Hivon défend un candidat du PQ inéligible au municipal
Véronique Hivon juge « mineures » les entorses à l’éthique qui ont fait en sorte que le candidat péquiste des Îles-de-la-Madeleine soit « inapte » à siéger dans un conseil municipal.
La vice-cheffe a confirmé hier que le Parti québécois (PQ) soutenait la candidature de Joël Arseneau dans la circonscription insulaire. Et ce, même si un tribunal lui a interdit de se présenter à un poste de maire ou de conseiller municipal pour une période de cinq ans.
Le parti était au courant des gestes reprochés à M. Arseneau, a confirmé Mme Hivon, mais sa candidature a tout de même été approuvée. On a jugé que sa situation avait été « réglée correctement ».
« M. Arseneau s’est expliqué, a indiqué Mme Hivon. C’était vraiment, je pourrais vous dire, des entorses qui étaient mineures, qui ont été jugées mineures. »
M. Arseneau a été maire de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine de 2005 à 2013. Il a aussi été administrateur du Centre local de développement (CLD), de la Conférence régionale des élus et de la Fédération québécoise des municipalités.
Selon des documents présentés en cour, il a utilisé la carte de crédit fournie par la municipalité pour payer les déplacements qu’il a effectués dans le cadre de ses autres fonctions. Il a réclamé ces dépenses aux autres organismes, il n’a jamais remboursé la Ville.
Sur une période de trois ans, il a ainsi accumulé une dette de 28 000 $ envers la municipalité.
« Le défendeur a privé la municipalité de sommes importantes alors qu’il était le premier gardien des finances municipales. Les faits démontrent que le défendeur savait ce qu’il faisait et qu’il a tenté de maquiller la réalité en invoquant sa simple négligence. »
— Extrait de la requête en déclaration d’inhabilité présentée par la procureure générale du Québec en septembre 2014
M. Arseneau a été acquitté d’accusations de fraude et de vol en lien avec cette affaire en 2013. Mais deux ans plus tard, la Cour supérieure l’a déclaré « inhabile » à exercer la fonction de membre du conseil de toute municipalité pour une période de cinq ans.
Ce jugement ne l’empêche pas d’être élu à l’Assemblée nationale.
« Quand on considère l’ensemble de l’œuvre de M. Arseneau et les éléments dont tout le monde est au courant, c’est quelque chose qui n’a pas été jugé qui le disqualifiait », a résumé Mme Hivon.
La vice-cheffe a souligné que les membres du PQ avaient désigné l’ex-maire en toute connaissance de cause au terme du processus d’investiture, et que le parti n’avait jamais caché sa situation au public.
Vérification faite, personne d’autre n’a brigué l’investiture péquiste dans la circonscription des Îles-de-la-Madeleine. M. Arseneau a donc été désigné candidat par acclamation.
2,3 milliards pour réparer les écoles vétustes
Un gouvernement du Parti québécois investirait 2,3 milliards supplémentaires sur quatre ans pour rénover les écoles vétustes et améliorer la qualité des services aux élèves. La vice-cheffe péquiste, Véronique Hivon, a qualifié la situation d’« urgence nationale ». Selon les derniers rapports du ministère de l’Éducation, à peine 45 % des écoles primaires et 53 % des écoles secondaires sont dans un état satisfaisant. « C’est un véritable scandale », a dénoncé Mme Hivon. Les sommes – environ 575 millions par année – s’ajouteraient à l’enveloppe de 1,6 milliard déjà prévue par le gouvernement Couillard. Le chef libéral a promis il y a quelques jours de la bonifier de 400 millions par année sur 10 ans, une somme inférieure à la promesse péquiste d’hier. Afin d’améliorer la qualité des services aux élèves, un gouvernement du PQ imposerait par ailleurs des seuils garantis de services de spécialistes comme des orthophonistes, des orthopédagogues ou des psychologues.
Hivon voit une « tendance positive »
Véronique Hivon s’est montrée optimiste, hier, après la parution d’un sondage Léger-LCN qui montre que le Parti québécois (PQ) n’a pas profité de la chute de popularité de la Coalition avenir Québec (CAQ). Selon cette enquête, le parti de François Legault a perdu quatre points et obtient désormais 31 % des intentions de vote. Le Parti libéral obtient 30 % et Québec solidaire, 14 %. Avec un score de 21 %, le PQ fait du surplace. Mme Hivon voit cependant une « tendance positive » : le sondage révèle que 42 % des partisans de la CAQ pourraient changer d’avis, et que Jean-François Lisée est perçu comme le chef qui mène la meilleure campagne. « On a un plan de match, on fait une campagne très positive axée sur une vision, sur des idées concrètes pour répondre aux besoins des Québécois, en ayant une fierté aussi pour ce qu’on est comme Québécois, a-t-elle dit. Alors notre plan de match reste le même. »