Oser regarder au-delà du CV

Un mariage plus que parfait entre candidats et employeurs

Quand une entreprise est à la recherche de la perle rare, elle ne veut pas perdre son temps : elle doit vite savoir à qui elle a affaire. Julie Hubert l’a bien compris en lançant Workland. À la manière d’un site de rencontre, sa plateforme de recrutement met en liaison les chercheurs d’emploi et les recruteurs de talents compatibles. Rencontre avec une « entremetteuse » qui mise sur l’intelligence artificielle pour que chacun puisse trouver chaussure à son pied.

« Ce qui me motive, c’est d’aider les candidats à trouver le bonheur au travail. » Quand elle a quitté son poste de cadre en marketing dans le secteur de l’alimentation, en 2011, Julie Hubert ne s’attendait pas à galérer autant pendant sa recherche d’emploi. Après une tonne d’entretiens d’embauche infructueux pour cause d’incompatibilité, elle a décidé… de s’embaucher elle-même ! « J’ai lancé ma propre entreprise de recrutement afin d’aider les gens comme moi à trouver l’emploi idéal. »

Sauf que Workland, fondée en 2013, n’allait pas se contenter d’être un satellite parmi tant d’autres sur la planète des ressources humaines. Workland serait technologique ou elle ne serait rien du tout. En ayant recours à l’intelligence artificielle (IA), sa plateforme d’acquisition de talents ATLAS allait engendrer un virage technologique majeur dans le domaine du recrutement.

« Notre outil vient renforcer (et non remplacer) les services de ressources humaines en faisant le travail long et fastidieux, comme le tri manuel des CV », explique Julie Hubert. L’IA permet aussi de filtrer instantanément les documents et d’automatiser la diffusion d’offres d’emploi ainsi que la recherche, le repérage et l’embauche des candidats sur les médias sociaux. Le but : créer les meilleures associations possible entre chercheurs d’emploi et employeurs.

Le système de correspondances psychométrique, qui utilise des questionnaires scientifiquement éprouvés auxquels les candidats doivent répondre (préférences, attentes, besoins, envies…), est unique au monde, soutient Julie Hubert.

« Si un candidat correspond au poste à 85 %, les deux parties sauront exactement pourquoi et seront en mesure de décider si les points manquants peuvent s’acquérir. »

Cette approche à contre-courant encourage les entreprises à regarder au-delà du CV et des descriptions de poste. « En se montrant plus souple sur certains paramètres de recrutement, on découvre des trésors qu’on n’aurait pu trouver en se limitant au cadre préétabli, observe Julie Hubert. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les entreprises n’ont plus le choix : elles doivent faire preuve d’ouverture et considérer le potentiel humain, en plus des compétences requises pour un emploi donné. »

Avec son outil de haute technologie, elle rejoint les talents d’ici et d’ailleurs au moyen de vastes campagnes de diffusion déployées dans son réseau de partenaires exploitant des sites de recrutement et dans les médias sociaux.. Workland dessert aussi bien les gros employeurs – Bridgestone, Cascades, Vidéotron, le gouvernement fédéral – que les PME. Prochaine étape : percer le marché américain. Déjà, Julie Hubert prépare le terrain et ose rêver aux mille possibilités.

« J’ai développé une entreprise technologique en ressources humaines, alors que je suis issue du monde du marketing, sans expérience en gestion, avoue-t-elle. J’ai osé me dire que peu importe mon point de départ, je pouvais y arriver. Le conseil que j’ai envie de donner : rêvez grand, travaillez fort et n’abandonnez jamais. Cet état d’esprit permet de réaliser l’impossible… et même de trouver le bonheur au travail ! »

La semaine prochaine, découvrez la fondatrice de MYEL Design, Myriam Élie, qui, par son audace, commercialise des bijoux haut de gamme, entièrement conçus par des artisans d’ici.

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