formation sur la discrimination raciale

Une « décision brillante » de Starbucks

Le 29 mai, Starbucks fermera tous ses établissements aux États-Unis pour soumettre ses 175 000 employés à une formation en matière de discrimination raciale. Le patron de l’entreprise, Kevin Johnson, l’a annoncé hier à la suite de la diffusion d’une vidéo montrant l’arrestation de deux hommes noirs dans un de ses établissements de Philadelphie après un appel au 911 de la gérante, qui a été mutée. La Presse s’est entretenue de cette affaire avec Erik Bernstein, vice-président d’un cabinet de relations publiques de crise établi en Californie.

Que pensez-vous de la décision de Starbucks ?

Je pense que c’est une décision brillante. Une des questions principales que se posent les gens quand vous avez une crise de cette nature est la suivante : « Qu’est-ce que vous allez faire pour vous attaquer au problème ? » Et Starbucks y a répondu de façon claire et nette.

Quelle est l’importance de cette crise pour Starbucks ?

Tout ce qui touche au racisme ou à la discrimination est une affaire très sensible, surtout aujourd’hui, et il ne devrait pas en être autrement. Mais le fait que nous ayons l’internet et les médias sociaux signifie que ce genre d’incident qui aurait pu passer largement inaperçu dans le passé devient aujourd’hui une affaire planétaire, ou presque. Si Starbucks n’avait pas réagi, cela aurait pu devenir un problème majeur. Je pense que le fait qu’ils ont pris des mesures rapides réduira à presque rien l’impact de cette affaire à long terme.

Auriez-vous conseillé une approche différente à Starbucks si la chaîne avait fait appel aux services de votre cabinet ?

Cela aurait ressemblé à ce qu’ils ont entrepris. Vous devez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour montrer aux gens deux choses : 1) la façon dont vous réglez le problème dans l’immédiat ; 2) la façon dont vous allez vous y prendre pour que cela ne se reproduise jamais plus. Les gens savent que vous ne pouvez pas contrôler les actions de tous les employés, mais si l’ensemble de l’entreprise fait la preuve de son engagement, cela fait la différence.

Certaines personnes ne manqueront pas de voir dans l’initiative de Starbucks une simple opération de relations publiques. Comment la chaîne peut-elle combattre ce genre de réaction ?

À mon avis, ce que Starbucks a fait est ce qui doit être fait pour prévenir ce type de réaction. Les gens sont cyniques à propos de tout, ces temps-ci, quand vient le temps d’analyser une réponse à une crise. Ils vont décortiquer toute réponse. Mais Starbucks passe de la parole aux actes. La chaîne ne dit pas seulement : « Nous croyons en l’égalité. » Elle dit : « Nous allons investir de l’argent pour nous assurer que tout le monde soit au diapason. »

Cette crise pourrait-elle contribuer à aider Starbucks à renforcer l’image qu’elle veut se donner, soit une société dotée d’une conscience sociale ?

L’initiative de Starbucks correspond à son image. Et c’est très important quand vous répondez à une crise. Si vous êtes une société qui fait dans le divertissement, vous ne pouvez pas répondre à une crise de manière frivole. Mais vous devez rester fidèle à ce que les gens attendent de votre entreprise.

Cette histoire vous inspire-t-elle d’autres réflexions ?

Je dirais que Starbucks commence à prendre l’habitude de gérer des crises. L’entreprise constitue une cible populaire. Ce n’est donc pas surprenant que sa réponse soit si bonne. Elle sait qu’elle doit être prête et qu’elle doit passer à l’action dès qu’une crise éclate.

Corée du Nord

Trump évoque des contacts directs « à très haut niveau » avec Kim Jong-un

Donald Trump a évoqué hier la tenue de discussions « à très haut niveau » avec Kim Jong-un à l’approche de sa rencontre, « probablement début juin », avec le dirigeant nord-coréen.

Selon le Washington Post, le directeur de la CIA – et futur secrétaire d’État – Mike Pompeo a effectué une visite secrète à Pyongyang au cours de laquelle il a rencontre le dirigeant nord-coréen lors du week-end de Pâques.

La Maison-Blanche comme la CIA se sont refusées à tout commentaire.

De sa luxueuse propriété de Mar-a-Lago, en Floride, où il a accueilli sous un soleil éclatant le premier ministre japonais Shinzo Abe, le président américain a parlé de « cinq lieux » possibles pour ce tête-à-tête historique qui aura lieu début juin « si tout se passe bien ».

Abordant les préparatifs en cours, M. Trump a fait preuve d’un certain optimisme.

« Ils nous respectent. Nous les respectons. L’heure est venue de parler, de résoudre les problèmes. »

— Le président Donald Trump

« Il y a une véritable chance de résoudre un problème mondial. Ce n’est pas un problème pour les États-Unis, le Japon ou un autre pays, c’est un problème pour le monde », a-t-il martelé.

Interrogé peu après sur la possibilité que la rencontre ait lieu aux États-Unis, il a répondu non, sans autres précisions.

La Maison-Blanche a par ailleurs précisé que M. Trump n’avait pas directement été en contact avec le leader nord-coréen, contrairement à ce qu’il avait indiqué en réponse à une question sur ce thème.

« ma bénédiction »

Panmunjom, village situé dans la Zone démilitarisée qui divise la péninsule, fait partie des hypothèses régulièrement évoquées.

