Mon clin d'œil

C’est quand Doug Ford recule qu’il avance.

OPINION

MANTEAUX DE FOURRURE Complices de la souffrance animale

J’ai fait le tour des magasins récemment afin de regarder les manteaux et j’ai été estomaquée par l’omniprésence de la fourrure.

J’admets que ces manteaux sont très beaux et j’en aurais probablement acheté un moi-même encore assez récemment. C’était avant que mes deux filles, jeunes adultes éclairées, me fassent prendre conscience de la provenance de la fourrure qui orne le capuchon de beaucoup de parkas vendues au Québec.

C’est vrai que les manteaux de fourrure ont longtemps fait partie de l’univers hivernal québécois.

Cependant, le temps a passé et l’industrie vestimentaire foisonne maintenant de matériaux synthétiques qui peuvent très bien nous garder au chaud sans impliquer la mort d’êtres vivants.

Car quand on s’arrête quelques minutes pour y réfléchir, la fourrure que l’on porte autour de notre visage provient de la peau d’un animal qui a été élevé dans le but d’être ensuite mis à mort et écorché pour des fins uniquement esthétiques.

Je passe volontairement sous silence les détails des conditions d’élevage et d’abattage de ces magnifiques animaux, renards, coyotes, lynx et autres, que l’on devrait protéger afin de pouvoir les admirer vivants dans leur environnement naturel. N’est-ce pas ce que nous enseignons à nos enfants ? Ne pas faire de mal aux animaux… Respecter la nature et les êtres vivants qui nous entourent… 

Certaines espèces feraient-elles exception, car nous en avons absolument besoin pour faire beau sur notre capuchon ? La beauté de leur pelage constitue à mon avis une bien piètre excuse pour désirer en décorer nos manteaux. Hélas, c’est pourtant ce que les tendances mode nous suggèrent, même encore en 2018.

Lorsqu’on décide par unique souci d’esthétisme d’acheter un vêtement dont le principal ornement est la peau d’un animal mort, on devient complice d’une industrie qui implique de la souffrance animale. On ne peut plus ignorer cet état de fait.

Nous traitons nos animaux domestiques comme des membres de notre famille. Mais quelle différence y a-t-il entre un chien et un renard ? Un chat et un lynx ? Sur quel principe se base-t-on pour que la vie du premier ait tant d’importance contrairement à celle du second ? Il n’y en a pas.

La seule chose qui explique l’engouement pour la fourrure, c’est l’aveuglement, volontaire ou non. On n’y a pas pensé, tout simplement. 

Chose certaine, les consommateurs de fourrure ne sont pas de mauvaises personnes. Ce sont simplement des personnes qui ont fait un mauvais choix. Comme je l’ai fait moi-même à plusieurs reprises.

C’est cette réflexion que j’ai eue il y a maintenant quelques années qui m’incite à écrire à ce sujet. Pas pour blâmer qui que ce soit, mais simplement pour susciter dans votre esprit un questionnement qui, j’espère, vous permettra de prendre une décision éthique et responsable lors de votre prochain achat. Une décision qui permettra peut-être, par effet d’entraînement, de faire boule de neige en démontrant qu’un manteau d’hiver n’a nullement besoin d’être orné de fourrure pour être beau.

En effet, seul un changement draconien du comportement des consommateurs lors de leur choix vestimentaire permettra d’enrayer cette industrie qui provoque des souffrances animales complètement inutiles.

Plusieurs entreprises de vêtements éthiques existent sur le marché. Il s’agit donc d’emboîter le pas à ceux qui déjà ont décidé de poser un geste concret en optant pour des vêtements sans fourrure, car un animal n’est pas une décoration. C’est une créature vivante qui ressent la peur et la souffrance et qui n’a pas de voix pour s’exprimer.

Prêtons-lui donc la nôtre.

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