais on a eu un feu cette nuit. Je trouverai le temps de faire un essai », a-t-il dit lors de notre entrevue la semaine dernière.

Pour James

Si Jean-Sébastien Martel, 30 ans, relève ce défi malgré son inexpérience, c’est qu’il souhaite amasser des fonds pour la Fondation Mélio du CHU Sainte-Justine. Il veut attirer l’attention sur la condition de son fils James, atteint d’hémiparésie. Il s’agit d’une forme de paralysie cérébrale qui touche un côté du corps et diminue les capacités de mouvements.

James, qui aura 2 ans en août, a reçu son diagnostic il y a un an. « Son côté droit a toujours été plus faible et le contrôle de ses membres n’est pas le même. S’il veut bouger sa main droite, ses orteils vont se crisper. Dans sa chaise haute, il tenait souvent son bras droit en pleine extension, avec sa main fermée. Il est incapable de saisir des objets. »

Depuis, James se soumet à des séances de physiothérapie et d’ergothérapie toutes les semaines. « Le plus important est de le stimuler au maximum, de le faire jouer, grimper, d’être créatif pour les jeux pour qu’il se serve de ses deux mains. On souhaite éventuellement acquérir une chambre hyperbare pour maximiser ses gains. De 0 à 5 ans, c’est une fenêtre importante, en raison de la plasticité neurologique. On ne veut pas faire de lui un olympien, mais on veut lui donner toutes les chances de faire ce qu’il souhaite dans sa vie. »

Jean-Sébastien Martel, qui est aussi père d’une fille de 5 ans, n’accorde aucune importance au résultat qui l’attend à la fin de l’épreuve. « Ma participation est symbolique, je veux simplement terminer. Pour la première fois depuis le diagnostic, je sens que je peux faire la différence. Pour la première fois, je ne me sens pas impuissant. »

L’autre pompier au départ

Le pompier Martin Perrier, de Mont-Tremblant, courra lui aussi vêtu de son uniforme. Il a enseigné à Jean-Sébastien Martel. Les deux s’inspirent de leur collègue Robert Verhelst, du Wisconsin, qui a déjà fait 22 demi-Ironman avec son uniforme afin d’honorer les pompiers morts lors des attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001. M. Perrier courra pour amasser des fonds pour la Fondation Tremblant.

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