M. Trump a par ailleurs affirmé être résolument favorable aux discussions entre les deux Corées sur la nature de leurs liens, à dix jours d’un sommet entre Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in.

« Ils ont ma bénédiction pour discuter de la fin de la guerre. Les gens ne réalisent pas que la guerre de Corée n’est pas terminée », a-t-il expliqué.

Le président américain a ainsi semblé confirmer que le sommet du 27 avril pourrait être l’occasion d’évoquer la rédaction d’un traité de paix pour remplacer l’armistice qui a mis fin aux hostilités sur la péninsule à l’issue de la guerre (1950-1953).

Le locataire de la Maison-Blanche a aussi remercié son homologue chinois Xi Jinping pour son rôle sur ce dossier, saluant en particulier sa « fermeté » sur la question des échanges de marchandise avec Pyongyang.

Insistant sur ses excellentes relations avec Shinzo Abe – « Nous nous parlons tout le temps » –, M. Trump a promis à ce dernier d’aborder, lors des négociations avec Pyongyang, la question des ressortissants japonais enlevés par la Corée du Nord dans les années 70 et 80.

Cette question, très sensible sur l’archipel, est régulièrement mise en avant comme une priorité par le gouvernement japonais.

« Courage » de Trump

À plusieurs reprises, M. Abe a loué la « détermination inébranlable » et le « courage » de M. Trump sur le dossier nord-coréen, louant une fermeté qui a abouti, selon ses termes, à « un changement majeur » dans l’attitude de Pyongyang.

Avec cette visite, Shinzo Abe, en difficulté dans son pays, tentera d'abord de se repositionner au coeur du jeu nord-coréen.

« Le Japon veut sa place à la table au lieu d'assister en spectateur à une série de rencontres de Kim avec les dirigeants chinois Xi Jinping, sud-coréen Moon Jae-in et américain Donald Trump », souligne Mireya Solis, de la Brookings Institution à Washington.

Douche froide

Sur la question du commerce, le tête-à-tête pourrait cependant s’avérer plus délicat.

Après la décision de mettre en place des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, M. Trump a accepté des exemptions pour les principaux alliés des États-Unis… à l’exception du Japon.

Pour Abe, qui avait fait dès le début le pari d’une forme de complicité avec ce président atypique, qu’il fut le premier à aller saluer dans la Trump Tower après son élection, la pilule est amère.

Il devrait s’employer à souligner la nécessité d’un front commun Japon–États-Unis–Union européenne pour contrer les pratiques jugées déloyales de Pékin.

États-Unis

Le conseiller de Trump en matière d’énergie quitte ses fonctions

Le conseiller de la Maison-Blanche en matière d’énergie et de politiques environnementales quitte son poste. Michael Catanzaro retournera chez CGCN Group, la firme juridique et de lobbyisme où il travaillait précédemment. M. Catanzaro était responsable des questions d’énergie nationale au sein du Conseil économique national de la Maison-Blanche. Il était un acteur important du programme de promotion et de déréglementation des énergies fossiles du président Donald Trump. L’administration Trump a annulé plusieurs mesures environnementales adoptées par l’ancien président Barack Obama, car elle estime qu’elles freinent la croissance économique. Michael Catanzaro s’ajoute à la longue liste de démissionnaires dans l’entourage du président Trump. Le Conseil économique national est maintenant dirigé par Larry Kudlow, arrivé en poste après la démission de Gary Cohn.

— Associated Press

Poursuite contre le clan Trump

Stormy Daniels en a « assez d’être brutalisée »

Stormy Daniels, actrice porno qui dit avoir eu une brève relation sexuelle avec Donald Trump il y a plus de 10 ans, a confié hier sa lassitude d’« être brutalisée » et a expliqué ainsi sa volonté de poursuivre son action en justice. « J’en ai assez d’être menacée, que l’on cherche à m’intimider, que l’on dise qu’on va ruiner ma vie, que l’on va prendre tout mon argent et ma maison », a-t-elle déclaré sur la chaîne ABC. « J’en ai plus qu’assez d’être brutalisée », a-t-elle déclaré, interrogée sur le contentieux qui l’oppose à Michael Cohen, l’avocat personnel du président des États-Unis. Stormy Daniels cherche à faire annuler par la justice un accord de confidentialité conclu entre elle et l’avocat de Donald Trump. Michael Cohen avait versé 130 000 $ à Stormy Daniels peu avant l’élection présidentielle de 2016 et avait affirmé que la somme provenait de ses deniers personnels et que le président américain ignorait tout de la transaction. — Agence France-Presse

Sanctions contre la Russie 

Nikki Haley contredite par la Maison-Blanche 

La Maison-Blanche a indiqué que les États-Unis envisageaient de nouvelles sanctions contre la Russie, mais qu’ils n’avaient pas encore pris de décision à ce sujet. L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU Nikki Haley avait déclaré dimanche que de nouvelles sanctions seraient annoncées dès lundi par le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin. Mais la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders, ne l’a pas confirmé. « Nous envisageons de nouvelles sanctions contre la Russie et une décision sera prise dans un proche avenir, a déclaré Mme Sanders. Nous sommes en cours d’évaluation, mais il n’y a rien à annoncer maintenant. » Mme Haley avait pourtant été catégorique, annonçant des sanctions liées au soutien apporté selon elle par la Russie au programme militaire chimique supposé de la Syrie. 

— Agence France-Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.